par Pierre BARON

Pour les périodes antérieures à la photographie et au cinéma, nous n’avons à notre disposition que les arts graphiques qui nous permettent de visualiser les scènes dentaires. L’étude détaillée des enluminures, peintures, dessins et gravures représentant des scènes dentaires ne cesse de nous donner de précieux renseignements, les seuls pourrait-on dire, sur ce que pouvaient être les conditions de travail du dentiste, c’est à dire sur son environnement immédiat. Il faut, toutefois, faire une petite réserve en ce qui concerne le réalisme de ces scènes en tenant compte de l’interprétation artistique, s’il y en a une, et de la volonté du peintre de faire passer certains messages par des symboles souvent difficiles à déchiffrer. Ce dernier point concerne principalement les peintres flamands et hollandais du XVIIe siècle, qui ont peint un très grand nombre de scènes de genre, et , parmi elles, des scènes scientifiques, médicales et dentaires.

Un spectateur de choix : l’assistante ou l’assistant

Le spectateur le plus proche du couple praticien-patient est, sans nul doute, l’assistant ou assistante. C’est celui ou celle qui est au premier rang des spectateurs, témoin privilégié de ce qui se fait et de ce qui se dit.

La première représentation d’un assistant est particulièrement ancienne, puisqu’elle date du IXe-Xe siècle. C’est une enluminure qui fait partie du Codex Nicetas (Ms Laur Plut 74.7 c f° 198 v° ) conservé à la Biblioteca Medicea Laurentiana à Florence.

 

Un assistant aide le praticien à réduire une luxation temporo-mandibulaire en tenant la tête du patient

Quelques deux cents ans plus tard, c’est à dire vers 1100-1200 (XIIe siècle), une enluminure de Ruggero da Fruggardo illustrant son Chirurgia (Ms O. 1. 20) conservé à la Master and Fellows of Trinity College Library à Cambridge, nous montre l’aide, qui est un moinillon, en train d’attiser le feu avec un soufflet pour faire chauffer les cautères.

 

Le traitement de certaines pathologies dentaires par cautérisation était très en vogue à cette époque. On voit à gauche le praticien assis, tenant des cautère

C’est dans un manuscrit de Rolando da Parma datant de la fin du XIIIe siècle, elle-même inspirée de Ruggiero da Palermo (1180) , intitulé Cyrurgia et conservé à la Biblioteca Casatanense à Rome ( Ms 1382) que nous trouvons (f° 19 r°) une enluminure nous montrant une autre réduction de luxation temporo-mandibulaire.

 

Ici l’assistante tient les linges servant à faire le bandage de contention. Elle a l’air de compatir à la souffrance du patient. Le praticien et la patiente sont des femmes.

Au XVe siècle, nous avons sélectionné plusieurs représentations de l’assistant ou assistante :

Tout d’abord nous allons voir un dessin illustrant un manuscrit allemand datant de 1467.

 

Ce manuscrit est conservé à la Landesbibliothek de Stuttgart (Cod. Poet. 2°2) et nous montre un praticien en train d’extraire une dent à un patient. Le praticien, d’apparence orientale avec sa chéchia, est parfaitement positionné. Il est aidé par une assistante qui tient le patient par la main et par l’épaule

Du XVe siècle également, un dessin illustrant un célèbre ouvrage le Châh –Namé (Le Livre des Rois) de Abu’l Qasim Firdusi (930-1020).

 

Ce manuscrit persan (Ms suppl. persan 443) est conservé à la BNF (Bibliothèque Nationale de France). Le dessin (f° 363 v°) nous montre un praticien , assis derrière le patient couché (position décrite par les médecins arabes et qui s’est perpétrée jusqu’au début du XXe siècle), en train d’extraire une dent et aidé par deux assistants. L’un, à gauche attise le feu avec un soufflet, et l’autre, à droite, tient avec une pince le feu à proximité du praticien.

De la même époque, Charaf-ed-Din (1404-1468) nous a laissé sa fameuse Chirurgie des Ilkhani , écrite et illustrée par lui en 1465-1466. Ce manuscrit (Ms suppl. turc 693 LI) est conservé à la BNF (Bibliothèque Nationale de France). Des très nombreux dessins pouvant illustrer notre propos nous en avons retenu un : une extraction dentaire (chapitre 20 f° 80 v°).

Photo Philippe R. Doumic

 

Le praticien est devant le patient et l’assistant derrière et lui tient la tête.

Nous allons maintenant aborder le XVIIe siècle et ses très nombreuses représentations de scènes dentaires.

Adriaen van Ostade (1610-1685), peintre hollandais, nous a laissé cette scène d’intérieur datée vers 1630-1635 et conservée au Kunsthistorisches Museum de Vienne.

 

Le praticien, placé derrière le patient, est entrain de lui extraire une dent, pendant que le petit assistant tient un plat tout en assistant à la scène. Il y a quelques spectateurs au second plan, peut-être la famille du patient et un autre s’appuyant sur un long bâton et regardant attentivement le travail du praticien.

Gerrit van Honthorst (1590-1659) , peintre hollandais ayant laissé de nombreuses scènes de genre, est un adepte de Caravage comme de nombreux peintres hollandais appelés les  » Caravagesques du Nord « . Cette extraction dentaire et signée et datée de 1622. Le tableau est conservé au Staatlische Kunstammlungen de Dresde.

 

L’assistant tient une bougie pour éclairer le champ de travail. Le praticien se tient derrière le patient tandis que les spectateurs, très intéressés se tiennent devant.

Joos van Craesbeck (1608- circa 1654/1662) est un peintre flamand.

 

Il nous montre ici, conservé dans une collection particulière, l’intérieur d’un barbier-chirurgien. Le praticien se tient derrière la patiente assise à même le sol. Il fait une extraction pendant qu’un aide tient la main de la patiente tout en fixant son regard sur la bouche de celle-ci.

Examinons maintenant ce superbe dessin à la plume et lavis de Lambert Doomer (1623-1700) conservé à l’Ashmolean Museum à Oxford.

 

Ce dessin hollandais est remarquable, non seulement par ses exceptionnelles qualités artistiques, mais encore par la parfaite position ergonomique du praticien par rapport au patient et à l’assistante qui tient une fiole, tous abrités sous un parasol. De nombreux spectateurs assistent à la scène, pendant que d’autres sont intéressés par l’épouillage pratiqué par un singe, autre aide du praticien, sur un homme.

Ce tableau peint par Jan Miense Molenaer, hollandais, (1610-1668) représentant un dentiste, est conservé à l’Anton Ulrich Museum de Brunswick, nous montre un véritable charlatan qui a l’air de simuler un soin dentaire.

 

Son acolyte, pour confirmer l’intention de l’auteur qui est de montrer la malhônneteté des charlatans, a un air malin, goguenard de celui qui est plutôt un complice qu’un assistant. Parmi les spectateurs interressés par la scène il y a une dame qui a les moins jointes, car elle compatit à la douleur du patient qui est entre les mains du charlatan. Cette dame est en train de se faire dépouiller par un voleur, peut-être un autre acolyte : il lui vole ses volailles qui sont dans son panier.

Du XIXe siècle nous pouvons examiner cette peinture de S. Cox, peintre britannique, conservée à la bibliothèque du Wellcome Institute à Londres.

 

L’assistant tient la tête du patient pendant que le dentiste travaille. Deux spectateurs se tiennent à l’entrée du cabinet, à quelques mètres de là.

Du XXe siècle nous retiendrons cette peinture faite par Edouard Tytgat (1879-1957) : elle est signée et daté de 1930. Elle fait partie d’une collection particulière.

 

L’assistante, porte un tablier et une coiffe blanche, comme la blouse du dentiste, se tient à côté du patient et le soutient. Elle est dans cette représentation une spectatrice très proche du travail du praticien.

C’est avec ce tableau de Tytgat que nous pouvons clore le chapitre de l’assistant ou assistante-témoin privilégié le plus proche du travail du dentiste. Nous allons maintenant voir d’autres scènes dentaires où il ne s’agit plus de l’assistant ou de l’assistante mais des autres spectateurs. Ces derniers peuvent être nombreux, surtout quand le dentiste ambulant a monté des tréteaux sur une place de marché ou dans une foire, et que sur ces tréteaux des farceurs ou de petits acteurs employés par le dentiste, jouent quelques petites improvisations théâtrales ou quelques parades pour attirer les clients. Quand la scène se passe à l’intérieur, les spectateurs sont en nombre plus restreint.

Scènes d’intérieur

Prenons quelques exemples de peintures de scènes dentaires d’intérieur, et pour commencer ce tableau de Egbert van Heemkerck (1634-1704), peintre flamand. Cette peinture est conservée au Musée des Beaux Arts de Gand.

photo Musée des Beaux-Arts de Gand (Belgique)
(Reproduction de mai 2000 dans le calendrier édité par Wolfang O. Funk . Bergisch Gladbach (Allemagne)

 

La scène se passe dans la salle commune de travail d’un barbier et d’un chirurgien. En plus des deux praticiens se trouvent quinze personnes. Un homme se fait faire la barbe dans le fond de la boutique, tandis qu’un autre, au premier plan, se fait soigner. Le praticien essuie la joue du patient sur laquelle on voit un peu de sang. Il est probable que l’extraction d’une dent vient de se faire. Quelques spectateurs sont attentifs, d’autres attendent probablement leur tour tout en regardant le praticien travailler.

La peinture de Theodore Rombouts (1597-1637) est très célèbre. Ce peintre flamand nous a laissé, lui ou ses élèves, de très nombreuses versions de cette scène. Il existe également un grand nombre de copies anciennes. Cette version est l’une des deux meilleures : elle est conservée au Musée des Beaux-arts de Gand, l’autre étant au Musée du Prado à Madrid.

 

Six spectateurs assistent à la scène, dont deux ont une attitude qui montre qu’ils sont tout particulièrement intéressés par l’extraction que pratique le charlatan : à gauche au premier plan un homme appuyé sur sa canne tient ses lorgnons sur le nez pour mieux voir, et l’autre, plus jeune, est appuyé sur la table où sont étalés les instruments et fioles, avec un air également très intéressé. Les deux hommes qui sont à droite du charlatan parlent de leurs dents comme c’est visible.

Gerrit van Honthorst (1590-1659), peintre flamand dont nous avons vu tout à l’heure une peinture, nous a laissé une autre scène dentaire. Cette peinture est conservée au Musée du Louvre à Paris.

 

Il y a là quatre spectateurs, dont un voleur. A ce propos il faut rappeler que la présence de ce voleur, relativement fréquente dans ce genre de scène pourrait avoir une valeur symbolique, comme la présence du singe. Tous les deux sont des malins et des voleurs : c’est une manière d’avertir la foule de se méfier du charlatan, lui-même malin et voleur. Ici il y a un autre symbole de ce type : le faux diplôme avec ses sceaux. Attention ne vous laissez pas séduire par les apparences

Scènes d’extérieur

Déjà un siècle avant, Pieter Bruegel le Vieux (1525/1530-1569), peintre Flamand, nous avait montré un voleur en train d’agir. Il s’agit d’une scène d’extérieur intitulée Le Christ chassant les marchands du Temple, et datée de 1556. Elle est conservée au Statensmuseum for Kunst à Copenhague.


 

Il y a dans cette large scène à gauche le dentiste avec quelques spectateurs dont un voleur en train d’agir, la main dans le gousset d’une femme.

Passons maintenant à d’autres scènes d’extérieur, et commençons par une de celles de Jan Victors (1620-1674) qui est hollandais. Cette peinture signée et datée de 1654 est conservée au Rijksmuseum à Amsterdam.

 

Cette peinture de Jan Steen (1625-1679), Hollandais également, date de 1651 et est conservée au Mauritshuis à La Haye : comme nous l’avons déjà vu une femme a les mains jointes en signe de prière.

 

Encore une spectatrice aux mains jointes dans le tableau du Hollandais Andries Both (1612/1613-1641). Ce tableau existe en plusieurs versions : celle-ci est dans une collection particulière.

Photo Philippe R. Doumic

 

Peter Jansz Quast (1606-1647), autre Hollandais nous montre ici un dentiste installé sur des tréteaux. Cette peinture est conservée dans les Musées Communaux de Verviers.

Photo Philippe R. Doumic

 

Quelques spectateurs assistent à cette scène dans laquelle le peintre a glissé trois symboles : le faux diplôme, le singe et la chouette. Rappelons que la chouette (ou le hibou) est le symbole du dupé –ici le patient-. Le proverbe hollandais utilisé dit :  » Qu’importent la bougie et les lunettes si le hibou ne peut eu ne veut pas voir « .

Au XVIIIe siècle ce genre de scènes va se raréfier. Pietro Longhi (1702-1785), peintre italien nous a laissé une scène dentaire conservée au Musée Brera à Milan.

 

C’est une scène de carnaval dans laquelle les spectateurs sont masqués et déguisés.

Scènes d’extérieur théâtrales

Pour finir nous allons voir maintenant des peintures avec des dentistes ambulants qui ont monté des tréteaux sur lesquels évoluent des farceurs ou de petits acteurs qui disent quelques scènes ou parades pour attirer la foule

La plus ancienne est de la fin du XVIIe siècle. Elle date de 1680 environ et est peinte par Gerrit Berckheide (1638-1698), peintre hollandais. Elle est conservée au Staatmuseum de Cologne.

 

Elle nous montre une véritable scène de théâtre avec quelques acteurs sur des tréteaux montés en pleine campagne. Une foule de spectateurs assiste au spectacle et au soin dentaire.

Au début du XVIIIe siècle Balthazar van den Bossche (1681-1715) nous a laissé cette scène datée de 1710, conservée aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles et intitulée  » L’arracheur de dents sur la Grand Place à Bruxelles « .

 

Ici aussi c’est un véritable petit théâtre qui est monté au centre de la Grand Place.

La foule est nombreuse pour assister à l’évènement: le dentiste en habits bourgeois se tient sur le devant de la scène avec dans la main une fiole ou une dent. A sa droite, un autre personnage fait une courbette à la foule assemblée devant les tréteaux, tenant à la main un objet peu identifiable. A sa gauche un arlequin masqué, tire le rideau pour laisser apparaître le préparateur de drogues ou d’élixirs

Du début du XVIIIe siècle également cette scène peinte par le flamand Peter Angillis (1685-1734) et conservée dans une collection particulière : il y a des planches qui sont posées sur quatre tonneaux et la scène elle-même peut être contournée par les passants.

 

Un dentiste est en train d’opérer un patient assis sur piédestal: le dentiste, lui-même sur le piédestal, est debout derrière lui. A sa gauche un homme bien habillé harangue la foule montrant le faux diplôme, avec à ses côtés un coffret de fioles destinées à être vendues. A la droite du dentiste se tient un acteur qui mime la douleur du patient. La scène est particulièrement animée avec les enfants, les marchandes de volailles, un pèlerin en partance pour Saint Jacques de Compostelle, des moines et un couple de bourgeois.

Autre témoignage de ces dentistes ambulants : la scène peinte par l’Italien Faustino Bocchi (1659-1742). Elle fait partie d’une collection particulière.

Photo Philippe R. Doumic

 

Ici une particularité : tous les personnages sont des nains. Deux autres peintres italiens du XVIIIe siècle nous ont laissé des scènes dentaires pouvant illustrer notre propos. La première peinture est de Giandomenico Tiepolo ( 1727-1804). Elle est signée et datée de 1754 et se trouve au Musée du Louvre à Paris.

 

Cette scène de carnaval est également dotée de tréteaux sur lesquels évoluent des actrices et des acteurs en costume. De nombreux spectateurs déguisés assistent au spectacle. La deuxième est de Michele Granieri (actif à Turin vers 1770 et mort en 1778). Ce tableau est conservé au Museo Civico de Turin.

 

Là il n’y a pas d’acteurs mais la façon dont les tréteaux sont montés évoque tout à fait un théâtre. Des spectateurs assistent à la scène.

Nous allons voir maintenant une très belle peinture exécutée par le peintre Flamand Léonard Defrance (1735-1805). Ce tableau est dans une collection particulière.

 

Cela se passe en ville, les tréteaux sont adossés à une maison. Le dentiste, richement habillé, montre au public une dent qu’il vient d’extraire, probablement à la jeune femme assise à côté. Cette dernière à l’air très calme et discute avec un jeune homme allongé sur le ventre sur une table à tréteaux. Dans le fond se tient un personnage déguisé.

Une autre scène de la fin du XVIIIe siècle, intéressante à voir, est française, peinte par François Watteau dit Watteau de Lille (1758-1823), collection particulière.

 

  C’est Arlequin qui opère et Pierrot qui est le malheureux patient qui a l’air de souffrir: il a l’attitude typique que les peintres, dans une large majorité, ont figé, c’est à dire un bras en l’air (signe de défense) et un pied qui n’est plus au sol (signe de douleur). Une belle dame, très bien vêtue, avec un beau décolleté et un grand chapeau lui tient le bras droit, et un monsieur, presque chauve, s’intéresse de très près à Pierrot (que fait-il exactement?). Sur le devant de la scène, un autre personnage a l’air de déverser un liquide sur les premiers spectateurs (?). A l’arrière plan un autre arlequin, avec sa hotte, bavarde avec une jeune femme, tandis qu’une femme plus âgée se tient dans le rideau entrebâillé. Les tréteaux sont recouverts de tissu et la scène elle-même constitue le perron d’une maison dont une porte s’ouvre sur la scène.

Enfin, une aquarelle de J.A. Langendijk DZN peintre hollandais (1780-1818) collection particulière, nous montre encore mieux cette atmosphère de foire où le dentiste a sa place sur une scène de théâtre.

photo Sotheby- Mak van Waay
(reproduction de « Wijf tandheelkunde in de Nederlandse en Vlaamse kunst » par Dr F.E.R. de Maar. 1993. p 125 n° II 67)

 

Nous sommes au début du XIXe siècle. La foule est très nombreuse et chacun est occupé à faire ses courses ou bien encore à parler avec d’autres. Mais une très grande partie de ce public est tournée vers le dentiste qui opère un patient. Un acteur déguisé tient de la main droite la main du patient qui souffre et de l’autre une trompette dans laquelle il souffle, à la fois pour couvrir les cris éventuels de celui qui souffre et pour attirer la foule. A gauche de ce groupe un autre acteur déguisé lui aussi à l’air de souffler de la fumée. Un singe se tient sur un piédestal haut perché sur le devant de la scène. Les rideaux sont ouverts et tenus par des planches décorées, sur le fronton desquelles on peut lire le nom du dentiste

Conclusion

Plus près de nous, nous pouvons voir sur cette gravure de la fin du XIXe siècle de Léon Tynaire (1861- ?), provenant du Musée National de l’Education du Mont Saint Aignan, une salle de l’Ecole Dentaire de Paris où l’enseignant est l’unique spectateur, car il donne des conseils à l’étudiante.

 

Au début du XXe siècle il y avait encore des dentistes ambulants qui opéraient dans les rues : quelques photographies, bien connues, de dentistes parisiens des rues, sont les derniers témoignages de ces scènes aujourd’hui disparues des pays modernes. Mais nombreux sont ceux d’entre nous, ayant assisté à ces scènes dentaires en plein air des pays du tiers monde, peuvent encore témoigner de leur lien direct avec les tableaux que nous venons de voir. De nos jours, dans les pays modernes, il n’y a plus de soins dans les rues et les patients préfèrent la discrétion, exception faite des facultés et écoles dentaires.