Note [1]
Déjà auteur d’une lettre de soutien à Jean Pecquet imprimée dès la première édition des Experimenta nova anatomica (1651), Pierre De Mercenne se dissimulait sous le nom d’Hyginus Thalassius Sangermanus. {a} Ce pseudonyme me semble combiner trois mots.
Iulii Hygini, Augusti liberti, Fabularum Liber, ad omnium poetarum lectionem mire necessarius et nunc denuo excusus…[Livre des Fables de Julius Hyginus, affranchi d’Augustus, extrêmement nécessaire à la lecture de tous les poètes et de nouveau imprimé…] {b}
Sans référence à ce mythographe, Hyginus peut aussi signifier adepte d’Hygie, déesse grecque de la santé (que je n’ai pas trouvée dans le livre d’Hyginus).
« J’ai consulté aujourd’hui après-dîner {i} chez M. Riolan qui paulo melius habet. {ii} Il m’a dit qu’il avait dicté aujourd’hui dans son étude près de deux heures à son écrivain pour sa réponse contre M. Pecquet {iii} et qu’il pourrait achever bientôt ce petit travail si le froid, qui est son ennemi juré, était passé. Il se moque généreusement et méprise fortement les injures qui sont là-dedans ; entre autres, celles que lui ont dites M. Sorbière et Hyginus Thalassius, qui est ici un des nôtres encore jeune nommé M. De Mercenne, à qui M. Riolan parlera bien hardiment. »
- Cette après-midi.
- « qui se porte un peu mieux. »
- Seconde Responsio de Jean ii Riolan (Paris, 1655) à la réédition des présentes Experimenta nova anatomica de Jean Pecquet (ibid. 1654) ; dans sa préface, Riolan a qualifié la Brevis Destructio de « libelle diffamatoire » (libellus famosus) contre lui et l’a attribué à De Mercenne et Jacques Mentel, avec la complicité de Pecquet (v. sa note [11]). Cette possibilité ne peut être exclue : v. note [25], Brevis Destructio, chapitre iii.
De Mercenne avait été reçu docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en 1646 et s’attaquait hardiment à son ancien (doyen d’âge, Riolan reçu en 1604), qui exerçait une puissante influence sur sa Compagnie.
Hyménée, « fils de Bacchus et de Vénus présidait au mariage. On le dépeint sous la figure d’un jeune homme blond, couronné de roses, portant un flambeau et un arrosoir, dont le vêtement est blanc et bordé de fleurs » (ibid.).
En somme, je traduirais Hyginus Thalassius Sangermanus par « le pur et innocent adepte de la santé (ou mythographe), natif de Saint-Germain (ou habitant le faubourg Saint-Germain, à Paris) ».
Je n’ai pas identifié Iatrophilus Pecquetianus, dont le nom signifie le « pecquétien [admirateur de Pecquet] qui aime la médecine », car dans sa Brevis Destructio, De Mercenne a nommé tous ceux qui avaient écrit en faveur de Pecquet avant 1654. Riolan a considéré qu’il s’agissait de Mentel : v. note [9] de sa Responsio ad Pecquetianos, première partie.
Le latin de De Mercenne est truffé de références classiques (dont il a souvent donné la source).
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.