Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
3e de 6 parties
Note [10]
« Sois notre roi… Je ne suis pas médecin, je n’ai chez moi ni pain ni manteau », Isaïe (3:7) semble plus mystérieux {a} que Pline l’Ancien, Histoire naturelle, livre xix, chapitre xxvi, sur le raifort (Littré Pli, volume 1, page 724) :
Tradunt et præcordiis necessarium hunc succum : quando phtiriasin cordi intus inhærentem non alio potuisse depelli compertum sit in Ægypto, regibus corpora mortuorum ad scrutandos morbos insecantibus.« On dit encore que le suc en est nécessaire aux organes thoraciques, attendu qu’il a été reconnu en Égypte, grâce aux rois qui ouvraient le corps des morts pour scruter les maladies, {b} que le phtiriasis, {c} qui attaque le cœur dans l’intérieur, ne pouvait être guérir par aucun autre remède. »
- Tout devient plus clair si on remplace « je ne suis pas médecin » par « je n’ai pas le pouvoir de remédier à vos maux », c’est-à-dire à l’anarchie qui sévissait à Jérusalem au temps du prophète.
- Ce que dit Pline s’accorde avec ce qu’on sait de l’École d’Alexandrie, où Hérophile et Érasistrate (v. notes [15], lettre de Jacques Mentel à Jean Pecquet, et [9], Historia anatomica, chapitre iii) ont disséqué les cadavres à des fins médicales au iiie s. av. J.‑C., sous la dynastie des rois ptolémaïques, dont la puissance n’égalait pas celle des pharaons qui les avaient précédés.
- Phtiriase ou infestation du corps par les poux : v. note Patin 29/146.
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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