V. note [10], Experimenta nova anatomica, chapitre i, pour le passage de l’Histoire des animaux (livre ii) où Aristote a déclaré que le cœur forme le sang. Il a été contredit par sa postérité ; à ce qu’ils considéraient comme une embarrassante bévue, Jean ii Riolan et les péripatéticiens (ou aristotéliciens) opposaient deux autres passages du livre iii du même ouvrage. {a}

• Chapitre xiv :

  « Les viscères des poissons et des quadrupèdes ovipares diffèrent encore plus de ceux des vivipares, et ils ne diffèrent pas moins entre eux. Les oiseaux, au contraire, ont un foie qui se rapproche beaucoup de celui des vivipares. La couleur de leur foie, comme celle du foie des vivipares, est pure et sanguine. Cela tient à ce que le corps des oiseaux est organisé pour que la respiration soit facile, et ils n’ont pas une surabondance d’excrétion qui soit nuisible. {b} Par la même raison, il y a des vivipares qui n’ont pas de fiel ; or le foie contribue puissamment à l’équilibre du corps et à sa santé. La fonction de ces organes dépend surtout du sang ; et après le cœur, le foie est le plus sanguin de tous les viscères. » {c}

• Chapitre xii :

  « À la suite de l’estomac, se trouve ce qu’on appelle l’intestin. Tout le monde peut comprendre pourquoi ces parties diverses sont ainsi disposées dans les animaux. C’est évidemment parce qu’il faut que les animaux reçoivent la nourriture ingérée et qu’ils expulsent ensuite le résidu de la nourriture, après l’avoir épuisée ; or il est bien impossible que ce soit dans un seul et même lieu du corps que se trouvent la nourriture non encore digérée et l’excrément qui doit être rejeté ; il faut absolument un lieu où la transformation puisse s’opérer. {d} Ainsi, telle partie recevra la nourriture qui entre, et telle autre partie recevra l’excrément qui ne peut plus être utilisé ; mais de même que le temps où s’accomplit chacune de ces fonctions est différent, de même il faut aussi qu’elles soient séparées pour les lieux mêmes où elles se passent. »

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  1. Traduit du grec par Jules Barthélemy-Saint-Hilaire (1883).

  2. « Ainsi, les oiseaux n’ont pas d’urine ; ou plutôt l’excrétion liquide se mêle chez eux à l’excrétion sèche » (note de Barthélemy-Saint-Hilaire).

  3. Cela ne signifie tout de même pas clairement que le foie est l’organe qui fabrique le sang.

  4. Aristote ne nomme pas le foie : il me semble plutôt laisser entendre que la transformation (digestion ou coction) se fait dans l’estomac et l’intestin grêle, et que l’excrément est recueilli dans le côlon.

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