Avant de revenir à sa théorie sur les émotions, qui est le sujet de la thèse, Pierre De Mercenne a magistralement exposé son point de vue sur la transformation hépatique du chyle « épais » en sang, mais son explication est gâtée par l’absorption gastrique directe de la partie liquide du chyme (chyle), puis par le vas breve (v. note [20], Dissertatio anatomica, chapitre xi) et la captation de l’imaginaire atrabile par la rate. De Mercenne aboutit néanmoins à la conclusion que le foie est l’organe principal de la sanguification, et que le cœur n’intervient que pour conférer sa perfection au sang en lui donnant sa chaleur et ses esprits vitaux (avec un pressentiment de l’hématose pulmonaire, v. supra note [4]).

Il était impossible d’approcher la vérité de plus près en 1661. La thèse de De Mercenne prêchait malheureusement dans le désert, elle ne convainquit guère le monde savant d’accepter la sanguification hépatique pour rejeter la sanguification cardiaque.