Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre xvii

Note [7]

Pylorus Rector [Le Pylore est le recteur (de la digestion)] est le 32e des 68 traités contenus dans l’Ortus Medicinæ [la Naissance de la médecine] de Jan Baptist Van Helmont. {a} Thomas Bartholin se référait aux § 24‑25, page 231 :

Gallus noster biennio furfures et avenam mane pro more esitat : sub vesperum verò recusat cubare consuetis baculis, humi cubat ac cibum sequenti manè aversatur : vertiginosus lateratim decurrit ac retro sæpè concidit. Tandem cristam atque frontem durius in terram quatit ; moriturque ante meridiem. Per dissectionem vero, reperti sunt aliquot minores silices, non quidem in priore sacco, sive stomacho : sed in interiore atque vero stomacho. Major autem silex Pylorum clauserat, qui silice minor spem transeundi obtruncarat. Etenim nec ulla alia causa tantæ vertiginis, ac insolitæ mortis reperta fuit : nisi quod Pylorus, quia vi et se invito, clausus loco coctionis, porraceum liquorem supra silicem majorem confecerat. Qui sane non è felle venisse, eo potuit, cum è felle per duodenum, intra stomachum felli advenienti silex transitum præclusisset. Ergo viridis porraceusque ille liquor natus est in stomacho, vitio occlusi Pylori.

[Depuis deux ans, notre coq avait eu pour habitude de manger chaque matin du son et de l’avoine ; mais un soir, il se tint sur le sol au lieu d’aller dormir sur son perchoir coutumier, et le lendemain matin il refusa de se nourrir ; comme pris de vertige, il ne courait pas droit et tombait souvent ; enfin, la crête rabattue sur le front, il se mit à frapper très rudement le sol et mourut avant midi. À la dissection, on trouva quelques graviers qui n’étaient pas logés dans sa première poche, ou gésier, mais bien à l’intérieur de son estomac ; un gros caillou en avait obstrué le pylore et, sans grand espoir de pouvoir le franchir, il avait provoqué la mort de l’animal. La seule cause qui expliquât ce grand état vertigineux et ce trépas insolite était que, le pylore étant involontairement forcé à demeurer fermé, au lieu d’aliments digérés, il s’était accumulé un liquide porracé {b} au-dessus du gros caillou. Ce ne pouvait sûrement pas être de la bile, car le caillou l’aurait empêchée de remonter du duodénum dans l’estomac : c’était donc l’occlusion du pylore qui y avait provoqué la formation de ce liquide verdâtre et porracé]. {c}


  1. Édition d’Amsterdam, 1648 ; v. note [9], première Responsio de Jean ii Riolan, 3e partie pour Van Helmont.

  2. De couleur verdâtre, tirant sur celle du poireau.

  3. Contre l’avis formel de Van Helmont, Thomas Bartholin affirmait ici qu’il s’agissait de bile élaborée dans l’estomac (ce qui est devenu parfaitement aberrant).


Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre xvii, note 7.

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(Consulté le 08/12/2025)

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