Texte : Jean Pecquet
Dissertatio anatomica
de circulatione sanguinis
et motu chyli
(1651)
Chapitre xii

Note [8]

La composition de l’urine était le sujet d’une extrême attention et l’objet de profondes spéculations, au regard notamment de la lithiase urinaire (formation des calculs). {a} L’art d’examiner (mirer) l’urine a grandement contribué à la réputation de Jean Fernel. Il en a établi les règles dans sa Pathologie, {b} livre troisième, chapitre ix (page 175), Ce qu’il faut observer avant que de juger les urines :

« Il faut prendre l’urine que l’on a rendue la première après le sommeil, la digestion des viandes {c} étant entièrement achevée, et la réserver toute, parce qu’une partie d’icelle ne pourrait pas bien exprimer toutes les marques. Que l’urinal soit clair et transparent, tel qu’est le verre ; qu’il soit longuet, à ce qu’il ne représente point l’hypostase divisée, {d} et soit assez grand pour tenir toute l’urine ; ce vaisseau soit tenu couvert hors du Soleil, du froid et du vent, afin que l’urine ne se trouble ou s’épaississe ; l’urine soit ainsi laissée reposer sans agitation jusqu’à tant qu’elle soit peu à peu refroidie. Il ne la faut pas néanmoins garder plus de six heures, de peur qu’elle ne vienne à se corrompre. Si d’aventure elle s’est épaissie ou troublée par le froid ou de soi-même, il la faut doucement faire dissoudre auprès du feu, mais sans l’agiter, crainte que l’hypostase ne se dissipe, laquelle toutefois souffre bien le feu, qui d’ordinaire ne l’exténue ni liquéfie. »


  1. Maladie de la pierre, vnote Patin 11/33.

  2. Édition française de Paris, 1655, v. note [17], Dissertatio anatomica, chapitre xi.

  3. Aliments.

  4. L’hypostase est le sédiment de l’urine, dont un urinal allongé favorise le dépôt, car son fond offre une plus grande surface qu’un récipient sphérique ou cylindrique.


Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean Pecquet
Dissertatio anatomica
de circulatione sanguinis
et motu chyli
(1651)
Chapitre xii, note 8.

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(Consulté le 12/12/2025)

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