Texte : Thomas Bartholin
Historia anatomica
sur les lactifères thoraciques (1652)
chapitre xviii
Note [8]
Sur ce fol espoir, {a} Thomas Bartholin concluait sa revue sur la formation du lait, après y avoir ajouté trois auteurs.
mammæ in muliebri corpore lac generando, officium pariter, atque usum obtinent clariorem. Componuntur, si in fœtis mulieribus, et lactantibus spectentur, ex glandulosis corporibus minutis quàmplurimis, magnitudine diversis, ut non sanguinem tantùm, è paucis parvisque vasis subministratum, sed largiter affusos à pancreate, ventriculoque vapores, ac lactescentem humiditatem, instinctu naturæ combibant.[Dans le corps féminin, les mamelles ont très clairement pour fonction et utilité de produire le lait. Quand on les examine chez les femmes enceintes ou allaitantes, elles sont composées de très nombreux petits corps glanduleux, dont la taille est variable et dont le penchant naturel est d’absorber non seulement le sang que des vaisseaux grêles et peu nombreux leur fournissent, mais aussi et bien plus largement, les vapeurs et l’humidité lactescente {c} qu’y répandent le pancréas et l’estomac].
- Nulle part dans la chrétienté on n’exécutait une femme enceinte ou allaitante qui avait été condamnée à mort.
- Padoue, 1647, dernière édition alors disponible : v. note [3], Experimenta nova anatomica, chapitre vi (première référence citée), où est détaillé l’avis de Vesling sur les veines d’Aselli.
- Sans oser le mot chyle, en l’absence de voie alors connue qui lui permette de gagner les mamelles.
Gravem autem insuper difficultatem, Circulationi parere videtur Lactis Generatio. Mirum enim videri posset cuipiam, circulationem dictam fieri posse, etiamsi quotidiè tanta lactis copia, tanta sanguinis copia corpori abscedat ? Verùm me judice non tantum ex sanguine, sed chylo fit lac. Ex chylo et nobiliori quidem per pancreas ad mammas delato. Testatur id diversitas venarum lactearum et rubrarum, quas Mammæ continent, et in conspectum se dant in hæmorrhagiis.[La formation du lait semble se heurter à une lourde difficulté si on considère la circulation, n’importe qui pouvant s’étonner qu’elle soit compatible avec le fait qu’il arrive au corps de perdre chaque jour une grande quantité de lait et de sang : {b} c’est qu’à mon avis le lait ne provient pas seulement du sang, mais aussi de chyle, ce très fameux liquide que le pancréas envoie aux mamelles, comme en témoigne la diversité des veines lactées et rouges qu’elles contiennent et qui se font voir lors de leurs saignements].
- Marbourg, 1648, v. note Patin 32/458 ; j’ai consulté la réédition de 1660 (Ulm, Balth. Kühnen, in‑12).
- Horst parlait des femmes allaitantes ou ayant leurs règles.
- V. note Patin 43/280.
- Rome, Andreas Phæus, 1649, in‑4o.
- V. note Patin 4/63.
- Dans le chapitre 21 sur la Nature de l’enfant, v. note [7], lettre de Thomas Bartholin à Johann Daniel Horst (1655).
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.