Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
4e de 6 parties

Note [8]

Jean ii Riolan empruntait ses quatre citations latines à trois sources.

  1. Pline l’Ancien, Histoire naturelle, livre xxix, v, contre les innovations nuisibles que les médecins étrangers introduisaient à Rome (Littré Pli, volume 2, pages 298‑299) :

    Nec dubitum est, omnes istos famam novitate aliqua aucupantes anima statim nostra negotiari. Hinc illæ circa ægros miseræ sententiarum concertationes, nullo idem censente, ne videatur accessio alterius.

    « Il n’est pas douteux que tous ces gens-là, cherchant la vogue par quelque nouveauté, l’achetaient aux dépens de notre vie. De là ces misérables débats au chevet des malades, personne n’accédant à l’avis déjà émis, de peur de paraître subordonné à un autre. »

  2. Epistolæ seu variæ formulæ [Lettres ou chartes diverses] de Cassiodore, Formula Comitis Archiatrorum [Charte du comte des archiatres], {a} livre vi, xix, page 104 :

    Habeantur itaque medici pro incolumitate omnium, et post scholas magistrum vacent, libris delectentur antiquis. Nullus inustius assidue legit, quam qui de humana salute tractauerit. Deponite medendi artifices noxias ægraotantium contentiones : vt cum vobis non vultis cedere, inuenta vestra inuicem videmaini dissipare

    « Qu’il y ait donc des médecins, dans l’intérêt de la santé publique, et qu’au sortir des écoles ils exercent leur profession et fassent leurs délices de la lecture des auteurs anciens. Personne n’a de plus sérieux motifs d’étudier que celui qui veut s’occuper de la santé des autres. Laissez donc de côté, vous qui exercez l’art de guérir, ces querelles si nuisibles aux malades ; craignez, en refusant de vous faire des concessions mutuelles, de perdre le fruit des découvertes utiles que vous pourriez réciproquement faire. »


    1. Opera, Paris, 1588, v. notule {a}, note [51], Responsio ad Pecquetianos, 3e partie.

    2. Comte des archiatres est l’antique dénomination du premier médecin du souverain.

    3. Traduction de Camille Vieillard, Bulletin de la Société française d’histoire de la médecine, 1903, no 2, page 521.

  3. « Il en résulte que rien ne semble plus utile que la multitude des aventuriers dans une si grande mésentente des médecins », même livre de Histoire naturelle que supra, chapitre viii, sur les médecins de Rome (Littré Pli, volume 2, page 300) :

    Ne avaritiam quidem arguam, rapacesque nundinas pendentibus fatis, et dolorum indicaturam, ac mortis arrham, aut arcana præcepta, squamam in oculis emovendam potius, quam extrahendam : per quæ effectum est, ut nihil magis prodesse videretur, quam multitudo granssantium. Neque enim pudor, sed æmuli pretia summitunt.

    « Je passerai même sous silence l’avarice, les marchés cupides quand la destinée est pendante, les douleurs taxées, les arrhes prélevées sur la mort, et ces secrets du métier, par exemple : déplacer seulement, au lieu de l’extraire, le corps opaque dans l’œil. {a} Aussi, rien ne paraît-il plus avantageux que le grand nombre de ces aventuriers ; ce n’est pas la pudeur, c’est la concurrence qui leur fait baisser le prix. »


    1. Pline parlait sans doute d’une taie (membrane opaque) de la cornée, plutôt que d’une opacité du cristallin (cataracte, vnote Patin 2/116), car on n’a su l’extraire qu’au xviiie s. : auparavant, on se contentait de luxer le cristallin pour le faire tomber au fond de l’œil.

  4. « Ta perdition viendra de toi, Israël », Osée, 13:9, dans la Vulgate :

    Perditio tua ex te, Israel, tantum ex me auxilium tuum.

    [Ta perdition vient de toi, Israël, mais de moi seul vient ton secours].


Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
4e de 6 parties, note 8.

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(Consulté le 08/12/2025)

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