Texte : Jean Pecquet
Dissertatio anatomica
de circulatione sanguinis
et motu chyli
(1651)
Chapitre xi, note 12.
Note [12]

Jean Pecquet a ajouté ce paragraphe dans l’édition de 1654 pour répondre à une critique de Jean ii Riolan (v. note [15], première Responsio, 4e partie).

Le souffle qui fait osciller une flamme semble être une invention de Pecquet : Jacques Guillemeau {a} n’en a pas parlé dans son traité Des plaies du thorax, recueilli d’après les leçons de Monsieur Courtin, médecin, {b} mais a insisté sur le redoutable pronostic des blessures pulmonaires et des empyèmes (abcès) qui les compliquent. Selon ce qu’en a écrit Charles-François Faudacq, chirurgien de Namur, la postérité n’a pas entériné le procédé de Pecquet et s’est fiée à d’autres signes : {c}

« Dans une plaie pénétrante de poitrine, avec lésion superficielle du poumon, les signes en sont encore assez équivoques quand il n’y a ni épanchement, ni hémorragie, ni flux de sang, ni crachement ; mais si en injectant une liqueur d’une saveur un peu forte le blessé en ressent le goût dans la bouche, il est certain que le poumon est blessé.

Si à chaque inspiration il ressent une douleur sourde et profonde dans la région du poumon qui répond à l’orifice externe de la plaie, c’est encore un signe probable de la lésion du poumon dans cette partie.

Si dans une plaie de poitrine le sang est fort écumeux, en petite ou en grande quantité, c’est un signe toujours certain de la pénétration du coup et de la lésion du poumon. » {d}


  1. Chirurgien ordinaire des rois de France Charles ix, Henri iii et Henri iv (vnote Patin 15/219).

  2. Œuvres de chirurgie, Paris, Nicolas Buon, 1612, in‑fo, page 627.

  3. Réflexions sur les plaies, ou la Méthode de procéder à leur curation… (Paris, Pierre-Michel Huart, 1736, in‑8o), pages 464‑465.

  4. Le signe, que Pecquet avait sans doute observé chez un chien, prête à sourire car seule une béance majeure et évidente de la paroi thoracique, ne laissant aucun doute sur l’atteinte du poumon, me semble capable de le provoquer. Les chirurgiens ne se donnaient donc pas même la peine de le noter dans leurs écrits, ni avant ni même après en avoir lu la naïve description. V. infra note [13], notule {d}, pour l’incision des empyèmes pleuraux (pleurésies purulentes qui peuvent provoquer le crachement de pus).

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean Pecquet
Dissertatio anatomica
de circulatione sanguinis
et motu chyli
(1651)
Chapitre xi, note 12.

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(Consulté le 09/12/2025)

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