Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
seconde Responsio
au livre de Jean Pecquet (1654)
4. Seconde partie, note 4.
Note [4]

Le chapitre xviii du traité de Jean ii Riolan « sur la Circulation hippocratique du sang » {a} en fournit une Anacephaleosis sive recapitulatio [Récapitulation], qui commence par ce propos (page 67) :

Itaque sustineo, quod probaui ex Hippocrate, Sanguinem moueri indesinenter per longitudinem corporis intra vasa maiora sanguiflua, aortam et Venam cauam, à manibus vsque ad pedes : Venam Cauam iuxta Cor, in eius diastole suppeditare Cordi Sanguinem, quantum indigeat ad procreationem vitalis sanguinis, et motus Cordis continuationem : Aortam assiduè effundere Sanguinem vitalem in Cordis systole per vniuersum corpus, qui permiscetur Sanguini circulato : Sanguinem ab arteriis in venas transire in pedibus, sed in manibus in arterias recurrere per anastomoses mutuas vasorum inter se ; motum istum perfici à spiritibus impellentibus, et vi attractrice vasorum. Ac proinde istam circulationem probabiliorem esse, ac potiorem ad vsum Medicinæ, altera circulatione ab Harveo introducta, quæ non potest stare, et veri similitudinem habere, nisi ex mea correctione, et interpretatione.

[Ainsi je soutiens ce que j’ai prouvé en me fondant sur Hippocrate : le sang se déplace indéfiniment sur toute l’étendue du corps à l’intérieur des grands vaisseaux sanguins, aorte et veine cave, depuis les mains jusqu’aux pieds ; la veine cave, qui longe le cœur, lui fournit pendant sa diastole le sang dont il a besoin pour engendrer le sang vital, qui assure la continuation du mouvement cardiaque ; pendant la systole, l’aorte reçoit le sang vital qui se mélange à celui qui a déjà circulé et le fait couler dans tout le corps ; dans les pieds, le sang passe des artères dans les veines, mais dans les mains, il retourne dans les artères par les anastomoses des vaisseaux entre eux ; ce mouvement est assuré par les esprits qui poussent le sang et l’attraction exercée par les vaisseaux. Aussi cette circulation est plus probable et convaincante, pour son utilité en médecine, que l’autre circulation, présentée par Harvey, qui ne peut tenir debout et n’est pas vraisemblable, sauf si on l’assortit de ma correction et de mon interprétation]. {b}


  1. Paru dans ses Opuscula de 1652, v. note [4], Nova Dissertatio, expérience i.

  2. Ainsi exposée, la circulation hippocratico-riolanique ne semblait différer de l’harvéenne que par les anastomoses (synanastomoses, v. note [1], Dissertatio anatomica, chapitre v) : Riolan les tenait pour établies, mais faute de les voir, William Harvey se trouvait obligé de ne pas les admettre. Toutefois, Riolan ne disait pas ici qu’il s’opposait à Harvey sur deux points majeurs, en niant la petite circulation pulmonaire et la circulation dans la totalité du compartiment mésentérique (territoire de la veine porte).

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
seconde Responsio
au livre de Jean Pecquet (1654)
4. Seconde partie, note 4.

Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=1053&cln=4

(Consulté le 09/12/2025)

Licence Creative Commons