Annexe : Sylloge d’Alcide Musnier (1654)
sur les veines du chyle et de la lymphe, note 11.
Note [11]

Une note marginale d’Alcide Musnier renvoie au chapitre ii, livre vii de la Physiologie de Jean Fernel, {a} intitulé Que la matière de la semence est engendrée dans les parties solides, et comme elle est séparée d’icelles par la vertu des testicules (pages 681‑689), mais je n’y ai pas lu de quoi étayer un tel propos. Musnier me semblait plutôt vouloir renvoyer au livre v, Des facultés de l’âme, début du chapitre xv, La réfutation des raisons proposées par les adversaires (pages 482‑483) :

« Mais maintenant je vois une troupe plus véritablement de sophistes que d’aristotéliques, qui criaillent contre ces raisons, lesquels, encore qu’ils voient bien entièrement que les fonctions naturelles se font dedans le foie, les animales dedans le cerveau, tout ainsi que la chylification dedans le ventricule ou l’estomac, et la vision dedans l’œil, néanmoins ils ne veulent point avouer qu’ils soient le siège de leurs facultés, comme aussi pareillement que les nerfs procèdent du cerveau, et les veines du foie. Quelle est donc la cause et la raison qui les fait être d’une telle opinion ? Et pour ce d’autant, disent-ils, que nous ne jugeons pas de ces choses par l’estimation des sens, comme les médecins, mais seulement par la seule raison démonstrative. Comment ? parce que leur prince Avicenne a laissé par écrit que les philosophes qui mettent et placent toutes les facultés dedans le cœur, ont considéré toutes choses plus profondément, et ont examiné les raisons les plus importantes et nécessaires ; et les médecins qui ont suivi seulement ce qui meut les sens, ont séparé et divisé de lieux et de places des facultés. Ô la folie incroyable ! car c’est le propre de l’arrogance sotte et folle de préférer la nécessité de la raison à l’autorité des sens. »


  1. Paris, 1542, traduction française, ibid. 1655, v. seconde notule {a}, note [3], Dissertatio anatomica, chapitre xii.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Annexe : Sylloge d’Alcide Musnier (1654)
sur les veines du chyle et de la lymphe, note 11.

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(Consulté le 10/12/2025)

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