L’apparition de nouvelles matières premières

<<  <  >  >> 

Au même moment, des maisons se spécialisent dans la production ou l’importation de matières premières d’origine végétale ou animale. Elles produisent et importent aussi bien du musc de la Chine et du Tibet, de l’essence de bois de rose femelle de Cayenne, de l’essence d’Ylang Ylang des îles philippines ... L'usage du blanc de baleine (ou spermaceti) [1], de mieux en mieux caractérisé et raffiné, entre désormais dans la composition des soins cosmétiques. A côté des grandes maisons, place est faite à de petits entrepreneurs qui permettent à des parfumeurs parisiens de les assembler, de déposer des brevets et d’en tirer des succès commerciaux, comme par exemple le parfumeur Sinfar avec le produit dénommé Vinaigre Napoléon.

 

 
Etablissements Lautier, à Grasse. La Parfumerie française et l’Art dans la présentation. Paris : La Revue des marques de la parfumerie et de la savonnerie, 1925.
La famille Lautier exerce une activité de distillerie dans la région grassoise dès la fin du XVIIIe siècle. L'affaire familiale se développe au cours du XIXe siècle et passe, à la mort de Joseph Morel-Lautier en 1895, sous la direction de ses fils Alphonse, Paul et François Morel. La société « Lautier fils » est spécialisée dans la fabrication et la vente en gros des matières premières de parfumerie et cosmétique.
BIU Santé Pharmacie : cote RES 8536.
Maison Antoine Chiris, à Grasse. Atelier d’enfleurage. La Parfumerie française et l’Art dans la présentation. Paris : La Revue des marques de la parfumerie et de la savonnerie, 1925.
La Maison Antoine Chiris est fondée à Grasse en 1768. Elle acquiert à Boufarik (en Algérie) une propriété qui fera en 1900 780 hectares et où l’on cultive des plantes à parfums, géranium, oranger, cassiller et eucalyptus. L’usine fabrique des essences de géranium, neroly et des pommades à la cassie. L’usine de grasse sera la première à utiliser à Grasse la force motrice de la vapeur. Léon Chiris, qui a fortement développé les affaires familiales entrera en politique ; il sera sénateur des Alpes maritimes et ses deux filles épouseront les fils du président Sadi Carnot.
BIU Santé Pharmacie : cote RES 8536.
Usine de la maison Antoine Chiris, à Boufarik (Algérie). Les Parfums de France, 1936.
 
BIU Santé Pharmacie : cote P 15268.
En-tête de facture de la Fabrique d’essences et de matières premières de parfumerie Roure-Bertrand Fils.
Roure-Bertand, maison créée en 1820, produit des matières premières de savonnerie, de droguerie et des huiles essentielles. En 1905, elle dispose d’une usine à Grasse qui possède 5 chaudières dont la force motrice est produite par deux machines à vapeur de 100HP (horse power ou cheval vapeur = 736 watts) et distribuée dans les divers ateliers par 15 dynamos. Elle est une maison reconnue jusqu’à nos jours.
© Collection privée.
Pot de Besançon ou de Franche Comté (XVIIIe siècle).
Accéder au site de la SHP
© Société d’histoire de la pharmacie / Photographie : Elie Bzoura 2009.
Feuilles, fleurs et fruits d’Ylang Ylang (Cananga odorata). Francisco Manuel Blanco. Flora de Filipinas … Gran edicion. Manila : 1877-1883, Atlas I.
 
 
 
Le vinaigre Napoléon du parfumeur Sinfar. Brevet d’invention déposé le 1er février 1840, approuvé le 14 août 1840.
En 1840, François Sinfar, parfumeur 18 rue Sainte-Anne, à Paris, dépose un brevet sur un vinaigre dénommé Vinaigre Napoléon destiné à « raffermir la peau, enlever le feu du rasoir et de ce que les savons et le rasoir peuvent laisser de venin et d’irritant ». Cette composition est à base de vinaigre d’Orléans blanc très fort, d’esprit de vin, d’extrait de benjoin, d’alcali volatil et de différentes essences.

Accéder aux Bases de données gratuites de l’INPI
© Institut national de la propriété industrielle.
Le vinaigre Napoléon du parfumeur Sinfar. Brevet d’invention déposé le 1er février 1840, approuvé le 14 août 1840.
Accéder aux Bases de données gratuites de l’INPI
© Institut national de la propriété industrielle.
×Blanc de baleine ou spermaceti : substance blanche lipidique complexe proche des cires, issu de la tête du cachalot. Liquide au-dessus de 30°, elle se solidifie progressivement avec une diminution de la température.