On y retrouve la classification de son maître Pinel
, légèrement modifiée. En particulier, la différence entre ce qui de l’ordre de l’insuffisance de développement mental (idiotie, crétinisme, imbécillité) et ce qui est de celui de l’affaiblissement psychique (démence) y est mieux tranchée. Au passage, il a remplacé le terme d’idiotisme (qui avait une signification linguistique) par celui d’idiotie. C’est aussi la mélancolie qui représentait pour
Pinel tout délire partiel (pas forcément accompagné de tristesse) qu’Esquirol fait disparaître, en le remplaçant d’un côté par la lypémanie ou délire triste (avec une forme conduisant au suicide) et de l’autre par les fameuses « monomanies », délires limités à une seule, ou à un petit nombre d’idées délirantes. C’est certainement la contribution la plus originale de l’œuvre clinique d’Esquirol. C’est aussi celle qui sera la plus discutée, en particulier certaines formes comme
la monomanie homicide qui sera l’objet de violentes discussions entre les juristes et les aliénistes.
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