Liste des ouvrages numérisés Céline Cherici
Chercheur rattaché au laboratoire SPHERE
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15 janvier 2010Vincenzo Malacarne, né à Saluces le 28 septembre 1744 et décédé à Padoue le 4 décembre 1816 est : « L’un des nombreux maîtres de l’Université de Padoue ayant vécu dans la seconde moitié du dix-huitième siècle et dans les premières années du dix-neuvième siècle, dont la renommée est restée comme obscurcie en grande partie par la lumière éclatante de l’astre morgagnien. » (1)
L'influence des savants auprès desquels il a appris à étudier les sciences de la vie se fera sentir durant toute sa carrière. Les nombreux champs disciplinaires abordés par Malacarne sont un des signes de cet ascendant : ses maîtres travaillant dans différents domaines, une formation médicale qui peut être dite interdisciplinaire lui a été donnée durant ses études à l'hôpital San Giovanni de Turin.
En effet, il étudie l’anatomie ainsi que la chirurgie sous la direction de Bertrandi (2) auprès duquel il acquiert la technique et l’adresse indispensables à la pratique de la clinique chirurgicale. A partir de 1763, le professeur Oliveri le forme également au travail de répétiteur sur les cadavres au sein du théâtre et du laboratoire d’anatomie annexé par Bertrandi dans ce même hôpital San Giovanni. Le répétiteur avait pour fonction d'expliquer aux élèves la leçon du professeur. L’année 1765 marque le début d’une amitié importante pour le contenu de ses futurs travaux scientifiques avec Cigna da Mondovi, répétiteur de pratique médicale. Enfin, il découvre l’importance de l’anatomie comparée avec Carlo Giovanni Brugnone (3).
Ces années d’études lui permettent de collecter un grand nombre d’observations dont une grande partie sera publiée en 1784 au sein des deux volumes des Osservazioni in chirurgia (4) . On peut les chiffrer à peu près à deux cent cinquante. En 1772, il publie sa première œuvre, Tavola anatomica esprimente il cuore umano in tre figure (5) sur l’anatomie du cœur humain et en 1774, une lettre anatomique sur la distribution anormale des troncs artériels partant du ventricule gauche du cœur est présentée.
Dès 1775, malgré son jeune âge, il est professeur d’anatomie et de chirurgie à Acqui et acquiert une certaine renommée pour ses travaux et sa grande habileté en tant qu’opérateur (6). Il fait aussi cette année-là une seconde série d’observations pathologiques et cliniques marquantes sur un sujet surnommé le fou du Marsaque. Les résultats en sont corrélés avec les observations faites entre 1772 et 1774 sur des sujets atteints de crétinisme. La ville d’Aqui lui offre également la possibilité de diriger l’hôpital de la cité. Il entame une correspondance philosophique et médicale avec Charles Bonnet qui devient un de ses grands amis. Cette correspondance est conservée au sein du Fonds Bonnet de la bibliothèque publique et universitaire de Genève (7).
En 1776, son traité sur la Nuova esposizione della vera struttura del cerveletto umano paraît et remporte un grand succès. En 1780, c’est au tour de son Encefalotomia nuova universale d’être publiée. La richesse de ses observations est exploitée par des auteurs tels que Haller, Vicq d’Azyr, Soemmering, Tiedemann, Reil ou Rolando. En 1783, il répond à l’appel au service de la santé et de l’armée et remplit les fonctions de chirurgien major de la ville de Turin. Puis en 1789, il est nommé professeur de chirurgie et d’obstétrique à l’université de Pavie qu'il doit pourtant quitter en 1791 après la publication de La Esplorazione proposta come fondamento dell'arte ostetricia, da D. Vincenzo Malacarne… (8). Après avoir fait scandale, ce traité est censuré par le Nuovo Giornale della più recente letteratura medico-chirurgica d’Europa. Malacarne est ainsi chassé à la suite du décret du 21 octobre 1793. Ainsi, après avoir pris position contre son ami le professeur Jean-Pierre Frank, de graves querelles éclatent entre les deux hommes au sujet des écrits produits par Frank où la valeur de la médecine italienne est niée. Dans un article de Giuseppe Ongaro sur cette période très conflictuelle, se trouvent certainement en grande partie exposées les raisons des problèmes de Vincenzo Malacarne à Pavie :
« Dans ses Memorie autobiografiche, le fils de Frank, Giuseppe indique parmi les plus grands opposants de son père, Brambilla, Spallanzani, Bassiano Carminati (1750-1830), Giacomo Rezia (1745-1825) e Vincenzo Malacarne (1744-1816). Frank outrepassa la mesure quand il se permit ouvertement de blesser le sentiment national italien : en 1789, dans le Medicinisches Journal, que Ernst Gottfried Baldinger (1738-1804) publiait à Göttingen, apparaissaient les extraits de deux lettres de Frank Über die italienisches medic. Gelehrsamkeit, dans lesquelles l’auteur - en plus de s’attribuer des mérites qui ne lui revenaient pas tels que la fondation du musée anatomopathologique de Pavie - exprimaient quelques jugements pesants et offensants, en vérité en grande partie gratuits, sur la médecine et la science italiennes de cette fin de siècle. » (9)
Avec le décret du 15 mars 1794, le sénat vénitien le charge de la chaire de chirurgie théorique et pratique de Padoue. A partir de 1806, il en occupe également la chaire de professeur des institutions et des arts obstétricaux, devient le directeur du musée d’obstétrique de la ville et préside son Académie des sciences et des arts. Précédé par un retour de courte durée à Turin, il demeure à Padoue jusqu’à sa mort en 1816.
Le début du dix-neuvième siècle marque un tournant vers la spécialisation et la différenciation des disciplines médicales les unes par rapport aux autres. Ce phénomène est visible au niveau de la création de nouveaux enseignements :
« En 1808 avec la création de nouvelles chaires, l’enseignement des institutions chirurgicales et celui d’obstétrique est dédoublé, ce dernier devenant ainsi indépendant de la chirurgie. Dans la même période, il obtint la Direction du Cabinet d’Obstétrique, un musée extrêmement riche en préparations originales en cire. » (10)
Ayant été membre d’un grand nombre de sociétés savantes nationales et étrangères telles que les sociétés d’Alexandrie, de Mantoue, de Milan, de Paris, de Pavie, de Turin, de Venise et de Vienne où il a été comblé d’honneurs, Malacarne est, à la fin du dix-huitième siècle, un des premiers savants à sentir l’importance de l’anatomie comparée. Dans ses investigations les caractères les plus généraux et les applications les plus larges de la médecine ont toujours été recherchés. Il est également un des quarante premiers savants à adhérer et à participer à la création de la Société des sciences italiennes instituée par le chevalier Lorgna à Vérone.
En outre, Vicq d’Azyr dans plusieurs mémoires publiés au sein de l’Académie des sciences de Paris à partir de 1781 le cite (11) et se réfère à ses observations anatomiques. A partir de 1794, il est considéré comme le fondateur de l’anatomie topographique grâce au traité Ricordi d’anatomia traumatica pubblicati ad uso dei giovani chirurghi militari di terra et di marina (12). Ce texte montre la nécessité dans les pratiques chirurgicales de cartes destinées aux chirurgiens anatomistes et préconise l’utilisation systématique des connaissances topographiques. Cette méthode de localisation externe des parties internes du corps humain est élaborée entre 1776 et 1794 autour des parties de l'organe cérébral. Cette branche de la morphologie humaine appelée anatomie topographique sera largement développée au 19e siècle. Il a également étudié les influences réciproques qu’exercent les uns sur les autres les différents systèmes de l’économie vivante au sein d’un traité publié en 1798-1799. Ce traité est présenté à l’Académie de Padoue en 1803 et intitulé Della esistenza di molti sistemi e della influenza loro nella economia animale (13).
Entre 1802 et 1803, il publie en trois parties I ricordi d’anatomia chirurgica où il crée une dérivation nouvelle de l’anatomie par le biais de la pratique chirurgicale.
Ses nombreux travaux et découvertes ont contribué à la construction du savoir anatomique de l'organe cérébral de l'homme et de l'animal. La postérité de la nomenclature anatomique adoptée par Malacarne pour qualifier les différentes parties du cervelet est visible dans les références données par certains manuels d’anatomie moderne (14) dans lesquels le traité Nuova esposizione della vera struttura del cerveletto umano (15) est considéré aujourd’hui comme le premier travail anatomique rigoureux et détaillé de cet organe. Dans cette perspective chronologique il est suivi par le Traité d'anatomie et de physiologie : avec des planches coloriées représentant au naturel les divers organes de l'Homme et des Animaux (16) de Vicq d’Azyr paru en 1786.
Ses recherches parallèles sur l’anatomie et la physiologie (17) du cervelet humain connurent une certaine postérité avant de suivre des chemins séparés.
En ce qui concerne les recherches faites en anatomie comparée, plusieurs appellations attestent de l’héritage de Malacarne dans cette discipline qui conserve les traces de ses observations. Par exemple, Tiedemann, en hommage, nomme une protubérance observée sur le cerveau d’une guenon nemestrine la plaque de Malacarne. L’équivalent de cette protubérance chez le lion est appelé proéminences malacarniennes. Ces dernières correspondent aux tubercules décrits chez cet animal.
L'année 1770 est une année marquante pour l'ensemble de ses théories anatomophysiologiques sur le cervelet. Ainsi, le 7 avril de cette année, la dissection d’un cas d’hydrocéphalie est pratiquée sur le corps d’un jeune homme âgé de 17 ans. Il y observe une compression par la boite crânienne du cervelet qui ne peut atteindre son développement final. Les observations cliniques qu'il recueille sur le sujet avant sa mort lui indique également une forte altération intellectuelle et comportementale. C'est ainsi que Malacarne localise les facultés de l'intellect au sein du cervelet: l'imagination, la raison, le jugement, le raisonnement, etc. Sa théorie hypo- et hyperplasique du cervelet humain sur le rapport entre l’intellect et le nombre de lamelles aux fondements supposés de la fonction du cervelet sont suivis par Prochaska, Reil (18) (entre 1807 et 1812), Tiedemann (19) et Chaussier (20).
En 1784, Prochaska élabore une théorie de correspondance non seulement entre les facultés de l’âme et les fonctions des organes mais entre la morphologie de ces derniers et l’étendue des facultés individuelles (21). Frédéric Tiedemann rapporte en 1823 à propos de Reil, une remarque (22) sur le degré de composition du cervelet en lien avec l’étendue de ces facultés et se range du coté de cette théorie.
Les dimensions programmatiques des observations faites, dans cette fin de dix-huitième siècle, par Malacarne sur le cervelet dont il objective les mécanismes physiologiques et mentaux grâce à la clinique et à l’anatomopathologie, sont mises en relief par la postérité de ses conceptions. Au-delà des résultats objectifs de ses travaux, il s’agit de saisir la façon d’y lire et d’y déterminer la nature humaine. L'Homme devient un objet d’étude dans ses dimensions intellectuelles et organique dont les variations et les localisations sont discutés au sein d'une anthropologie médicale. Les phénomènes cérébraux ne sont plus traités différemment des phénomènes de l’ensemble de l’organisme dont les organes sont les supports matériels. De la même façon que l’œil permet à la vision de s’exprimer, le cervelet permet aux facultés intellectuelles de se développer. Ceci étant impossible quand cet organe est anatomiquement lésé ou soumis à des processus pathologiques, Malacarne développe une théorie où il détermine les éléments grâce auxquels le cervelet est le centre des facultés humaines: la théorie des lamelles cérébelleuses.
En 1807, Chaussier (23) explique à propos de la réalité anatomique des lamelles cérébelleuses de quelle façon Malacarne a pu déterminer une telle variabilité dans leurs structures d'un individu l'autre. Il met également en relief leur situation interne au sein de l’organe cérébelleux (24).
Il montre que ce sont bien les lamelles internes qui sont soumises aux variations en cas de développement déviant du cervelet. Plus ce dernier possède un degré de développement important, plus ses structures arborescentes sont nombreuses et plus les lamelles qui les composent le sont également. Dès qu’il est soumis à une compression osseuse ou liquide qui en empêche l’accroissement, ses structures sont amoindries et le nombre de lamelles décroît en proportion (25) .
Cette variabilité étant due à des circonstances anatomopathologiques particulières, la méthode de comptage de Malacarne n’est pas remise en question. Ainsi, les cas pathologiques et cliniques d'hydrocéphalie, de crétinisme et terratologiques tiennent une place paradigmatique au sein de l’ensemble de ses recherches sur le fonctionnement cérébral. Ils seront décrits et analysés de nombreuses fois dans ses carnets de notes ou ses différents traités abordant le cerveau, le cervelet, les systèmes nerveux et encéphaliques (26).
D'une part, Malacarne revient sur la conception selon laquelle la physiologie et la médecine sont muettes sur le fonctionnement de la pensée; d’autre part, la physiologie cérébrale est intégrée à l'ensemble des systèmes grâce auxquels fonctionne l’organisme.
Ainsi, il est important de citer une série de travaux remarquables sur la structure du cerveau et du cervelet et des textes extrêmement intéressants de tératologie considérée chez l’homme et l’animal. Le cerveau ainsi que le système nerveux central y sont étudiés en détails. Ses études sur les pathologies cérébrales semblent indiquer la conception d’une médecine du cerveau. Ses écrits sur le crétinisme (27) sont d’une importance capitale pour l’histoire de cette maladie et viennent en poser les fondements anatomopathologiques.
Très renommé pour ses travaux en neuro-anatomie humaine, on lui doit la première description particulière du cervelet, dont il a distingué les différentes parties auxquelles il attribua des dénominations restées longtemps apparentées dans le langage anatomique à son nom (agrégat, amygdales, pyramide, languette, luette, lobe subtil, lobe bi-ventral). Il nous reste encore la dénomination de pyramide de Malacarne pour la portion centrale du vers inférieur du cervelet, dite encore éminence en croix de Malacarne. Son œuvre s'ouvre sur une folie organique sur laquelle le corps médical peut intervenir (28). Il est important de noter qu'il s'intéresse dans le contexte électrophysiologique des travaux de Volta et Galavani aux recherches sur l'électricité cérébrale. Dans un texte intitulé Conoscendo dalla organizzazione del cervelletto in ispezie, e forse anche da più attento esame del cervello e dalla midolla spinale che queste viscere formano qualche cosa di somigliante alla colonna galvanica del Volta, cercare per mezzi di sperimenti se fossero mai la sorgente principale del fluido galvanico animator materiale della macchina animale (29) Malacarne conçoit une expérience d’électrophysiologie où il prévoit de brancher entre elles des rondelles de cerveau à la façon d’une colonne galvanique en vue de trouver la source du fluide animateur de la machine humaine. Dès 1792, les premiers signes de cet intérêt pour l’origine d'une électricité vivante supposée être au centre de l’organe cérébral apparaissent au sein d’une lettre adressée à l’abbé Charles Dénina, membre de l’Académie des sciences de Berlin. Malacarne y regrette « qu’il n’y encore eut aucune expérience directe sur l’électricité de l’organe cérébral. » (30)
En vue de combler ce vide expérimental, une série d’expériences sur les différentes parties du cerveau au sein desquelles le physiologiste cherche le point de production de l’électricité animale sont décrites. Cette lettre explique de quelle façon ce projet doit être mené. Il marque un tournant vers la recherche d’un agent électrique cause des mouvements et de la sensibilité produit par les structures cérébrales. Ainsi, Vincenzo Malacarne, par la richesse et la diversité de ses travaux, est une figure importante du dix-huitième siècle italien.
(1) Ongaro, Giuseppe : Les apports de Vincenzo Malacarne à la tératologie, Verhandlungen des XX Internationalen Kongresses für Geschichte der Medizin, dirigé par Goerke Heinz et Müller-Dietz Heinz, 1966, p 186. (2) Ambrogio Bertrandi (1723-1786), élève de Giovanni Bianchi à Torino, eut une importante carrière d’anatomiste et de chirurgien.
Traité des opérations de chirurgie, Nizza, Flavement, 1763, 2 volumes ; Opere di Ambrigio Bertrandi, …pubblicate e accresciute di note e di supplementi dai chirurgi Gio. Antonio Penchienati e Gioanni Brugnone, Torino, I fratelli Reycends, 1786-1787 ; Trattato delle operazioni di chirurgia di Ambrogio Bertrandi, ristampato e accresciuto di note e di supplementi dai chirurgi Gio. Antonio Penchienati, e Gioanni Brugnone, Torino, Stamperia Botta, Prato e Paravia, 1802 ; Bertrandi, Ambrogio. [professeur de chirurgie pratique de la grande université de Turin]. Opere anatomiche e cerusiche, Turin, Frères Reycerds, 1786-1802, 14 volumes publiés et augmentés des notes et des suppléments des chirurgiens Penchienati, A et Brugnone, G.(3) Carlo Giovanni Brugnone (1741-1818) est originaire d’Aqui. Médecin chirurgien et vétérinaire, il devient le premier directeur de l’institut vétérinaire de Turin en 1769 ainsi que professeur de chirurgie de la ville.
Del varuole de’quadrupedi e degli uccelli ; La mascalcia, o sia la medicina veterinaria ridotta ai suoi veri principi, Torino, Stamperia Reale, 1774 ; Trattato delle razze de’cavalli, di Giovanni Brugnone, Torino, Appresso i fratelli Reycends, 1781 ; Observations et expériences sur la qualité vénéneuse et même meurtrière de la renoncule des champs, Torino, J.M. Briolo, 1789.(4) Malacarne Vincenzo : Osservazioni in chirurgia, Torino, G.Briolo, 1784, deux parties. (5) Idem : Tavola anatomica esprimente il cuore umano in tre figure, Torino, Folio, 1772 ; Lettera anatomica del chirurgo Vincenzo Malacarne saluzzesse presentata agli illustrissimi signori sindaco e consiglieri della città di Saluzzo contessa di santa croce intorno a due scherzi affatto singolari della natura nella conformazione e distribuizione de’tronchi arteriosi che partono dal ventricolo sinistro del cuore, Saluces, Bodoni stampatore, 1774. (6) Ongaro, Giuseppe : Contribuito all’epistolario spallanzaniano, Rivista di storia della medicina, anno XVII, Fasc. 2, Universo, Rome, Luglio-Dicembre 1973, p 166. (7) Fonds Bonnet, Bibliothèque Publique et Universitaire de Genève, Références de Malacarne vers Bonnet : MS BO 34 f-172-195 ; MS BO 39 f-154-163 ; MS BO 40 f-23-40 ; MS BO 36 ; références de Bonnet vers Malacarne : 38, 47, 57, 65, 79, 111, 114, 116 ; 180-181, 193-194, 217, 226, 228-229, 241 ; MS BO 76, lettre f 359. (8) Malacarne Vincenzo La Esplorazione proposta come fondamento dell'arte ostetricia, da D. Vincenzo Malacarne… Milano, G. Barelle, 1791 (9) Ongaro, Giuseppe: Cattedra di chirurgia, Vincenzo Malacarne, dans Caselatto Sandra ; Rea Luciana Sitran : Professori e scienziati a Padova nel settecento, Antilia, Treviso, 2002, p 265. (10) Samoggia, Luigi : I rapporti fra Francesco Aglietti e Vincenzo Malacarne in una lettera inedita del 1789, Pagine di storia della medicina, N3, 1965, p 58. (11) Vicq d’Azyr, Félix : Traité d'anatomie et de physiologie : avec des planches coloriées représentant au naturel les divers organes de l'Homme et des Animaux, Paris, Didot, 1786, 2 volumes. (12) Malacarrne, Vincenzo : Ricordi d’anatomia traumatica pubblicati ad uso dei giovani chirurghi militari di terra et di marina, Venise, G.A. Pezzana, 1794. (13) Idem : Della esistenza di molti sistemi e della influenza loro nella economia animale, Padova, Stampa nel Seminario, 1803. (14) Clarke, Edwin ; Jacyna, L.S.: Nineteenth-century origins of neuroscientific concepts, 1987, university of California press, Berkeley Los Angeles, p 288 : « Also in the eighteen century, there were important contributions to the anatomy of the cerebellum. The most noteworthy was that of Vincenzo Malacarne, who in 1776 provided the first detailed account, and introduced terms such as tonsil, pyramid, lingula, uvula that are still in use today."; Schmahmann, Jeremy D. ; Doyon Julien ; McDonald David ; Holmes Colin ; Lavoie Karyne ; Hurwitz Amy S. ; Kabani Noor, Toga Arthur ; Evans Alan ; Petrides Michael : "Three-Dimensional MRI Atlas of the Human Cerebellum in Proportional Stereotaxic Space", NeuroImage, 10, 1999, pp 233-260. P 241 : « We address this issue by reviewing the evidence in support of the different terminologies presented by the investigators mentioned above, starting with that of Vincenzo Malacarne in 1776. » (15) Vincenzo Malacarne : Nuova esposizione della vera struttura del cerveletto umano, Torino, G. Briolo, 1776. (16) Vicq d’Azyr, Félix: op. cit. (17) De nombreux traités parus durant le dix-neuvième siècle ayant pour sujet le cervelet humain en aborde encore parallèlement les aspects physiologiques et psychiques. Sans en faire une liste exhaustive, on peut notamment signaler les traités suivants : André, Thomas : Le cervelet. Étude anatomique, clinique et physiologique, Paris, G. Steinheil, 1897 ; Courmont Frédéric : Le cervelet. Organe psychique et sensitif, Paris, Alcan, 1894. (18) Reil sur le cervelet à la suite de Malacarne entre 1807 et 1812 : Reil Johann Christian : Fragmente über die Bildung des kleinen Gehims im Menschen, Allemagne, Halle, 1807-1808 ; idem : Über die Erkennetniss und Cur der Frieber, Halle, 1799-1815, 5 volumes. (19) Tiedemann Frédéric : Traité d’anatomie humaine, Anatomie du cerveau, traduit de l’allemand par A.J.L Jourdan, Paris, Baillière, 1823, p 176/177. (20) Chaussier, F.B. : Exposition sommaire de la structure et des différentes parties de l’encéphale du cerveau, Paris, Barrois, 1807. (21)Lantéri-Laura Georges ; Hécaen Henri : Evolution des connaissances et des doctrines sur les localisations cérébrales, Paris, Desclée-Browner, 1977, p 33: « Prochaska tient pour probable, mais encore à prouver, que les fonctions de l’âme correspondent à divers organes du cerveau : le cerveau et le cervelet étant composés de parties différemment constituées, il est probable que la nature, qui jamais ne travaille en vain, a destiné ces différentes parties à des usages variés de telle sorte que les différentes facultés de l’esprit semblent requérir différentes portions du cerveau et du cervelet pour les produire. » (22)Tiedeman, Frédéric : Traité d’anatomie humaine, Anatomie du cerveau, traduit de l’allemand par A.J.L Jourdan, Paris, Baillière, 1823, p 176/177: « Reil a donc fait une remarque fort juste quand il a dit que le nombre de branches du cervelet et de leurs divisions ou sous divisions s’accroît en raison des progrès de l’organisation animale vers la perfection. On peut rapprocher de ces diverses circonstances les observations d’après lesquelles Vincenzo Malacarne s’est cru fondé à établir qu’il y a une corrélation intime entre le nombre de feuilles du cervelet et l’énergie ou l’étendue des facultés intellectuelles de chaque individu de l’espèce humaine. Ce médecin les a trouvées peu nombreuses chez les sujets idiots et stupides, tandis qu’il en a compté beaucoup chez les personnes qui s’étaient distinguées par la force et le brillant de leur esprit. » (23) Chaussier : Exposition sommaire de la structure et des différentes parties de l’encéphale ou cerveau, T. Barrois, Paris, 1807, p 82 :« Pour bien connoitre cette texture lamelleuse du cervelet, il ne faut pas se borner à en considérer la superficie, comme on le fait ordinairement ; mais il faut couper avec la pointe de ciseaux fins les différents vaisseaux qui rampent à sa surface, enlever ensuite dans toute son étendue la méningine qui le revêt. » (24) idem : idem, p 84: « Si on se borne à compter les lames qui se présentent naturellement à la surface du cervelet, on en trouve ordinairement soixante à soixante-cinq à chacun des lobes ; savoir trente à trente-cinq sur la face supérieure, vingt-quatre ou trente à la face inférieure. Mais en soulevant, en écartant ces lames premières et principales, qui, par leur disposition forment le contour et la surface du cervelet, on en aperçoit beaucoup d’autres que l’on distingue sous le nom de lamelles, lames subalternes, ou secondaires. » (25) En 1784, dans la seconde partie des Osservazioni in chirurgia, sont publiées des tableaux où sont consignées les données quantitatives extraites des nombreuses dissections pratiquées sur le cerveau et le cervelet humains. Elles sont déjà écrites et transmises à Charles Bonnet dans une lettre datée du 23 mai 1782.
Afin d’ordonner et de trouver une signification médicale à l’inconstance des structures cérébrales, Malacarne classe l’ensemble des mesures et des comptages effectués sur le cerveau et le cervelet au sein de tableaux en vue d’éclairer le chaos organique apparent de ces structures. La formalisation de ces résultats en tableaux rejoint les dimensions topographiques et statistiques des recherches de Malacarne. D’une part, les données topographiques permettant de situer un élément au sein du cerveau ne peuvent avoir qu’une forme chiffrée en termes de distance, de longueur et de largeur ; d’autre part, une étude statistique doit délivrer des informations quantitatives. Ces tableaux regroupent des données extraites d’un peu plus de 60 dissections humaines. En arrière plan de ces tableaux, ces chiffres doivent être lus en corrélation avec les textes cliniques sur les altérations intellectuelles, affectives et comportementales. Afin de faciliter la lecture de ces tableaux, il est nécessaire de noter que :
La colonne A indique le nombre d’individus dont l’organe cérébral pèse un poids identique.
La colonne B, les onces que chaque cerveau pèse en totalité.
La colonne C, les huitièmes et la colonne D les scrupules
A partir de la colonne E, les données concernent les cervelets étudiés isolément des cerveaux.
La colonne E en indique les onces.
La F les huitièmes et la G les scrupules.
La colonne H rend compte du nombre de lamelles trouvées sur la face supérieure de chaque cervelet et la colonne I du nombre de lamelles comptées dans la face inférieure.
Une once représente une valeur comprise entre 24 et 33 grammes, un huitième correspond à un huitième d’une once donc à environ 4 grammes, tandis qu’un scrupule désigne un poids correspondant à un vingt-quatrième d’une once, donc à un poids compris entre 1 gramme et 1,5 gramme. Les chiffres de la colonne B vont du plus lourd au plus léger. En l’occurrence de 90 à 18 onces. Les informations concernant le nombre de lamelles, comptabilisées à partir des couches internes du cervelet, rendent compte des fameuses variations relevées par Malacarne dès 1776 entre les individus. On voit que l’écart d'un cervelet à l'autre peut être extrême : à la dernière ligne du troisième tableau, le dernier individu dont le cervelet pèse seulement 1 once ne possède que 216 lames sur la face supérieure du cervelet et 108 au niveau inférieur. Les sujets ayant une pathologie mentale telle que le crétinisme se situent à ce niveau du tableau. De la même façon, la lecture inverse peut être faite : dans la catégorie des individus ayant un cerveau de 42 onces, on trouve un cervelet de 9 onces avec 408 et 402 lamelles ; dans la catégorie des 44 onces, on a un cervelet de 10 onces avec 396 et 370 lamelles. La moyenne d’un cervelet bien formé se situant entre 600 et 780 lamelles, l’état d’idiotie se situe aux alentours de 340 lamelles comptabilisées sur ses deux parties.
Idem: Osservazioni in chirurgia, Torino, G.Briolo, 1784, deux parties, partie 2, p 86; Lettre de Malacarne adressée à Charles Bonnet datée du 23 mai 1782, MS BO 34 f-172-195.(26) Idem: Nuova esposizione della vera struttura del cerveletto umano, Torino, G. Briolo, 1776 ; Encefalotomia nuova universale, Torino, G. Briolo, 1780 ; Osservazioni in chirurgia, Torino, G.Briolo, 1784, deux parties ; Dell’esistenza e dell’influenza di diversi sistemi nell’economia animale ; Divisione generale de’sistemi, e meravigliosa estensione del sistema cutaneo, extraits tirés de Brera, Luigi Valeriano : I Commentari medici, 1798, 3 volumes, tome 2, p 77-115, Pavia, Callazzi ; Dell’esistenza di diversi altri sistemi nell’economia animale, dedotte specialmente da nuove osservazioni patologiche, extrait tiré de Brera, Luigi Valeriano : I Commentari Medici 1799, 3 volumes, tome 3, p 71-102, Pavia, Callazzi, 1798. (27)Idem : Tentativi su i gozzi e sulla stupidità, che in alcuni paesi gli accompagne, Torino, Stamperio Reale, 1789 ; Sur l’état des crétins, Lettre de l’auteur à M. Frank professeur de Pavie ; De Turin au mois de décembre 1788 ; Tentativo di Vincenzo Malacarne Saluzzese per discoprire le cagioni della stupidità endemica, e i mezzi di preservarne i fanciulli d’alcuni borghi della valle d’Aosta, e del Piemonte, Giornale scientifico letterario e delle arti di una società filosofica di Torino raccolto e posto in ordine da Giovanni Antonio Giobert e dottor Carlo Giulio, supl. tome II,1789, pp. 331-352 ; Le osservazioni sopra i cretini della Valle d’Aosta esposte con lettere al sig. Malacarne dal sig. Baile, Giornale scientifico letterario e delle arti di una società filosofica di Torino raccolto e posto in ordine da Giovanni Antonio Giobert e dottor Carlo Giulio, vol I, T. IV, (1789), pp. 58-63. (28)Idem : Direzione di uno spedale di pazzi, e cura delle diverse specie di pazzia, 1809, 8 carnets, 320 pages.
Ce manuscrit n’a jamais été publié, ayant été perdu lors de son transfert vers Rome. Comme le souligne Claudio Pogliano dans son article « Vincenzo Malacarne, Geografo del cerebro » l’existence de ce texte ne peut être mise en doute.
« D’après tout ce qu’en atteste le fils dans les Volumes des Mémoires Historiques en 1819, un manuscrit de Vincenzo Malacarne, intitulé Direction d’un hôpital d’aliénés, et soin des diverses espèces de folie (huit carnets pour un total de 320 pages), expédié à un moine bénédictin de Rome et confié en copie unique, en 1809, aux soins d’un voyageur français, ne serait jamais arrivé à destination, ayant disparu. » (Pogliano, Claudio : Vincenzo Malacarne, geografo del cerebro, AA-VV, passioni della mente e della storia, Milano, Vita e pensiero, 1989, p 157-169. )(29) idem: Conoscendo dalla organizzazione del cervelletto in ispezie, e forse anche da più attento esame del cervello e dalla midolla spinale che queste viscere formano qualche cosa di somigliante alla colonna galvanica del Volta, cercare per mezzi di sperimenti se fossero mai la sorgente principale del fluido galvanico animator materiale della macchina animale, Milano, Cairo e C., Giornale della società di incoraggiamento delle scienze e delle arti di Milano, 1808, N. 4, April, pp 122-130. (30) Lettre 19129-19130 datée du 29 août 1792 adressée à Charles Dénina ; Fonds Malacarne ; Académie des sciences de Turin.
Oeuvres littéraires et historiques
Œuvres diverses