Texte : Jean Pecquet
Nova de thoracicis
lacteis Dissertatio (1654)
Expérience iv
Note [3]
Cette dissection de 1654, en petit comité, portait sur les liens supposés entre les lactifères et les mamelles. Elle est distincte de celle qui, en janvier 1652, avait bruyamment célébré l’arrivée de Jean Pecquet à l’Université de Montpellier, relatée dans la note [11], seconde Responsio de Jean ii Riolan, 2e partie.
Lazare Rivière, professeur de médecine à Montpellier mort en 1655, est resté fidèle à la physiologie classique du chyle dans sa Pratique de médecine avec la théorie (v. note Patin 5/49), qui a été traduite en français (Lyon, 1723).
L’Abrégé des nouvelles expériences anatomiques, des veines lactées, réservoirs du chyle, avec leur continuité jusques aux veines sous-clavières ; et comme le chyle est porté au cœur pour faire le sang. Ensemble de la circulation du sang. Le tout exactement recherché et expérimenté par Jean Martet, maître chirurgien juré, anatomiste royal en la Faculté de médecine de Montpellier, et commis aux rapports qui se font d’autorité de justice en la même ville et son voisinage {a} ne cite Pecquet qu’une fois (pages 9‑10), au début du chapitre ii, Des deux réservoirs ou gardouches {b} du chyle avec leur continuité, jusques aux veines subclavières :
« Il est très certain qu’au-dessous du mésentère, entre les reins et les tendons du diaphragme, il se trouve deux réservoirs du chyle, qui sont assez grands, selon la grandeur de l’animal, et qui n’ont jamais été décrits ni découverts de personne que par le sieur Jean Pequet {c} de Dieppe, docteur en la Faculté {d} de médecine de Montpellier, et grand anatomiste ; lequel, par fréquentes dissections des animaux vivants, les a découverts et en a écrit un petit livre en latin, qu’il a fait imprimer. {e} De ces réservoirs, qui sont un de chaque côté, sortent deux conduits qui sont comme deux petits tuyaux couchés sous l’artère et qui vont aux veines subclavières, où ils dégorgent le chyle.Lorsque je voulus savoir par expérience la vérité de ces réservoirs et conduits qui vont aux subclavières, je ne les pouvais trouver qu’à des chiennes ; ce qui me mettait en doute, et je croyais que ce fussent quelques conduits qui portassent le lait aux mamelles, car je crois qu’il y a des vaisseaux particuliers qui portent le lait aux mamelles sans passer par le sang ; comme aussi je crois qu’il y a quelque conduit qui porte les sérosités du ventricule {f} aux reins. » {g}
- Paris, Charles de Sercy et Jean Guignard, 1664, in‑12 de 72 pages : seul ouvrage que Jean Martet a publié (à ma connaissance).
Riolan a reproché à Pecquet son emploi du barbarisme anatomista, au lieu d’anatomicus, dans le sens d’« anatomiste » : v. notes [11], deuxième partie de sa seconde Responsio et [14] de sa Responsio ad Pecquetianos, 3e partie.
- Mot peut-être occitan dont je n’ai nulle part trouvé la définition, mais il semble ici aller de soi qu’il signifie « gourdes ».
- Sic.
- Sic pour « l’Université ».
- Les Experimenta nova anatomica (Paris, 1651 et 1654), dont notre édition procure une traduction intégrale et annotée.
- À l’estomac.
- La suite confirme en tous points les observations de Pecquet sur les voies du chyle chez les chiens (femelles comme mâles), y compris la croyance en une fictive communication entre les lactifères et les mamelles.
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.