Note [31]
Jean ii Riolan faisait allusion à l’exposé de Jean Pecquet sur l’expérience iv de sa Nova Dissertatio où il disait avoir disséqué à Montpellier « en présence du très illustre M. Rivière (qui y occupe l’éminente charge de professeur royal, à la louange unanime de cette célèbre Université), et aussi du chirurgien Martet, qui est fort habile anatomista, tout comme de quelques autres personnes de mérite non moins remarquable, à qui nous avons enseigné la manière de mettre en évidence les lactifères thoraciques et le réservoir » (v. sa note [3]).
Riolan niait en bloc le soin que Pecquet a constamment mis à décrire les détails de sa méthode anatomique, qui lui a valu l’admiration de ceux qui ont commenté son livre.
Poussant encore plus loin l’audace et passant de la mauvaise foi à la supercherie, Riolan allait expliquer, comme il l’a fait dans l’appendice de sa lettre à Charles Le Noble (v. sa note [10]), la manière qui convient pour explorer les voies du chyle sur le cadavre d’un condamné fraîchement pendu, mais en omettant de dire qu’il avait été copieusement nourri quelques heures avant d’être exécuté : rien n’autorise à penser qu’il ait jamais fait lui-même une telle anatomie ; la description qu’il en donne est inspirée par la dissection relatée à Rouen par Le Noble, décrite dans la seconde partie de sa lettre à Riolan.
Ergalium (pluriel ergalia) est un mot néolatin technique, dérivé du grec εργαλειον, « instrument ». Je n’ai pas vu ailleurs le substantif féminin ergalia dont Riolan s’est servi ici à deux reprises pour désigner l’« appareil ou outillage », en en donnant plus bas le détail.
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
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