En voulant jouer sur les évidents désaccords existant entre les pecquétiens, le latin et le raisonnement de Jean ii Riolan s’embrouillaient quand il en venait au nœud du problème et à sa lumineuse tentative de solution.
- Le seul « défenseur des canaux thoraciques » qui avait publiquement et clairement admis la sanguification hépatique après la parution du livre de Jean Pecquet (première édition de 1651) a été Thomas Bartholin dans le chapitre xv de son Historia anatomica (1652) ; mais il avait changé d’avis l’année suivante, pour célébrer les Funérailles du foie, puis était bizarrement revenu à sa précédente opinion dans ses Dubia anatomica (parus la même année 1653,v. note [52], Responsio ad Pecquetianos, 2e partie).
- Dans le chapitre iv de sa Brevis Destructio (v. sa note [7]), puis à la page 239 de son chapitre v, Hyginus Thalassius (alias du « docteur pecquétien » Pierre De Mercenne) avait exposé son intuition des deux sortes de chyle : la première irait au cœur par les canaux thoraciques, et la seconde (« presque une moitié du chyle ») gagnerait le foie par les veines mésaraïques.
- L’aberration de la sanguification cardiaque exclusive disparaissait donc ainsi. Privé de son principal argument, Riolan s’obstinait pourtant à croiser le fer, au lieu de s’avouer convaincu, comme il l’avait fait à demi-mot dans sa réponse à la lettre de Charles Le Noble, médecin de Rouen qui avait abouti à la même conclusion qu’Hyginus Thalassius.