Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
2e de 6 parties

Note [46]

Je n’ai pas trouvé ces propos dans les traductions françaises de la référence indiquée à Jean Chrysostome. {a} Il me semble que Jean ii Riolan n’est pas remonté à cette source, mais a emprunté mot pour mot son latin au livre De Bono Senectutis [Sur la Bonté de la vieillesse] de Gabriel Palæotus, deuxième partie, page 103‑104 : {b}

Hincque auctor operis imperfecti sensit, eum qui cum debet irasci, non irascitur, peccare. Patientia enim præter rationem suscepta, inquit ille, est potius stupor quidam mentis, qui vitia seminat, negligentiam nutrit ; et non solum malos, sed etiam bonos inuitat ad malum : qui autem opportune excandescit, virtutem exercet præstantissimam ; illius enim ira non ex perturbatione exoritur, sed ex iudicio ; nec tunc irasci dicitur, sed iudicare. […]

Vnde iracundia, quæ alijs ætatibus sæpe in peccatum vergit, Senectuti laudem comparat, cum illius feruore bene vtitur, prout ætatis maturitas, et consilium ei suadere deberet.

[L’auteur d’un ouvrage inachevé {c} pense donc que c’est péché de ne pas se mettre en colère quand il le faut. {d} “ En effet, dit Chrysostome, si elle dépasse la mesure, la patience est plutôt une sorte d’engourdissement de l’esprit qui sème le vice et nourrit la négligence, et qui invite non seulement les mauvaises gens, mais aussi les honnêtes gens au mal. Celui qui s’enflamme opportunément fait preuve d’une très éminente vertu, car sa colère ne naît pas du désordre de son esprit, mais de l’exercice de son jugement. ” On ne dit pas alors qu’il s’emporte, mais qu’il juge. {e} (…)

Ainsi la colère qui, aux autres âges de la vie, confine souvent au péché, est-elle une marque de sagesse durant la vieillesse, quand son ardeur est employée à bon escient et quand la maturité lui est de bon conseil].


  1. V. notule {h}, note [5], Experimenta nova anatomica, chapitre xx ; je n’ai pas fouillé les homélies de Basile de Césarée (Père grec du ive s.) et les Morales sur Job de Grégoire le Grand (pape et Père latin du ve s.).

  2. Ouvrage du cardinal Gabriele Paleotti, Rome, 1595, v. note [20], Responsio ad Pecquetianos, troisième partie.

  3. Renvoi à l’homélie de Jean Chrysostome citée par Riolan.

  4. Mise en italique des passages repris par Riolan.

  5. Thomas d’Aquin.


Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Responsiones duæ (1655),
Responsio ad Pecquetianos
2e de 6 parties, note 46.

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(Consulté le 08/12/2025)

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