Texte
Clypeus
de Guillaume de Hénault,
alias Jean Pecquet (1655),
4e de cinq parties  >

[Pages 47‑48 | LAT | IMG] [1]

    Le Noble [2] attribue la sanguification au foie : [3] « Il ne sera pas non plus inutile que je cite cette maladie assez commune que les moutons attrapent en broutant de la renoncule flammule, à laquelle les bergers donnent en France le nom de douve : [4] on leur trouve le foie entièrement gâté et corrompu, souvent envahi d’innombrables vésicules remplies d’eau, où sont toujours éparpillés de petits animaux ou bestioles, dont la forme est semblable à celle du poisson qu’on appelle la sole ; leur multiplication dans le foie provoque sa pourriture, son érosion, et finalement parfois sa destruction ; les germes de cette putréfaction se montrent d’abord et pullulent dans les parties de ce viscère qui jouxtent les branches de la veine porte [5] car c’est là, si je ne me trompe, qu’arrive le chyle empoisonné et corrosif ; [6] il n’y a donc pas à s’étonner si les bouchers et les bergers, en examinant certaines veines des yeux (car cet épuisement du foie provoque un effondrement de la sanguification) [7] présument que des moutons sont atteints de cette maladie ; elle ne provoque pourtant aucun dommage du cœur, [Pages 49‑50 | LAT | IMG] qu’elle aurait certainement dû léser et ruiner plutôt que le foie, mais c’est là que le chyle destiné à se transformer en sang subit son altération première, tandis que la partie du chyle qui se précipite directement dans le cœur en est continuellement expulsée. » [1] Il tire inutilement argument de cette expérience, car il est aussi bien connu que les cantharides ingérées ou appliquées sur la peau provoquent des ulcérations de la vessie urinaire, sans pourtant que cette destruction ne provoque le moindre dommage hépatique ; ce mal aurait certainement été plus susceptible de léser et gâter le foie que la vessie, parce que les cantharides ou leur poison traversent le foie avant d’aller dévorer la vessie. Si on approuvait et admettait son raisonnement, la renoncule flammule et les cantharides, devraient léser l’estomac, les intestins, le mésentère, la veine porte et d’autres parties puisqu’elles y passent avant d’atteindre le foie et la vessie. [2][8][9] Certains maux, dont la cause est occulte, affectent les corps par sympathie et antipathie. [10] Si du moins cette réponse ne le fait pas sourire, il est certain que, pour qu’un agent produise un effet, il faut, outre sa puissance élevée, que la disposition du patient y soit favorable. Il n’est donc pas étonnant que manger de la renoncule flammule soit nuisible pour le foie ; et c’est pourquoi le sang chargé de bile ne provoque ni péripneumonie [11] ni inflammation cardiaque, [12] bien qu’il soit d’abord transporté dans le cœur, puis dans les poumons. [13] Il est plaisant de retourner sa flèche conte lui : dans la phtisie, [14] [Pages 51‑52 | LAT | IMG] dans l’inflammation de la rate, [15] des reins, [16] de l’utérus [17] ou de quelque autre partie du corps, la putréfaction, où qu’elle naisse corrompt le sang, par l’irruption d’une humeur peccante ou par l’émanation d’une vapeur néfaste ; et puisque la sanguification s’en trouve affectée, ces diverses parties sont donc autant d’officines du sang : ô la belle argumentation que voilà !

    Le Noble met en cause l’exiguïté des lactifères de Pecquet : [18] « Voici encore d’autres arguments qui consolident mon opinion : les veines lactées de Pecquet sont grêles quand on prend en compte la taille du corps et celle des lactifères mésentériques, qui sont non seulement plus gros mais beaucoup plus nombreux que les thoraciques. » [3] Il adresse ensuite le même reproche aux autres chylifères : « Le réservoir du chyle [19] est extrêmement étroit. La capacité du ou des canaux pecquétiens (mais il n’y en a plus souvent qu’un) est fort réduite et resserrée. » [20] Je ne vois pourtant pas en quoi cette étroitesse consolide son opinion. [4] L’exiguïté de ces vaisseaux est destinée à rendre le chyle plus aqueux, en empêchant la partie la plus grossière des aliments d’y pénétrer, afin de ne pas les obstruer [21] et de ne pas épaissir le sang. Le chyle n’a pas besoin de canaux aussi larges que le sang, car il est beaucoup moins humide que lui. L’observation anatomique confirme cette explication : le chyle gagne ses vaisseaux en s’infiltrant à travers les pores invisibles des intestins ; [22] Le Noble a donc tort de déplorer l’étroitesse des veines lactées, car elles sautent aux yeux de ceux qui en ont. Il n’y a pas non plus d’intérêt à distinguer plusieurs sortes de lactifères parce que le chyle ne les dilate que fort peu : il s’en écoule toujours très vite vers le haut, comme on le constate fort bien [Pages 53‑54 | LAT | IMG] après la mort, à tel point que si on tarde à ouvrir le cadavre, aucun chylifère n’est plus visible ; c’est pourquoi l’anatomiste dissèque le supplicié aussitôt après qu’il a été pendu. [23][24] Le même raisonnement s’applique au réservoir, dont Le Noble fait remarquer l’étroitesse, et la faible capacité des canaux pecquétiens.

    Il continue ensuite à plaider la cause du foie : « En divers endroits de la face inférieure du foie, les rameaux qui naissent de la veine porte sont plus gros et nombreux que ceux de la veine cave inférieure à sa face convexe  [25] (nous avons observé que les branches de la porte comme de la cave, qui se dispersent dans la substance hépatique, sont percées d’innombrables trous, à la manière d’un tamis). Qui plus est, les veines mésentériques [26] sont plus grandes et bien plus nombreuses qu’il n’est nécessaire pour recevoir la quantité de sang que leur délivrent les artères qui irriguent les intestins ; [27] et de fait, si la totalité de la nourriture leur arrivait, la portion du sang et des esprits [28] qu’il leur faudrait charrier serait bien plus importante que celle dont le cerveau a besoin. » [5][29] Cette inégalité de nombre et cette différence d’épaisseur entre les branches de la veine porte et de la veine cave [30] ne nuisent pas à Pecquet mais ne reçoivent pas son suffrage. [6][31][32] Les branches de la veine porte devaient être plus grosses et nombreuses que celles de la veine cave parce qu’elles contiennent un sang plus épais que les racines et ramifications sus-hépatiques, de manière que le sang se décharge plus rapidement et finement de sa bile jaune. [33] Les ramifications de la veine cave sont en vérité plus étroites et moins [Pages 55‑56 | LAT | IMG] nombreuses parce que le sang, une fois débarrassé de ses excréments, [34], est plus fluide, et s’y écoule plus aisément et rapidement. Le plus gros calibre et le plus grand nombre des veines mésaraïques, en vue peut-être d’assurer l’alimentation des intestins et du mésentère, bien que nous ne soyons pas d’accord avec Le Noble là-dessus, ne prouvent rien contre la doctrine pecquétienne, car il arrive que la taille et le nombre des artères et des veines dépassent les besoins nutritifs de plusieurs parties du corps, comme on le voit dans le cerveau, le cœur, la rate, les reins, l’utérus, les testicules, et ce à diverses fins. Pecquet pourra légitimement lui répondre que cette disproportion entre l’apport des vaisseaux et l’alimentation vise à favoriser la chaleur native [35] des intestins et des vaisseaux chylifères car ils subissent perpétuellement la froideur de l’esprit et du sang qu’ils contiennent, et à permettre ainsi une fermentation et perfection plus poussées du chyle. En un mot, en traversant ces conduits conformes à la nature, comme δια των χωριων συμφεροντων, cette chaleur concourt à la purgation des humeurs excrémentielles venant des première, mais aussi deuxième, et parfois troisième régions du corps, par des diarrhées en tous genres. [36] Le Noble a pu se tromper, étant donné que c’est un exercice difficile, en comptant les artères et les veines mésentériques, car les artères, qui étaient enflées d’esprit, s’affaissent une fois qu’il s’est dissipé et échappent alors au regard. Quand bien même les aurait-il exactement dénombrées, il n’est pas obligatoire que s’établissent des jonctions et anastomoses [37] absolument parfaites entre toutes ces veines et artères, jusqu’aux plus fines. Néanmoins, pour ne pas paraître avoir adhéré si peu que ce soit au raisonnement de Le Noble, Pecquet lui réplique que les veines mésentériques seraient très nombreuses et [Pages 57‑58 | LAT | IMG] grosses parce qu’elles contiendraient un sang plus épais et plus abondant qui, se déplaçant fort lentement, devrait donc regorger ; d’autant que sa partie féculente, puisqu’elle n’a pas de faculté roborative, est à tout le moins inutile à la nutrition des parties qu’elle a irriguées. [7]

    Le Noble défend le foie mordicus : « Sont à remarquer les voies ordinairement empruntées par le sang qui doit passer de la mère au fœtus pour l’alimenter, [38][39] où il n’y a absolument pas lieu de débattre sur le fait qu’avant de parvenir au cœur, il a pénétré dans les vaisseaux du foie, [40] pour y être à nouveau modifié et raffermi par une digestion plus complète, et pour en sortir mieux disposé à nourrir la totalité du corps, car il a plus facilement et sûrement reçu l’empreinte de la faculté vitale. » [8] Pecquet soutiendra que la veine ombilicale conduit le sang au foie pour qu’il y soit à nouveau purgé de sa bile (étant donné que cet organe est le seul capable d’extraire et éliminer la bile), [41] et ce afin que le corps du fœtus soit bien tempéré, et non que le sang soit plus complètement digéré dans le foie, parce que, comme l’affirment les médecins, les parties du fœtus se développent en se nourrissant du sang très pur de la mère, qui a déjà été parfaitement digéré, et qui n’a pas besoin d’une préparation plus poussée pour nourrir le foie et lui permettre de fabriquer son parenchyme ; et d’ailleurs, quelle partie l’aurait ainsi préparé puisque le foie n’existe pas encore ? Si le sang avait besoin d’être plus profondément modifié, il aurait obtenu cela du placenta [42] plutôt que du foie, car le premier se forme avant le second.

    Puis il s’en prend à nouveau au cœur en le persécutant de sa pique : « Si quelqu’un trouve ces objections [Pages 59‑60 | LAT | IMG] peu convaincantes et cherche refuge dans la louable expérience, je le conjure solennellement d’établir un lien intime et manifeste entre la circulation du sang et la sanguification cardiaque, en mettant au jour les voies qui mènent le sang au foie pour y être purgé avant que les artères ne le répandent dans tout le corps. » On se doit de satisfaire ses prières comme suit : le sang engendré dans le cœur s’écoule dans l’aorte, [43] puis dans l’artère cœliaque, [44] dont les branches éparses pénètrent dans la substance de la rate, [45] et plus précisément dans sa partie spongieuse, qui filtre le sang pour le débarrasser de son ordure et de son tartre ; le sang gagne ensuite les rameaux de la veine porte, dont les racines sont attachées à la partie concave du foie, dans lequel il pénètre afin d’être à nouveau filtré par le parenchyme hépatique, qui élimine la bile jaune qu’il contient ; il en sort pur et nettoyé par les racines, le tronc et les branches de la veine cave, pour revenir finalement dans le cœur ; et ces voies, où il va et vient ainsi, sont tout à fait probables et légitimes.

    Le Noble tourne ensuite à nouveau ses armes contre le cœur : « Sans cette voie encore inconnue, dont la légitimité et la probabilité n’ont jamais été solidement établies, il subsiste l’absurdité de penser que le sang se répand dans les parties qu’il doit nourrir en étant mélangé à l’excrément bilieux. » En vérité, ce sang gagne l’aorte et, après un très court trajet, la rate puis le foie, mais il n’emporte pas ses deux excréments au-dessus ni dans les autres parties du corps, à la fois parce qu’il est lourd, ce qui le porte vers le bas, et parce qu’il est attiré par la rate et par le foie. [9] On pourrait aussi tirer un autre argument du fait que les reins ne devraient ni extraire ni éliminer le sérum [46] parce qu’il est mélangé [Pages 61‑62 | LAT | IMG] à toute la masse du sang qui, selon la doctrine circulatoire, tend à s’écouler vers le haut ; [47] et il n’aurait pas de motif à préférer descendre du foie dans les reins plutôt que d’en monter pour atteindre toutes les parties du corps ; mais tout son surplus finit par atteindre les reins. De plus, si une portion du suc mélancolique et de la bile jaune fort grossière a pu passer outre, elle se déposera dans la rate et dans le foie au cours d’une circulation suivante, car :

Noctes, atque dies patet atri ianua Ditis[10][48][49][50]

    Il n’est pas absurde de penser qu’une petite portion des deux excréments susdits, qui est engendrée par un ou deux repas, se répand rapidement et sans dommage dans la masse entière du sang : à en juger sur le sang que la phlébotomie [51] tire de gens en parfaite santé, on voit qu’il est très souvent corrompu par son mélange à des humeurs autrement plus pernicieuses.

    Je ne dis rien pour le moment sur les arguments qu’on trouve chez d’autres auteurs sur la question. Nous leur répondrons le moment venu, et si ce qu’ils disent ne nous plaît pas, nous serons d’autre avis qu’eux. À moins que leurs attaques ne deviennent plus véhémentes, cela ne détournera pas les nombreux sectateurs de Pecquet de sa nouvelle doctrine, et lui ralliera même bon nombre de ses opposants. C’est pourquoi Le Noble ne peut légitimement affirmer que « la plus grande partie du chyle passe dans le foie par les veines mésaraïques, qu’il y est transformé en sang, etc. » [11]

    Il prévoit le danger qui menace son idée : « Le chyle qui coule dans les veines mésaraïques échappe aux yeux des observateurs, mais cela ne doit faire obstacle à mon opinion, car un examen plus attentif de la question [Pages 63‑64 | LAT | IMG] montrera aisément qu’il s’y trouve à la fois du chyle et du sang, et qu’ils s’y mélangent intimement l’un à l’autre. Cela n’est pas différent de ce qui se passe quand le chyle pénètre dans les veines subclavières ou axillaires, où il devient sur-le-champ impossible de le distinguer du sang, à ce que dit Pecquet lui-même, car il devient rouge, comme fait l’eau en prenant la couleur et l’aspect du vin dans lequel on la verse. » Il n’a pourtant pas résolu l’objection qu’il a nouée : avant de traverser les veines avec le sang, le lait, le sérum ou les deux biles jaillissent à l’extérieur en une perirrhœa, [52] qui n’est ni mélangée ni rouge, sous la forme de diarrhées, de règles, de lochies ou de vomi ; alors pourquoi donc le chyle perdrait-il sa couleur dans les veines mésaraïques ? Au moins devraient-elles être blanches là où elles naissent, quand les deux liquides ne se sont pas encore confondus, alors que le chyle qui arrive ne s’est pas encore mêlé au sang, car il lui faut pénétrer dans la veine avant de s’y disperser. Quand on verse de l’eau dans du vin, elle ne devient pas instantanément rouge, les deux liquides restent distincts l’un de l’autre pendant quelque temps avant de ne plus en faire qu’un seul. [12]

Destruit, ædificat, mutat quadrata rotundis[13][53]


1.

Guillaume de Hénaut, alias Jean Pecquet, poursuivait sa critique méthodique de la lettre de Charles Le Noble à Jean ii Riolan (première partie, pages 11‑15), dont il reprenait de copieux extraits (traduits « entre guillemets »). Cette 4e partie du Clypeus en abordait le point crucial, tenant à la pénétration d’une partie du chyle dans le foie, par la voie des veines sanguines mésaraïques, tandis que l’autre se rend dans le cœur par les lactifères thoraciques ; soit ce que la physiologie moderne a établi, et que Le Noble a été, à ma connaissance, le premier à clairement concevoir (v. infra note [3]).

Ce passage est tiré des pages 11‑12 : v. leur note [15] pour la douve hépatique du mouton, dont Pecquet avait parlé dans l’expérience i de sa Nova Dissertatio (1654, v. sa note [14]).

2.

V. notule {c}, note Patin 9/515, pour les cantharides et leur emploi déconseillé dans la rétention d’urine. Le Dictionnaire universel de médecine ajoute : {a}

« Les cantharides en poudre appliquées sur l’épiderme y causent non seulement des ulcérations, mais excitent encore très souvent des ardeurs d’urine, une strangulation, une évacuation d’urine abondante, la soif, la fièvre, et quelquefois un pissement de sang, et rendent l’haleine puante et cadavéreuse. Elles causent les mêmes symptômes lorsqu’on en use intérieurement. {b} Les auteurs ont observé qu’elles nuisent extrêmement à la vessie urinaire. » {c}


  1. Robert James, 1746, colonne 1428.

  2. Ces méfaits sont dus à la cantharidine, substance toxique pour la peau et les muqueuses, qui est produite par de nombreux insectes.

  3. Suivent plusieurs observations de mort attribuées à la toxicité des cantharides.

    La poudre de cantharides ne lèse pas le foie.


3.

Le Clypeus en venait aux six arguments sur lesquels Charles Le Noble a fondé son admirable intuition sur les « deux chyles », hydrosoluble et liposoluble, qui fondent la physiologie digestive moderne.

Dans cet extrait de la page 13 de sa lettre (première partie), portant sur l’étroitesse des lactifères, il a écrit « Aselli » pour « Pecquet », en confondant les lactifères mésentériques et thoraciques (v. sa note [16]). Ma traduction a corrigé cette coquille manifeste, dont l’auteur du Clypeus aurait pu faire son miel si elle ne lui avait curieusement échappé.

4.

Ce commentaire de Guillaume de Hénaut sur l’autre citation qu’il a aussi tirée de la page 13, montre surtout qu’il n’a pas vu et corrigé l’erreur flagrante de Charles Le Noble (v. supra note [3]) pour comprendre ce qu’il voulait dire : il pensait naïvement et à tort qu’une partie du chyle laiteux mésentérique gagnait le foie, tandis qu’une autre montait dans le cœur, ce qui justifiait une capacité des lactifères thoraciques moindre que celle des mésentériques.

5.

Ce paragraphe est le plus important de la lettre que Charles Le Noble a écrite à Jean ii Riolan : v. note [17] de sa première partie. Guillaume de Hénaut, alias Jean Pecquet, avait compris que cet argument était dangereux et se préparait à le démolir parce qu’il rendait légitimement la sanguification au foie en la déniant au cœur.

6.

Outre le piètre latin du Clypeus, je remarque une fois encore que Jean Pecquet, son véritable auteur, se laisse aller ici à s’exprimer aux temps présents (nocet, « nuit », et suffragor, « recueille son suffrage ») et non futurs (nocebit, « nuira », et suffragabatur, « recueillera son suffrage ») de conjugaison : v. note [10] de la 3e partie.

7.

Le grec qui saupoudre le Clypeus est purement pédant : il se lit dans plusieurs textes de Galien sur l’action des médicaments purgatifs, et signifie « en pénétrant dans les endroits utiles ». Jean Pecquet « expose » ici (car il s’exprimait à nouveau au présent, exponit, et non au futur, exponet) son argutie inintelligible, et qu’on perdrait son temps à vouloir comprendre. Voilà comme il « réplique » (reponit et non reponet) lamentablement à la brillante intuition de Charles Le Noble : la très grande abondance des vaisseaux sanguins (et non lactifères) mésentériques autorise bel et bien à penser qu’ils servent à autre chose qu’à irriguer l’intestin grêle, et qu’en période de digestion, les veines transportent dans le foie une grande partie des sucs extraits des aliments.

8.

Lettre de Charles Le Noble, première partie, page 14, avec suppression de tandem, « enfin », au début, « Sont [enfin] à remarquer… ».

9.

Les réponses autoritaires et humorales du Clypeus à deux extraits de la même page 14 de Charles Le Noble ne voulaient pas ignorer que les artères répandaient un sang chargé des deux biles, noire et jaune, supposées toxiques pour les tissus, dans la totalité du corps, et pas seulement dans la rate et le foie qui étaient censés les extraire : une explication extravagante écartait ce danger.

10.

« Nuit et jour est ouverte la porte du noir Pluton » : Énéide chant vi, 127, où Pluton, dieu des enfers, garde leur porte qu’Énée souhaite franchir.

Cette pirouette est censée conclure poétiquement une argumentation incompréhensible sur les trois principaux émonctoires corporels (foie, rate et reins).

11.

Le Clypeus fanfaronnait sur le succès et la solidité de la sanguification cardiaque défendue par Jean Pecquet, en faisant écho aux attaques que Charles Le Noble avait lancées à la fin de la première partie de sa lettre (pages 14‑15) ; les principaux « autres auteurs » qui publiaient sur la question étaient Jean ii Riolan, qui traînait Pecquet dans la boue, et Thomas Bartholin, qui le défendait au contraire avec enthousiasme.

12.

V. note [18], lettre de Charles Le Noble, première partie (page 15), pour ce point crucial de son opposition à Jean Pecquet, en vue de rendre la sanguification au foie.

Mot de l’ancienne médecine, la perrirhœa (περιρροια) était un « écoulement copieux des humeurs ou de la matière morbifique de toutes les parties du corps vers les émonctoires par où elles doivent s’évacuer, ou l’évacuation même » (Robert James, colonne 450).

En dépit du cheminement tourmenté de son argument, le Clypeus mettait enfin ici le doigt sur la faille du raisonnement de Le Noble : il appelait improprement « chyle », car il n’est pas laiteux, le suc digestif hydrosoluble qui gagne le foie par les veines mésaraïques ; s’il était visible, il ressemblerait à du sérum chargé de sucres et de protides, prêt à être « sanguifié » par le parenchyme hépatique, c’est-à-dire converti en plasma sanguin ; s’il avait été laiteux, on aurait pu oser imaginer en voir perler une goutte en coupant une veine mésaraïque à son origine, au contact de l’intestin grêle.

13.

« Elle détruit, édifie, et change les carrés en ronds » : Horace Épîtres, livre i, 1, vers 100, parlant des extravagances de sa propre pensée, mais le Clypeus blâmait celles de Charles Le Noble.

a.

Pages 47‑48, gvillelmi de henaut clypeus.

    Hepati sanguinis generandi of-
ficium tribuit. (Nec frustra etiam
commemorabo illud morbi non
ignotum genus, quod oues mani-
festum est contrahere ex comesto
ranunculo flammeo, vulgò à pa
storibus nuncupato gallico vo-
bulo {a} de la douue. In illis scilicet

———

reperitur iecur omne infectum,
et corruptum sæpe vesiculis innu-
meris aqua refertis vndique ple-
num, semper autem animalcu-
lis, siue bestiolis soleæ piscis si-
militudinem referentibus sca-
tens, à quibus dum gregatim in
eo generantur, inficitur, corro-
ditur, totumque tandem ali-
quando absumitur ; cuius pu-
tredinis semina in illius visceris
partibus venæ portæ ramos ful-
cientibus primùm expromuntur,
et expullulant, propter, ni fal-
lor, venenati et erodentis chyli
aduentum ; nec mirum, si lanij et
opiliones ex quarundam oculo-
rum venarum subsidentia (labe-
facta ob iecoris atoniam hæma-
tosi) oues hac labe conspurcatas
ominentur, et tamen huiusmo-
di lues nullum deprehendi-
tur perculiare cordi detrimen-


  1. Sic pour : vocabulo (errata).

b.

Pages 49‑50, gvillelmi de henaut clypeus.

tum afferre, quod certè potius, quàm
iecur, hoc tabo inquinari ac de-
prauari oportuisset, nisi primùm
in hepate chylus sanguini gene-
rando {a} destinatus alteraretur, et
nisi pars altera, quæ in cor im-
pellitur, præcipiti traiectione
continuò expelleretur, vt ex ra-
tionibus inferiùs afferendis pate-
bit euidentiùs.) Hanc experien-
tiam frustra commemorat. Etiam
manifestum est vesicam vrinæ è
comestis, vel impositis canthari-
dibus vlcerari, et tamen huius
modi labes nullum deprehenditur
peculiare detrimentum hepati af-
ferre ; quod certè potius, quàm
vesicam, hoc morbo inquinari,
ac deprauari opportuisset, quia
priùs hepar transcendunt cantha-
rides, aut earum facultas, quàm
ad vesicam deuouantur. Pari pa-
cto si probanda, et admittenda

———

esset hæc eius ratio, cantharides,
et comestus ranunculus flam-
meus primùm ventriculum, inte-
stina, mesenterium, venam por-
tam, aliasque partes inficere de-
berent, quàm iecur, et vesicam
vrinariam, quia prius per eas par-
tes commeant. Quædam, qua-
rum occulta est causa, inter cor-
pora intersunt sympathiæ, et an-
tipathiæ. Sin minùs arrideat hæc
responsio, certum est, vt produ-
catur effectus, debere præter a-
gentis vires robustas, patientis
dispositionem concurrere. Idcir-
co non mirum est, si comestus ra-
nunculus flammeus sit hepatis de-
leterius. Ea ratione sanguis bilio-
sus pulmonibus peripneumoniam,
cordi verò phlegmonem nullam
inducit, etsi priùs ad cor, quàm
ad pulmones deferatur. Placet eius
tela in eum retorquere. In phthisi,


  1. Sic pour : generando (source citée).

c.

Pages 51‑52, gvillelmi de henaut clypeus.

lienis vitio, nephretide, vteri in-
flammatione, aut partis alicuius
putredine vndeuis orta sanguis sæ-
pissime aut propter humoris ex-
cursum, aut propter praui vapo-
ris thymiama inficitur. Ergo in-
de læditur hæmatosis. Ergo hæ
partes sunt sanguinis officinæ. O
egregiam argumentationem.
    Accusat venarum lactearum
Asellij exilitatem. (Facit etiam
ad confirmandam opinionem
meam, venarum lactearum Asel-
lij exilitas ; habita enim corporis
ratione aliarumque Mesenterica-
rum, illæ non modò minores, sed
numero longè pauciores exi-
stunt.) Eiusdem incommodi ac-
cusat vasa reliqua chylodoca. (Fa-
uet perangustum chyli recepta-
culum. Fauet arctior pressiorque
capacitas Pecquetianorum cana-
lium, siue canalis,) vt plurimùm

———

enim reperitur vnicus.) Quem
tamen fauorem ab eorum vaso-
rum angustia expectet, vtque hinc
suam firmet opinionem non vi-
deo. Ea vasa exilia sunt eo con--
silio, vt aquosior sit chylus, ne
alimentorum pars crassior ea subi-
ret, eaque subinde obstrueret, ne-
ue crassior foret sanguis. Chylus
vias non adeo amplas atque san-
guis requirit, quia ille humidior
eo longè est. Hæc ratio ipsis ocu-
lis confirmatur ; nam chylus per
insensiles intestinorum poros
transcolatione vasa sua pertingit.
Ergo non est quòd de venarum la-
ctearum exilitate conqueratur,
quæ ipsis oculis datis patentes ap-
parent. Frustra etiam eæ venæ in
plures diuiderentur, cùm chylus
in iis minimè restagnet, sed cursu
indefesso, et celeri semper præter-
fluat, et semper ascendat, vt vel

d.

Pages 53‑54, gvillelmi de henaut clypeus.

in demortuis videre est, adeo vt si
tardiùs secetur cadauer, non ap-
pareant vasa chylodoca ; vnde
dum eius sectio celebratur, sta-
tim iugulum ligat anatomicus.
Eædem rationes valent pro recep-
taculi, quam supponit, angustia,
et vasorum Pecquetianorum pres-
siori capacitate.
    Hepar continuò propugnat. (Suf-
fragatur quoque longè amplior, ac
numerosior venæ portæ in varias
partis inferioris hepatis regiones
fruticosa ramificatio, quàm ca-
uæ in superiorem distributio (quos
venæ portæ sicut cauæ ramulos in
iecoris substantiam dispersos in-
cerniculi instar foraminibus in-
numeris pertusos obseruauimus.)
Illam etiam roborat mesenteri-
carum maior amplitudo, et nu-
merus sanè copiosor, quàm requi-
ritur ad sanguinem ab arteriis ex-

———

cipiendum, deferentibus nutri-
mentum ad intestina, quæ qui-
dem si ratione pabuli delati om-
nes ad ipsa, istæ venæ pertinerent,
portione sanguinis ac spirituum
multò maiore, quàm cerebrum
indigerent. His adde quod si ar-
teriarum magnitudo et multitu-
do obseruetur, constabit omnino
prædictas venas numero paucio-
res, et amplitudine minores esse
debuisse.) Ea impar, et inæqualis
portæ, atque cauæ ramificatio,
et crassis {a} nec Pecqueto nocet, nec
illi suffragatur. Ampliores et nu-
merosiores portæ, quàm cauæ de-
bebant esse distributiones, quia
crassiorem sanguinem continent
portæ, quàm cauæ radices, et sur-
culi, et ideo vt celeriùs fieret san-
guinis a flaua bile defæcatio, et
magis exquisita. Pauciores verò, et
angustiores cauæ ramificationes


  1. Sic pour : crassities (errata).

e.

Pages 55‑56, gvillelmi de henaut clypeus.

existunt, quia sanguis à suis excre-
mentis expeditus, et liquidior
facilius fluit, atque promptiùs.
Mesentericarum quoque maior
amplitudo, et numerus copiosor,
quàm fortè requiritur ad intesti-
norum, et mesenterij alimoniam,
licet id ipsi non concedamus, ni-
hil probat in Pecquetianæ doctri-
næ detrimentum ; nam pluribus
partibus contingit, vt venarum,
atque arteriarum numerus copio-
sior, et amplitudo maior sit, quàm
earum nutritioni par sit ; vt vide-
re est in cerebro, corde, liene, reni-
bus, vtero, testibus propter vsus
varios. Respondere poterit iure
Pecquetus ea vasa præter nutri-
tionis vsum eò esse copiosiora, et
ampliora, vt intestinorum, vaso-
rum chylodocorum calorem na-
tiuum, qui humido perpetuò in-
fringitur, spiritu, ac sanguine in-

———

tus contentis foueat, et inde vlte-
riùs chylum fermentet, et perfi-
ciat. Vno verbo vt per eos ductus,
tanquam διια {a} των χωριων συμφεροντων, na-
turæ congruos non tantùm pri-
mæ corporis regionis, sed et se-
cundæ, atque nonnunquam ter-
tiæ humores excrementitii per
diarrhœas omnis generis expur-
gentur. Fortè deceptus fuit in
numerandis venis et arteriis me-
sentericis, facilis est error, quia
arteriæ, quæ spiritu turgebant, eo
dissipato concidunt, et oculos effu-
giunt. Esto tamen ad unguem omnes
numerauerit, non necessum est ex-
quisitissimam omnium vel tenui-
um venarum, arteriarumque
coniugationem, et anastomosim
fieri. Sed ne hac ratione Pecque-
tum vel ad minimum quidem vn-
guem commouisse videatur, re-
ponit mesentericas numerosas, et


  1. Sic pour : δια.

f.

Pages 57‑58, gvillelmi de henaut clypeus.

amplas fuisse, quòd sanguis in his
contentus sit crassior et copiosor,
quia tarde admodum mouetur,
atque hinc regurgitare debebat,
præcipuè cuius pars fæculenta, si
non facultate corroborante, sal-
tem materia sua ad alendas par-
tes, quas alluit, inutilis est.
    Mordicus hepar deffendit. (Vr-
gent {a} pro tuenda huiusmodi do-
ctrina viæ quas solet subire san-
guis ex matre ad fœtus attrahen-
tis alimentum transmigraturus,
siquidem nullus ambigendi locus
est, quin priusquam ad cor per-
ueniat, ipsos ingrediatur meatus
hepatis, vt ibi de nouo alterari,
et perfectiùs concoqui valeat, in-
deque paratior egressus necessa-
riam toti nutriendo corpori vi-
talis facultatis impressionem faci-
liùs, et cautiùs recipiat.) Conten-
det Pecquetus venam vmbilica-

———

lem sanguinem ad iecur vehere,
vt rursus sua bile repurgetur ; (hæc
enim pars sola ista bilis secernen-
dæ, et excernendæ vi pollet)
eò quòd fætus {b} temperamen-
tum debeat esse temperatius,
non verò vt perfectiùs in he-
pate sanguis coquatur, quia vt
medici antumant, {c} partes fœtus
fiunt, et nutriuntur è puriori
sanguine matris, qui perfectè
coctus est ; quod etiam non maior
esse debeat sanguinis præparatio,
vt hepar sanguine nutriatur,
quàm vt ex eo fiat eius parenchy-
ma. Quæ pars eum præparasset ?
non hepar, quia non erat. Quòd
si aliqua vlteriùs alteratione in-
digeret, eam à placenta nancis {d}
ceretur potius, quàm ab hepate,
quia illa eo prior est orgine.
    Iterum cor persequitur, et pre-
mit hasta. (Quibus omnibus post-


  1. Sic pour : Vrgent tandem (source citée).

  2. Sic pour : fœtus.

  3. Sic pour : autumant.

  4. Sic pour : nancis-.

g.

Pages 59‑60, gvillelmi de henaut clypeus.

habitis, si quis iterum ad lauda-
tam experientiam refugiat, enixè
eum obtestor, vt manifesto et
consociali connubio circulatio-
nem sanguinis attributæ cordis {a}
hæmatosi iungat, aperiatque
vias, per quas expansus in vniuer-
sum corpus per arterias sanguis
deferatur ad iecur in eo expur-
gandus.) eius precibus facien-
dum est satis. Sanguis in corde
genitus in aortam, hinc in cœlia-
cam arteriam illapsus per eius
sparsos in substantia lienis ra-
mos, immo etiam fungosam eius
substantiam distributus ibi per
transcolationem fæcem deponit,
et tartarum, hinc per venæ port-
tæ surculos deducitir, et radi-
ces hepatis concauæ parti affixos,
hinc rursus transcolatur per he-
patis substantiam, vbi flauam bi-
lem deponit, hinc purus, et expe-

———

ditus subit venæ cauæ radices,
eiusque truncum, atque ramifica-
tiones, hinc in cor, et sic itque re-
ditque viam toties. Quæ sanè viæ
sunt probabiles, et legitimæ.
    Rursus in cor arma conuertit.
(Qua via etiam supposita, huc
usque tamen legitima, et proba-
bili incognita, subsistet adhuc al
tera absurditas, sanguinem cum
excremento bilioso in partes nu-
triendas diffundi.) fertur reuera
sanguis ille in aortam, hinc bre-
ui itinere in lienem, deinde in
hepar, nec id excrementum duplex
fertur supra, nec in alias partes,
tam quòd, cum sit pondero-
sum, deorsum tendat, quàm
quòd à liene, et ab hepate traha-
tur. Secus liceret etiam ar-
guere renes à sanguine serum nec
separare, nec excernere debere,
quia serum cum tota sanguinis


  1. Sic pour : cordi (source citée).

h.

Pages 61‑62, gvillelmi de henaut clypeus.

massa è circulationis doctrina sur-
sum tendentis permixtum est ;
nec esset ratio, cur potius deorsum
ab hepate renes peteret, quàm
seorsum tenderet, et in omnes par-
tes ; attamen superflua eius quan-
titas rectà renes appetit. Quòd si
quædam portio succi melancho-
lici, aut bilis flauæ crassioris
præterlapsa est, altera circula-
tione sistitur in liene, et hepate ;
Nam
    Noctes, atque dies patet atri
ianua Ditis.
    Non absurdum est exiguam
vtriusque excrementi portio-
nem, quæ ex vno, aut altero
pastu genita est, totam sanguinis
massam celeriter, et impune per-
meare. Sæpissime vel ex iis, quo-
rum integra est sanitas, sanguis
mittitur perniciosioribus longè
humoribus conspurcatus.

———

    De aliorum authorum rationi-
bus super ea re inuentis nihil im-
præsentiarum dico ; ipsis suo tem-
pore respondebimus, si nobis non
arrideant, secus, ipsis acquiesce-
mus : quæ quidem nisi prædictis
vehementiùs vrgeant, à noua Pec-
queti opinone sectatores mul-
tos non deterrebunt, immo
propugnatores non paucos ei
conciliabunt. Ea de causa non
est, quòd iure possit hucvsque
affirmare (maximam chyli par-
tem per venas mesaraicas trans-
uectam in iecur induci, eiusque
naturali actione in sanguinem
conuerti.) {a}
    Præuidet opinioni suæ peri-
culum imminere. (Nec opi-
nioni meæ quidquam debet offi-
cere, quòd in istis venis chylus in-
tuentium oculis subducitur, huius
nimirum rei rationem studiosiùs


  1. Sic pour : conuerti, etc. (source citée).

i.

Pages 63‑64, gvillelmi de henaut clypeus.

indaganti facile patebit, id omni-
no ex mutuo chyli sanguinisque
occursu, et eorum reciproca ad-
mixtione contingere. Non secus
ac vbi primùm ramos axillares,
aut subclauios chylus subintra-
uit, nulla potest illico sui specie
distingui, illum enim ait ipse Pec-
quetus, ex primo cum sanguine
commercio rubescere, quemad-
modum aqua vino infusa vincen-
te albedinem rubore vini spe-
ciem coloremque induit.) Sed
nodum, quem nexuit, non soluit.
Lac, serum, bilis vtraque priùs
cum sanguine venas traiiciunt, et
diarrhœis, mensibus, lochiis, vo-
mitu, perirrhœa impermixta, nec
rubra foràs erumpunt ; cur igitur
decolor esset chylus in venis me-
saraicis ? saltem extrema earum
ora, in quibus nondum sit con-
fusio, deberent albescere ; quia

———

qui appellit chylus nondum mix-
tus est ; priùs enim est illuc
appellere, quàm misceri. Dum
aqua vino affunditur, non statim
rubore tingitur, sed ad aliquod
tempus in vase diuersa videtur
materia, donec vtriusque exquisi-
ta confusio fiat.
    Destruit, ædificat, mutat qua-
drata rotundis.


Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte. Clypeus de Guillaume de Hénault, alias Jean Pecquet (1655), 4e de cinq parties

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(Consulté le 10/12/2025)

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