| Note [9] | |
Thomas Bartholin évoquait un très intéressant passage des Administrations anatomiques de Galien, {a} livre vii, chapitre xvi, sur les artères qui ne sont pas vides, mais pleines de sang : {b} « D’aucuns proposent d’autres façons de disséquer, par lesquelles ils promettent de montrer l’artère vide de sang, comme s’ils pouvaient faire quelque chose plus sagement ou anatomiser plus dextrement qu’Érasistrate {c} qui, sûrement, s’il était quelque autre manière de dissection idoine et suffisante pour montrer l’artère vide, l’eût excogitée le premier : comme est la dissection des chevreaux qui commencent à téter depuis peu de temps, écrite par lui ; toutefois, si tu l’expérimentes, tu ne la trouveras véritable. Tu peux en faire l’expérience non seulement sur des chevreaux, mais sur quelque animal qu’il te plaira, contenant en son estomac une substance humide qui d’autant plus tôt serait transportée dans les artères qu’elle est < composée > de plus subtiles parties. Ils disent donc, quand le mésentère est découvert, qu’au commencement les artères sont luisantes et semblent être pleines d’air, puis après, qu’elles se voient pleines de lait. Quant à savoir si elles sont pleines d’air, n’en fais plus longue enquête, bien que plusieurs disputent avec toi en vain, d’une part et d’autre, sur cela. Or ils disent qu’elles sont pleines de lait, qui est le point auquel consiste la menterie et fausseté de leurs raisons. {d} Tu peux faire preuve en tous les animaux jeunes, et pas seulement chez les chevreaux, que leur estomac est non seulement plein de lait, mais aussi de toute humidité. Or, pour raison que c’est du lait, il n’est pas soudainement transporté dans les artères ; mais pour ce que c’est un suc humide, facilement il tomberait dans les orifices des artères qui vont en l’estomac car, pour remplir ce qui est vide, comme Érasistrate dit, à cause de la suite et consécution qui se fait à ce qui est évacué, il est attiré soudainement. Plus l’humidité est < composée > de plus subtiles parties que le lait, plus elle serait aisément transportée dans les artères. {e} Toutefois, comme j’ai dit, jamais en aucun animal nous n’avons vu l’humidité transportée dans les artères, ni aucun autre le verra qui en voudra faire l’expérience. » {f} |
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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Texte : Thomas Bartholin Historia anatomica sur les lactifères thoraciques (1652) chapitre iii, note 9. Adresse permanente : https://numerabilis.u-paris.fr/editions-critiques/pecquet/?do=pg&let=1023&cln=9 (Consulté le 08/12/2025) |