Pour qui s’intéresse aux sciences du xvii^e s., le nom de Pierre De Mercenne [1] est d’abord et avant tout un faux ami, car il s’écrivait aussi Mersenne, ce qui renvoie au bien plus célèbre Marin Mersenne, érudit moine minime parisien qu’on a surnommé le secrétaire de l’Europe savante, [1][2] mais les deux hommes n’avaient aucun lien connu de parenté.

De Mercenne avait été un des compagnons de Jean Pecquet, qui mena ses études médicales parisiennes en même temps que lui. [3] Petrus Mersenne est dit Parisinus, « natif de Paris », mais à une date inconnue, dans les Commentaires de la Faculté de médecine de Paris, où il avait été reçu bachelier en 1642, licencié en 1644 et docteur régent en janvier 1646. Jean ii Riolan s’est moqué de ses viles origines, de son jansénisme, de sa mule et de son épouse. Après s’être retiré parmi les solitaires de Port-Royal-des-Champs en mars 1687, [4] il en revint au bout d’un mois et mourut à Paris le 28 mai suivant. [2]

L’un des deux « docteurs pecquétiens » parisiens (avec Jacques Mentel), [5][6] De Mercenne a écrit une lettre de soutien à Jean Pecquet, [7] qui figure sans changement dans les deux éditions des Experimenta nova anatomica. Il est surtout l’auteur, en 1654, sous le pseudonyme d’Hyginus Thalassius Sangermanus, [3][8] de la Brevis Destructio en cinq chapitres contre la première Responsio de Riolan (1652). Il y a fait preuve d’une louable sagacité en proposant de partager équitablement la sanguification entre le cœur et le foie. [4][9]