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Les Expériences et
nouvelles découvertes
des vaisseaux lactés
du thorax et du réceptacle
du chyle.
Avec un discours du mouvement
circulaire du sang et de celui
du chyle.
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Première partie
Un ancien philosophe disait que le hasard était le meilleur artisan qui fût au monde et qu’il nous apprenait souvent des choses qui auraient été dans un éternel oubli s’il ne nous les avait fait connaître. [3]
Il m’a donné la connaissance du vrai chemin que fait le chyle dans le corps des animaux avant que d’arriver au lieu où se forme le sang, qui est l’aliment véritable qui les entretient et leur donne la vie.
J’avais levé le cœur d’un chien que j’ouvrais tout vif [3] pour le voir battre sur une table, et ne songeais à autre chose qu’à compter les systoles et diastoles [4] que le dernier effort de ses esprits [5] lui faisait produire, lorsque j’aperçus une substance blanche comme lait qui découlait de sa veine cave ascendante dans le péricarde, à la place où avait été le ventricule droit du cœur. [4][6][7][8]
J’examinai cette substance blanche, et n’ayant pu découvrir aucun abcès qui l’eût produite, comme j’en avais eu la pensée, [9] j’ouvris la veine cave en sa longueur, tant au-dessus qu’au-dessous du cœur, et je m’aperçus [Page 1 vo | IMG] que cette substance, qui n’avait autre goût, odeur, couleur et consistance que du lait ou chyle [10] que j’avais vu peu auparavant s’exprimer des veines lactées, [11] venait des rameaux subclavières, [2][12] où je trouvai un peu au-dessous des jugulaires [13] les trous par où cette liqueur laiteuse entrait dedans la veine cave. [14]
Je crus que le mésentère y pouvait avoir envoyé ce lait par des canaux qui jusques alors étaient inconnus, et qu’il était à propos de ne pas négliger la connaissance que la Providence divine me donnait d’une voie si utile et si nécessaire à l’usage de la médecine. [15]
Je mis la main sur le mésentère de cet animal, qui avait encore assez de chaleur [16] et dont les lactées n’étaient pas du tout épuisées, et après eusse [5] un peu poussé, que je vis sortir le lait tout pur depuis deux sources que j’avais remarquées dans les subclavières. J’y reconnus 4 ou 5 trous d’un côté et autant de l’autre, par où ce lait entrait dedans la cave, et vis qu’il ne pouvait monter en haut par les jugulaires, dont les deux portes ou valvules [17] se fermaient à mesure que ce lait, à cause de la situation de l’animal voulait y monter. [6][18]
[Page 2 ro | IMG] Je continuai de rechercher ces vaisseaux cachés dans une infinité de chiens que j’ouvris à ce dessein, [19] et les trouvai enfin tout le long des vertèbres du dos, sur l’épine dessous l’aorte ; [20] et les ayant liés tant d’un côté que d’autre, je les vis se gonfler au-dessous de la ligature, [21] et reconnus en lâchant quelquefois la même ligature qu’ils portaient le lait aux trous que j’avais remarqués dans les rameaux subclaviers de la cave ascendante. [4] Je les conduisis [7] depuis ces trous jusques au diaphragme avec grand soin et les trouvai étendus sur l’épine du dos tantôt se séparant et tantôt s’envoyant des branches l’un à l’autre.
J’en trouvai deux pour l’ordinaire, mais qui variaient souvent leurs lieux et leurs unions, et qui pourtant ne manquaient jamais de se rendre aux mêmes endroits des subclavières.
Après les avoir exactement conduits [7] jusques [Page 2 vo | IMG] au diaphragme, je m’aperçus qu’il y avait entre les reins, sous le centre du mésentère, un réservoir caché d’où sortit une grande quantité de lait, [22] quoique je n’en aperçusse plus ou fort peu dans les veines lactées du mésentère.
J’ouvris un autre chien et m’attachai principalement à la recherche de ce réservoir. Je liai d’abord les vaisseaux lactés que j’avais trouvés dans le thorax pour empêcher que le chyle ne s’en allât tout [8] (et c’est par où il faut commencer la recherche de ce que j’ai découvert). Je courus incontinent au diaphragme, je le levai tout doucement, le déchirant peu à peu, et trouvai dessous l’aorte une vessie pleine que je sentais au tact. Je remarquai sa grandeur, et sa longueur et sa largeur ; et ayant coupé le foie, [23] la rate, l’estomac et tout le mésentère, je la trouvai et vis en sa plénitude, et sans qu’elle se déchargeât : d’où je jugeai que le lait que je voyais y être contenu, par [Page 3 ro | IMG] sa continuité avec les vaisseaux lactés du thorax, ne retournait pas vers le mésentère et qu’il y avait des valvules [24] aux embouchures des vaisseaux qui l’avaient poussé dans cette vessie pour en empêcher le reflux.
Je connus qu’il n’allait point au foie ni à la rate [25] puisqu’étant jetés dehors, il ne laissait de se conserver dans ce réservoir. Et ayant fendu la veine cave et l’aorte en long depuis les iliaques jusques au diaphragme, je n’aperçus point qu’il y eût trace de lait.
J’ouvris ce réservoir pour voir si je ne me trompais point dans la conjecture que j’avais faite du lait qu’il contenait, et je reconnus par l’abondance qui en sortit qu’il en contenait davantage que je ne m’en étais promis. Il me fut aisé pour lors de remarquer les valvules des vaisseaux lactés du thorax [26] qui n’échangèrent point leur chyle par l’ouverture que j’avais faite à ce réservoir.
Je voulus voir si je pouvais trouver le réservoir après que j’eus vidé le lait, mais il me disparut, aussi bien que les lactées, et du mésentère et du thorax, qui ne sont visibles que par le lait ou chyle qu’ils contiennent.
[Page 3 vo | IMG] Il ne me restait plus qu’une chose à voir, qui est la communication des veines lactées du mésentère avec ce réservoir. Je prends un chien, je l’ouvre, je lie les vaisseaux lactés du thorax, je découvre le réservoir sans endommager le mésentère, je lie au centre de ce mésentère, le plus près que je peux de ce réservoir, les veines lactées d’Asellius [27] pour y arrêter le lait. [28] Je crève mon réservoir et le chyle en étant sorti, je délie les veines lactées du mésentère ; et alors je vois que le lait qu’elles contenaient s’écoule tout par le trou que j’avais fait à ce réservoir. [29][30][31]
Voilà le sommaire de l’histoire anatomique que j’ai décrite dans la première partie de mon traité, où avant de le finir j’ai remarqué que j’ai découvert ce réservoir du chyle et ces vaisseaux lactés du thorax non seulement aux chiens, dont j’en ai fait mourir un grand nombre, mais encore dans les bœufs, veaux, vaches, chevaux, pourceaux, et dans les moutons, où j’ai trouvé [Page 4 ro | IMG] cela de particulier que souvent il n’y a qu’un vaisseau lacté dans le thorax, [32] mais fort gros qui, quand il est arrivé vers le cœur se distribue pour aller porter le lait aux subclavières, comme les autres animaux.
Je ne dis rien des hommes parce que je n’ai pas eu l’occasion d’en ouvrir de tout nouvellement exécutés, comme fit M. Peyresc, [33] quand il y trouva et prouva des veines lactées dans le mésentère, [9] n’ayant pas eu la pensée de les aller chercher dans le thorax, non plus que tous nos anatomistes. Je ne doute pourtant point qu’ils n’aient les mêmes vaisseaux et que leur foie ne soit aussi inutile pour l’hématose que celui des animaux, [34] qui ne fait jamais de sang et ne sert que pour échauffer le ventricule, [35] et filtrer la bile et les impuretés de la masse sanguinaire. [36]
Je rapporte les témoignages des hommes doctes qui m’ont fait l’honneur d’assister à mon expérience, et finis. [10][37][38] [Page 5 ro | IMG]
Seconde partie
Puisque le chyle va dans les rameaux subclaviers, il faut montrer quel chemin il prend lorsqu’il y est mêlé avec le sang, parce qu’il est impossible que celui-ci ne l’emporte avec soi ; et par conséquent, en montrant le mouvement du sang, nous montrons celui du chyle. [11][39]
Le sang se meut du cœur dans les artères et retourne au cœur par les veines : je le connais par la ligature que j’ai faite des artères et des veines aux jambes de derrière et de devant des animaux, au col des oies, des chiens, des moutons, où j’ai toujours remarqué que les artères se gonflaient du côté du cœur jusqu’à la ligature et se vidaient de l’autre côté, au contraire des veines. Ce qui m’a convaincu de cette vérité, c’est 1o l’amputation [12] de la jugulaire au-dessous de la ligature que j’avais faite au col d’un chien, d’un mouton et d’une oie, sans qu’il en soit sorti presque de sang, et la saignée de la même jugulaire au-dessus de la ligature, dont il est sorti une prodigieuse quantité de sang toutes les fois que je l’ai saignée ;
[Page 5 vo | IMG] 2o l’amputation du col, les artères cervicales [13] et carotides [40] étant liées sans qu’il sortît presque aucun sang ;
3o l’amputation de la veine crurale [41] et la saignée au-dessous de la ligature avec le même succès qu’à la jugulaire ;
4o l’amputation de la cuisse au-dessous de la ligature de l’artère crurale, [42] la veine étant laissée libre, laquelle, quoique coupée, n’épanchait pas une goutte de sang ;
5o la saignée de la veine crurale au-dessous de la ligature, et la ligature de l’artère en même temps, qui arrêtait le cours du sang qui jaillissait auparavant de cette veine ;
6o la situation et disposition des valvules des veines et des artères [43] tant au cœur qu’au reste de parties des vaisseaux ;
7o La ligature qu’on fait au bras pour la saignée [44] au-dessous de la même ligature, et non pas au-dessus.
Les expériences susdites et plusieurs autres m’ayant convaincu pour la veine cave [45] et la veine porte, [46] et les autres, j’ai tâché de découvrir le mouvement du sang dans la porte.
J’ai trouvé que les ligatures et les saignées qu’on fait dans les petits rameaux ne suffisent pas pour convaincre un esprit raisonnable, à cause du peu de valvules et des fréquentes anastomoses qu’ils ont avec les rameaux de l’artère cœliaque ; [47] [Page 6 ro | IMG] mais ayant lié les gros rameaux spléniques [48] et mésentériques [49] proche le tronc, j’ai trouvé que ces rameaux se sont gonflés vers la ligature depuis leurs extrémités, et qu’ils se sont vidés depuis la même ligature jusqu’au foie avec beaucoup de vitesse, ce qui s’est fait tant de fois que je ne puis comprendre que M. Riolan ait un autre sentiment touchant cette matière. [14][50]
Ceci étant expédié pour la porte, j’ai trouvé qu’elle a double usage et double tunique. Elle fait l’office de veine portant le sang des extrémités à son tronc, et l’office d’artère portant et distribuant le sang de son tronc pour les extrémités de ses racines dans le foie, qui ont une véritable tunique d’artère.
Après avoir montré que le sang qui va dans le foie par la porte s’en retourne par la cave dans le cœur, [51] je cherche les passages du ventricule droit au gauche, et n’y trouvant aucune ouverture par le septum médian, [52] je suis contraint de suivre les chemins que me montrent les valvules du cœur, et de dire que le sang du ventricule droit se décharge dans la veine artérieuse [53] et de là, allant pas l’artère veineuse, [54] où je remarque des anastomoses, dans le ventricule gauche, [55][56] est renvoyé enfin dans les artères.
[Page 6 vo | IMG] Et comme ce n’est pas assez de preuve de la circulation qui se fait dans les adultes, je traite brièvement de celle du fœtus, [57] et montre le chemin que fait son sang du placenta de la mère au fœtus et du fœtus au placenta. [58]
Je traite ensuite du passage que fait le sang en sortant des artères pour rentrer dans les veines, où je parle des synanastomoses [59] et des anastomoses, [60] et dis que le sang se transvase et s’infiltre dans les chairs, y laissant ce qui est nécessaire pour leur subsistance.
Après, je cherche le principe du mouvement du sang, et trouve que ce ne peut être son propre poids [61] qui le fait passer des artères dans les veines, et que quand les artères et les veines seraient des siphons, [62] le sang ne pourrait pas retourner au cœur,
1o parce que les artères de moribonds se vident [63] et les veines se gonflent sans se décharger dans le cœur, ce qui ne convient pas au siphon ;
2o les artères liées se vident au delà de la ligature et poussent leur sang dans les veines sans que la gravité ni que la raison du siphon agisse ;
[Page 7 ro | IMG] 3o les veines liées ne laissent pas d’envoyer leur sang au cœur depuis leur ligature, ce qui ne convient pas au siphon ;
4o les siphons tirant d’un côté se vident de l’autre, ce qui ne convient pas aux veines et artères car lorsque le sang est poussé dans les artères, les veines ne se vident point, mais seulement se gonflent, et ne se vident que lorsqu’il n’en rentre plus dans les artères.
Je montre par les mêmes raisons que la systole du cœur [64] ne suffit pas pour le retour du sang dans le cœur, puisque l’interruption de cette systole par la ligature de veines et artères n’empêche pas le retour du sang dans le cœur, et que les moribonds ne laissent pas d’envoyer leur sang artérieux dans les veines lorsque la systole cesse.
Je montre que la diastole est aussi très insuffisante pour attirer le sang au cœur [65] par sa chaleur, comme on dit de la ventouse, [66] ou par sa dilatation, comme le soufflet [67] attire l’air en se dilatant, parce que je ne puis admettre cette attraction que je ne vois aucunement nécessaire, puisque les veines sont gonflées et regorgent de sang lorsque le cœur s’ouvre et que, malgré qu’elles en aient, elles sont contraintes de le laisser s’écouler dans les ventricules du cœur lorsqu’ils sont vides et ouverts pour le recevoir.
[Page 7 vo | IMG] Et d’autant que la plupart de ceux qui ont admis cette attraction pour le principe du retour du sang dans le cœur se sont fondés sur l’usage des machines hydrauliques, comme la pompe, [68] le siphon, le thermomètre, [69] l’éolipyle, [70] la ventouse, etc., qu’ils ont cru attirer ou les eaux ou les corps fluides, j’ai jugé à propos d’expliquer le véritable principe qui fait le mouvement des fluides dans ces machines.
Je fais voir que c’est par impulsion que l’eau monte dans la pompe à la levée de son piston, que l’air est contraint d’entrer dans le soufflet alors qu’il se dilate, que la chair et le sang est poussé dans la ventouse, et l’air dans l’éolipyle, etc.
Pour montrer cette vérité, je me sers des expériences du vide, [71] qui font voir la pesanteur de l’air, sa vertu élastique ou de ressort, [72] qu’il charge sur la surface de la Terre comme si c’était de la laine, et tantôt de son poids et de son ressort tout ensemble qu’il fait équilibre avec les corps pesants, comme sont le vif-argent et l’eau, et qu’il charge plus au pied d’une montagne qu’au haut, à la différence de l’eau qui ne charge la terre que par son propre poids.
[Page 8 ro | IMG] Je montre par l’expérience d’un seau d’eau [73] que l’eau est poussée dans un tube qu’un couvercle percé au milieu pour un tube ouvert, [15] car ce couvercle mis dans le seau plein d’eau et chargé, pousse l’eau en bas, laquelle n’étant pressée dans le tube comme elle est sous le couvercle est contrainte d’y monter jusqu’à la hauteur où son poids dans le tube se trouvera égal à celui du couvercle qui l’a poussée ; et alors les 2 vertus, l’une de repousser l’eau par les poids, l’autre de résister aux poids qui chargent l’eau, étant égales, il se fait équilibre et repos.
J’explique par ce principe les machines ci-dessus et donne pour cause comprimante de l’eau extérieure de la pompe la masse de l’air qui chargeant au dehors du tube, et non pas au-dedans, lorsque le piston se lève, par ce qu’il lève avec soi l’eau qui lui est supérieure et l’empêche de charger l’eau dans le tube, ce qui est cause que l’eau monte enfin à 32 pieds, le vif-argent à 2 pieds 3 pouces, et la font équilibrer avec l’air extérieur.
J’explique la ventouse et les autres machines par le même principe, et découvre 2 vertus élastiques de l’air : l’une par laquelle il se dilate de soi-même avec affaiblissement de son ressort, que la laine pressée retrouve ; l’autre par laquelle il est dilaté et acquiert de la force, qui est la chaleur. [Page 8 vo | IMG] comme le thermomètre, l’éolipyle, la ventouse, etc., le font voir, où j’explique le mouvement de l’eau et de l’air dans ces machines.
Après donc avoir montré l’inutilité de ces machines pour l’attraction, je découvre les causes partielles du mouvement du sang, qui sont la systole du cœur, la contraction des membranes qui naturellement se resserrent étant dilatées par une humeur étrangère qui les y contraint et la compression des muscles et des parties extérieures, comme pourrait être la dilatation des poumons, etc. [74] Et fais voir que ces 3 causes concourent pour le retour du sang et que l’une manquant, l’autre supplée à son défaut. [16]
Je montre ensuite le principe du mouvement du chyle : son entrée dans les intestins, son chemin dans les lactées et dans le réservoir du chyle, et sa sortie dans les subclavières ; où je fais voir que la respiration [75] cause tout ce mystère, contraignant le chyle de s’exprimer des viandes dans les lactées à travers les tuniques des intestins, [76] car les liqueurs s’expriment à travers un sac de linge lorsqu’on le presse.
[Page 9 ro | IMG] Je fais voir que la contraction des intestins ne facilite point ce passage du chyle, mais bien la compression des parties voisines lors de la contraction des muscles. [77]
Le mouvement du chyle depuis les intestins jusques aux subclavières, je l’attribue tant à la compression des parties externes causée par la respiration et contraction des muscles, battement des artères, [78] etc., qu’à la contraction naturelle des veines lactées. [17][79]
Je ne parle point du mouvement du chyle des rameaux subclaviers au cœur parce qu’il s’infère du mélange de ce chyle avec le sang qui descend dans ces rameaux et qui va par la cave descendante au ventricule droit.
Et parce que ces expériences et ces utilités détruisent l’usage qu’on attribuait au foie de faire le sang, je montre qu’il ne sert que pour échauffer le ventricule, et pour filtrer et purger le sang de ses impuretés, dont partie s’en va dans la vessie du fiel et partie dans le méat hépatique, et de là aux intestins par les pores cholédoques ; [80] et partie emmenée dans le foie pour en former et entretenir le parenchyme.
[Page 9 vo | IMG] Je donne la raison pourquoi et comment se fait cette filtration de la bile à l’exclusion des autres humeurs, et fais l’instance des reins [18] qui laissent passer les sérosités [81] sans laisser passer le sang dans les uretères. J’attribue cette vertu à la structure des filtres qui ont des trous [82] par où un corps figuré peut passer à l’exclusion des autres. Je montre que les fluides sont figurés en leurs parties insensibles par la fusion des sels de diverses figures [83] dans la même eau qui refuit l’excès d’uns chacuns et en admet d’autres qui sont de figures différentes ; [19] et par la raison de l’eau-forte, dont la commune épargne l’or sans épargner le reste des métaux, et la seule addition du sel amoniaque qui la rend royale, lui fait dissoudre l’or et épargner l’argent. [84]
Ce qui me fait conclure que la bile étant un sel trouve son propre filtre dans le foie, comme les sérosités [85] les trouvent dans le rein. [20]