Thèse de l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort, 2001.
© 2001 Julien Doniol-Valcroze
Texte intégral (Document PDF, 8094 Ko)
"Immisit ergo dominus soporem in Adam" (Genèse II, 21). C’est ainsi qu’Adam, premier homme de la création, fut plongé dans un profond sommeil afin de fournir la côte qui allait servir à la création de sa compagne. Cette première anesthésie divine témoigne de l’intérêt que l’homme a toujours porté à la douleur et à sa maîtrise.Pourtant, le terme d’anesthésie a longtemps désigné la perte pathologique de la sensibilité. Ce n’est que vers le milieu du XIX e siècle, que le mot prend le sens que nous lui connaissons aujourd’hui grâce aux progrès majeurs de la médecine. C’est en réalité grâce à l’essor de la chimie moderne et à la découverte de molécules nouvelles que cette discipline antique va faire des progrès jusqu’alors inimaginables. C’est de façon concomitante que la chirurgie va enfin pouvoir prendre son envol. L’immobilité et la disparition de la souffrance vont permettre la réalisation de gestes chirurgicaux jusqu’alors impossibles.
Pour la médecine vétérinaire, l’intérêt de l’anesthésie est multiple. Par delà la gestion de la souffrance, l’anesthésie va permettre une contention beaucoup plus facile et moins risquée pour les aides, le chirurgien et l’animal lui-même. L’exode rural, diminuant la main d’oeuvre à la ferme, l’importance de l’anesthésie n’en sera que plus grande.