Journée d'étude organisée par
Jean-François Vincent
Chloé Perrot
Maxime Métraux
Comme moyen de connaissance ou comme moyen de transmission, l’illustration a beaucoup servi la médecine. À son tour, l’illustration médicale a attiré les collectionneurs publics ou privés,
et certaines productions ont été abondamment diffusées et commentées, parfois en raison de leur intérêt artistique.
Mais les métiers de cette imagerie spécialisée ont, semble-t-il, peu intéressé la recherche. Certaines oeuvres ont certes acquis une grande célébrité - les dessins
de Gérard de Lairesse pour l’anatomie de Bidloo par exemple. Cependant, à de rares exceptions près, la biographie des artistes est insuffisamment documentée quand
leur nom n’est pas simplement absent des publications auxquelles ils ont pourtant contribué pour une large part. Les étapes de leur formation et de leur carrière ne sont pas davantage renseignées.
La Bibliothèque interuniversitaire de santé possède un nombre non négligeable de dessins originaux et d’ouvrages illustrés publiés dont elle souhaiterait mieux connaître
les conditions de production. Pour ce faire, elle propose aux historiens de la médecine, aux historiens de l’art et aux professionnels de santé de mettre en commun connaissances
et questionnements au cours d’une journée d’étude spécifiquement consacrée au métier d’illustrateur des sciences médicales du XVIe au XXe siècles.
Les intervenants ont été conviés à apporter des éléments de réponse à la problématique suivante: comment devenait-on dessinateur spécialisé dans ce domaine? Quelles étaient
les conditions d’exercice? À partir de quand certains de ces artistes (ou de ces artisans) se sont-ils spécialisés, et pourquoi? Comment s’inséraient-ils dans le milieu
médical quand ils n’étaient pas médecins eux-mêmes? Quelle était leur place dans la chaîne éditoriale? Quelle place l’hôpital leur a-t-il attribuée, à partir du moment
où il s’est organisé en lieu de production du savoir? Autant de questions qu’il nous paraissait intéressant de poser mais dont la liste n’était bien sûr pas exhaustive.