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Le musée de la
médecine
et le
château de Hautefort. |
Dans le cadre historique de ses
prestigieux bâtiments, l'association de muséographie médicale de
l'ancien hospice de Hautefort, le musée de la médecine de
Hautefort, a invité l'ASPAD du 15 mars au 11 novembre 2010 à
produire une exposition temporaire : « l'Art dentaire au 19ème
siècle ou l'émergence de la dentisterie moderne ».
L'ancien hospice, musée de la médecine. |
l'ASPAD par une importante exposition
de matériel et d'instrumentation retrace l'évolution de l'Art
dentaire au cours des exceptionnelles années du 19ème siècle. Ce
siècle est marqué tout d'abord par les progrès considérables de
l'éclairage (huile, gaz, pétrole, électricité). En dentisterie
grâce à la lumière et l'utilisation du miroir dentaire (1825) on
peut enfin voir clair en bouche pour réaliser de véritables
nouveaux soins conservateurs. Ils sont alors exécutés sur les
premiers fauteuils opératoires commercialisés (1840).
nécessitant maintenant une importante instrumentation, des
meubles spécifiques de rangements remplacent les coffrets
d'instrumentation des dentistes itinérants. La profession se
sédentarise progressivement (1840-1870).
CABINET DENTAIRE 1860
Un cabinet dentaire des années 1860
est reconstitué avec ses éclairages à huile par une lampe
projecteur sur pied et une lampe à modérateur. Naturellement la
principale source d'éclairage reste la lumière du jour de la
fenêtre. grâce à cet éclairage on commence à pouvoir utiliser le
miroir dentaire pour des soins conservateurs.
Le fauteuil opératoire en noyer est
une copie d'un modèle conçu par Justus Ask et réalisée par
Billard à Paris vers 1860. d'un concept tout à fait nouveau,
c'est le premier fauteuil à base dissociée de son assise, le
premier fauteuil à bascule sur sa base. L'assise se mobilise par
une manivelle latérale. Il dispose d'une remarquable têtière à
crémaillère complètement ajustable en hauteur, en inclinaison,
latéralement et antérieurement. Ce modèle de fauteuil,
d'habitude accompagné d'un repose-pied indépendant, eut beaucoup
de succès et fut adopté par de nombreuses firmes avec des
réalisations d'ébénisterie parfois luxueuses (musée des hospices
de Lyon).
Le cabinet est équipé sur le coté d'un
meuble dentaire de rangement, type Archer, en noyer imitation
acajou, modèle n°15a de la maison Claudius Ash à Londres. Notons
ses roulettes qui permettent de rapprocher ce meuble mobile du
praticien. Sur des guéridons accessoires sont disposés des
instruments, un nécessaire pour anesthésie au chloroforme, un
crachoir positif en porcelaine de Paris, une réserve thermos
distributeur d'eau. Le lavage des mains n'était pas encore la
règle : Il faudra attendre la diffusion des concepts de
Semmelweis, Lister et Pasteur, entre autres, pour obtenir de
meilleures conditions d'hygiène.
Le cabinet 1860 avec son fauteuil de J. Ask et son meuble de
Cl. Ash. |
CABINET DENTAIRE 1875
Ce cabinet de 1875 est alimenté par le
gaz de ville. L'éclairage de la lumière du jour est renforcé par
des appliques au gaz en lumière ambiante, complété par des
réflecteurs de Telschow au gaz qui focalisent la lumière en
bouche. Le stérilisateur à ébullition fonctionne aussi au gaz.
Le cabinet dispose d'un imposant
fauteuil d'Owen type 3 à bascule avec son repose- pied par
Claudius Ash à Londres : Belle ébénisterie en noyer et mécanisme
de levage de l'assise inclu dans le dos du fauteuil activable
par une manivelle.
Pour plus de renseignements sur ce
fauteuil voir sur ce même site :
expo54.htm
Mais le véritable progrès de ces
années c'est l'arrivée du tour à pédale de Morrison (1871)
permettant d'effectuer en bouche une dentisterie rotative de
qualité. Une tablette ergonomique articulée de Holmes en noyer,
alimentée au gaz, permet de travailler dans de meilleures
conditions. Le meuble dentaire de rangement, type Archer, en
placage de noyer vient de chez Ash à Londres.
Cabinet 1875 avec
son fauteuil d'Owen, son éclairage au gaz,
ses tours à pédale,
son meuble, sa tablette articulée ergonomique. |
CABINET DENTAIRE 1896
Avant de faire sa révolution,
l'électricité ne commence réellement à s'imposer que vers 1890
avec notamment l'usage de la lampe à incandescence d'Edison et
la diffusion du courant alternatif.
Ce cabinet fin de siècle est alimenté
en électricité. Mais le plus souvent à cette époque le dentiste
doit produire lui-même son électricité : Piles chimiques,
batteries rechargées par des dynamos motorisées, générateurs
personnels.
Le cabinet est équipé d'un fauteuil de
Nicoud, par Mamelzer à Paris, en fonte richement décoré. Ce
modèle à pédale pour élévation est apparenté au pedal lever
dental chair de S.S.White. Sa têtière est multi ajustable et un
nouveau crachoir à courant d'eau avec pompe à salive lui est
adjoint. Les praticiens commencent à travailler assis comme sur
le tabouret ajustable de Lyons. Remarquons la tablette aseptique
ergonomique nickelée n°2 de Ash, le tour à fraiser électrique à
bras articulé, le stérilisateur système Soulard.
L'éclairage buccal est réalisé par un
projecteur électrique puissant et complété par un éclairage par
lampe à arc électrique, à régulateur de Gaiffe, alimenté par des
piles chimiques de Grenet. Un tableau électrique professionnel
permet l'utilisation du thermocautère et d'un éclairage intra
buccal.
Cabinet 1896 équipé de
l'électricité. Fauteuil de Nicoud, éclairage, tour électrique,
tablette aseptique. |
LES PREMIERS RAYONS X EN DENTISTERIE
Fin 1895 c'est la découverte par
W.Roentgen des rayons X. Les dentistes sont aussi parmi les
premiers à utiliser ces rayonnements. On retrouve dans ce
cabinet 1896 une des toutes premières installations
expérimentales des débuts de la radiologie :
Un coffret batterie de 36 piles
(couples KCr2, Daniel Onimus, par Brewer à Paris) alimente une
bobine de Ruhmkorff (à interrupteur à mercure) reliée à un des
premiers tubes radiogènes ( tube à gaz de Crookes type focus à
osmorégulation au fil de platine) pour émission de rayons X sur
son statif de stabilisation.
Une des toutes premières installations pour rayons Roentgen
1896. |
La radiologie médicale fait de très
rapide progrès et dès 1900 on trouve des appareillages bien
mieux protégés, plus facilement manipulables, avec de meilleures
images. En présentation l'installation Record (ca. 1900) qui est
un appareillage Roentgen à rayons X par RGS (Reiniger, Gebbert
et Schall, à Erlangen en Bavière) équipé d'un tube à gaz de
Crookes, type focus à osmorégulation. Son statif à potence bien
équilibrée permet une bonne manipulation du lourd porte- tube
avec son blindage et son collimatage au plomb. Console de
commande et distributeur d'alimentation AEG.
Appareillage Record pour rayons X. |
Un autre ensemble des débuts de la
radiologie est aussi présenté : Il s'agit d'un coffre porte-tube
radiogène pour rayons X vers 1900. Relié à une bobine de
Ruhmkorff le tube de Crookes à gaz à osmorégulation chimique de
ce coffre en acajou se transforme en appareillage mobile pour
production de rayons X (Par Luigi Gorla à Milan).
Sur la même table une lampe à pétrole
avec son verre inactinique pour chambre noire de radiologie. A
coté une bonnette d'observation (criptoscope) de radioscopie
immédiate avec son écran au platinocyanure de baryum.
Coffre
porte-tube radiogène |
Pour plus d'informations sur les
débuts de la radiologie dentaire voir :
radio.htm
PRESENTATION DE QUELQUES COFFRETS
DENTAIRES 19ème
En vitrines d'importants coffrets du
19ème sont présentés.
Coffret à five drawers dental case à
par John Chevalier, New York 1850. |
Coffret du Dr Lesaing par Henry à Paris c.1820 |
Exceptionnel coffret par L'er à Paris ca.1850. |
Coffret
par Charrière à Paris ca.1850. |
Coffret par Charrière à Paris ca.1850. |
Coffret à five drawers dental case à par Cl.Ash à Londres
ca.1875. |
Coffret d'usage du
Dr Lefebvre par
L'er à Paris ca.1875. |
Pour plus de documentations sur les
coffrets voir :
Dans une autre vitrine il est possible
de s'intéresser à aux ancêtres de la roulette, les porte-foret
et porte-fraise à activation manuelle.
Porte-foret, porte-fraise manuels. |
Attractif d'Estanque
par
Mathieu à Paris 1862 :
destiné aux extractions verticales.>
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Amygdalotome de
Velpeau
par L'er à Paris ca.1850. |
VITRINES SUR L'EVOLUTION DE L'EXERCICE
DENTAIRE
Une vitrine est dédiée au progrès de
l'hygiène avec l'apparition de la brosse à dent et des poudres
dentifrice début 19ème, ainsi qu'à l'évolution du miroir
dentaire (dès 1825), instrument incontournable de l'exercice
dentaire.
Vitrine
sur l'hygiène dentaire et l'évolution du miroir. |
Quelques miroirs dentaires 19ème. |
Pour plus d'informations sur les
miroirs dentaires voir :
expo60.htm
La
technique des aurifications.. |
Pour plus d'informations sur les
aurifications voir:
expo21.htm
Une vitrine est consacrée à la
découverte de l'anesthésie, classiquement attribuée au dentiste
américain Horace Wells. Un très exceptionnel appareillage
complet pour éthérisation du dentiste Oddo de Marseille 1847,
Pièce unique, occupe le haut de la vitrine.
Vitrine sur
l'anesthésie. |
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Appareil d'Oddo
1847. |
Appareil pour
chloroforme et
différentes seringues à cocaïne. |
Masque de Robinson
pour
chlorure d'éthyle. |
Coffret pour
anesthésie
électrique ca. 1880. |
Dans une autre vitrine sont présentées
des prothèses dentaires en ivoire d'hippopotame du 19ème en
évoquant l'évolution majeure de la prothèse pour sa
démocratisation, avec l'adoption de la vulcanite et des dents
minérales préfabriquées en petites séries.
Evolution de la
prothèse dentaire
de l'ivoire à la vulcanite. |
La
technique de l'ivoire d'hippopotame. |
La vulcanite et les
dents porcelaine. |
Reconstitution d'un laboratoire de prothèse des années 1850
pour
le travail de l'ivoire, avec son éclairage à huile.. |
Pour plus d'informations sur les
prothèses voir :
expo20.htm
Pour plus d'informations sur les
laboratoires de prothèse voir :
expo66.htm
EVOLUTION DES FAUTEUILS DENTAIRES AU
19ème.
Il est indispensable de présenter la
formidable évolution des fauteuils dentaires tout au long du
19ème. c'est en effet la base de l'ergonomie de l'exercice
dentaire. Depuis le remarquable fauteuil de Chevalier de 1846,
jusqu'à l'exceptionnel New Wilkerson de 1899, avec onze
fauteuils différents, de nombreuses possibilités ergonomiques
évolutives sont passées en revue.
Fauteuil par John
Chevalier
New York 1846. Un des
premiers fauteuils
commercialisés. |
Fauteuil New
Simplex par Adam Schneider de Berlin ca.1883. |
Fauteuil de Wilkerson, modèle de Johnston brothers 1882.
Tablette de Grigg
et crachoir type Butler. |
Fauteuil de Mamelzer à Paris 1885.
Fauteuil complètement nickelé. |
Fauteuil de
Morrison ca.1872. Magnifique
réalisation ergonomique et
esthétique. |
Fauteuil à Le vrai
français à
par Heymen Billard
à Paris 1893. |
Fauteuil New Wilkerson par
SS White Philadelphie 1899 :
La "Rolls" des
fauteuils dentaires. |
Pour plus d'informations sur les
fauteuils voir :
expo54.htmm
EVOLUTION DES EQUIPEMENTS DENTAIRES AU
20ème SIECLE.
L'étude de l'évolution du fauteuil dentaire
de 1846 jusqu'à la fin du 19ème avec le New Wilkerson nous
mène tout naturellement vers les équipements du 20ème très
bien représentés par les collections permanentes du musée de
Hautefort.
Evolution du
cabinet dentaire au cours du 20ème siècle. |
Cabinet des années
1900. Fauteuil de Ash 1905 avec base apparentée au swinging
dental chair de SS.White.
Eclairage Telschow électrique,
tablette aseptique, tour à fraiser à pédale, tableau électrique
marbre,
crachoir fontaine colonne à réserve d'eau, magnifique
meuble dentaire de commande. |
Cabinet ca.1935.
Fauteuil et unit par Ritter (Strasbourg), équipement complet
avec radiographie et compresseur. |
Cabinet
1950-1960. Fauteuil et unit Celtic. Table Girator de Martin,
appareil à ionophorèses, première turbine Kavo. |
Cabinet 1970. Equipement complet Fisiodent de chez Gallus.
Meuble Gallus, design par atelier Pininfarina. |
Laboratoire de prothèse
dentaire des années 1950. |
CONCLUSION
Avec cette visite nous avons vu que
tout au long de ce 19ème siècle les dentistes se sont toujours
situés à la pointe du progrès et de la technologie. c'est
l'émergence de la dentisterie moderne du 20ème siècle avec le
développement de l'électricité et de ses systèmes, de la chimie
pharmaceutique, de l'imagerie médicale et l'apparition de
l'informatique.
Affiches de l'ASPAD
et de l'exposition. |
REMERCIEMENTS
l'ASPAD tient à remercier tous les membres
de l'association de muséographie médicale de l'ancien
hospice d'Hautefort pour leur accueil et leur aide. l'ASPAD
remercie plus particulièrement le Dr Louis-Charles Barnier
et son épouse Claudine pour leur efficacité, leur
professionnalisme, et leur grande gentillesse. A toute
l'équipe du musée l'ASPAD adresse ses plus vives
félicitations pour leur remarquable réalisation muséale.
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RENSEIGNEMENTS
PRATIQUES Exposition temporaire du 15 mars
au 11 novembre 2010
Tous les jours de 10 h à 19 h.
Visites libres ou commentées.
www.musee-medecine-hautefort.com
Tél : 05 53 50 40 27
Le musée de la médecine, l'ancien hospice, se
trouve au
centre du village d'Hautefort, à 300 m de son
splendide château.
Hautefort en Périgord, Dordogne, se situe à
20 Km de Périgueux :
A 20, sortie 36 puis RD 704
A 89, sortie 17 puis RD 704. |
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