Les champs de la chirurgie
Un territoire incertain
La chirurgie militaire
Il n’existe pas encore, en France, au XVIe siècle, de service de santé des armées. Si une compagnie dispose des services d’un barbier-chirurgien, c’est que celui-ci est attaché à la personne d’un capitaine ; parfois certains officiers de santé sont commissionnés pour une ou plusieurs campagnes. Mais ils sont rares, et les récits de guerre signalent souvent les efforts des
blessés pour trouver un spécialiste capable de les soigner. Une telle situation est propice aux petits commerces des charlatans. |
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Un corps blessé en plusieurs sortes. |
[ Jean Tagault, Institutions chirurgiques, Lyon, Guillaume Rouillé, 1549., p. 239. BIUM 30928 Jean Tagault, médecin de la faculté de médecine de Paris, où il enseigne la chirurgie, fait paraître en 1543, chez Christian Wechel, De chirurgica institutione libri quinque, traduits en 1549. Sans doute espérait-il, grâce à cette publication obtenir la chaire de chirurgie que François Ier créait au Collège royal mais qui revint au médecin italien Guido Guidi. Tagault emprunte au Feltbuch der Wundartzney de Hans von Gersdorff la gravure de l’homme blessé et la scène d’extraction de projectile.] |
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Un corps blessé
en plusieurs sortes.
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Des provisions de médicaments, transportées par un chariot de l’artillerie, peuvent être constituées. Mais il n’existe pas d’installations spécialisées, et le plus souvent les blessés qui le peuvent se retirent dans une ville proche pour s’y faire panser. Ceux qui n’en ont pas les moyens restent sur place et pâtissent des mauvaises conditions matérielles dans lesquelles ils sont soignés.
Pour permettre aux soldats opérés d’avoir quelque chance de guérir malgré le froid, Paré recommande, à défaut de lits, de les recouvrir de fumier. Malgré les beaux conseils des médecins installés, note-t-il, il est difficile de prescrire des régimes alimentaires adaptés aux malades et aux blessés, qui doivent souvent se contenter au mieux de viande de vieilles vaches, salée et mal cuite.
La dureté de la vie des camps, pour ne rien dire des sièges, provoque, en outre, des maladies nombreuses et pénibles, comme des gangrènes et mortifications par le froid ainsi que des dysenteries.
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