Les champs de la chirurgie
Un territoire incertain
La chirurgie militaire
Souvent seuls à s’occuper des malades et des blessés, les barbiers-chirurgiens doivent prendre totalement en charge leur traitement, et non pas seulement procéder, dans des conditions précaires, du reste, à des extractions et des amputations.
L’œuvre d’Ambroise Paré fait voir l’influence de l’expérience des camps sur ses conceptions médicales : en un temps où le chirurgien est considéré comme un simple exécutant, dont la tâche ne saurait excéder certains gestes chirurgicaux, Paré prend conscience de la nécessité où il est d'assumer des fonctions qui ne sont pas traditionnellement du ressort du chirurgien. Amené à s'occuper
d'un soldat grièvement blessé, il ne se contente pas de l'opérer, mais assure tout son traitement : "Je lui fis office, écrit-il, de médecin, d'apothicaire, de chirurgien et de cuisinier."
Les barbiers-chirurgiens du XVIe siècle sont, en outre, désormais confrontés sans cesse aux plaies "faites par arquebuses et autres bâtons à feu" : non seulement ces armes déchirent les chairs et occasionnent de graves brûlures, mais les plaies qu’elles infligent passent pour receler un "venin" spécifique.
De 1545 à 1570, se multiplient dans l’Europe les publications relatives à ces plaies d’un nouveau genre.
[notice de Jean Céard]
"Combien que les anciens et modernes docteurs n’aient point écrit des plaies faites des bombardes et autres bâtons à feu, toutefois nous avons considéré qu’il est utile de déclarer les remèdes lesquels nous avons expérimenté être profitables… Icelles plaies sont composées en trois espèces. Le première est contusion faite de la pierre qui est ronde. La seconde est combustion à cause du feu…La tierce est que ladite plaie est venimeuse à cause de la poudre…"
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"Combien que les anciens et modernes docteurs n’aient point écrit des plaies faites des bombardes et autres batons à feu, toutefois nous avons considéré qu’il est utile de déclarer les remedes lesquels nous avons experimenté être profitables… Icelles plaies sont composées en trois especes. Le première est contusion faite de la pierre qui est ronde. La seconde est combustion à cause du feu…La tierce est que ladite plaie est venimeuse à cause de la poudre…" |
[De Vigo en françoys. La practique et cirurgie de excellent docteur en medecine Maistre Jehan de Vigo nouvellement imprimee et recogneue diligentement sur le latin avec les aphorismes et canons de cirurgie, composez par maistre Nicolas Godin docteur en medecine lesquelz sont inserez en la fin de ce present livre apres la partie compendieuse. Division de ladicte practique. La premiere partie est nommee la copieuse contenant neuf livres particuliers. La seconde est dicte compendieuse qui contient cinq livres particuliers : lesquelz sont declarez en la page sequente, Paris, Arnoul Langelier, 1542, Livre III, ch. III. BIUM 71071
Jean de Vigo (1460-1520), chirurgien du pape Jules II, publie en 1514, à Rome, une Practica in arte chirurgica copiosia qui aborde deux questions particulièrement d’actualité : la vérole et les plaies d’armes à feu. Son ouvrage connaît une grande diffusion (Pavie, Venise, 1520, Florence, 1525 ; Lyon, 1516, 1518, 1519, 1525). La traduction française de Nicolas Godin, paraît d’abord à Lyon en 1525.] |
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Comment il faut tirer une plombée que les arquebusiers auront tirée. |
Comment il faut tirer une plombée que les arquebusiers auront tirée. |
[Jean Tagault, Institutions chirurgiques, Lyon, Guillaume Rouillé, 1549, p. 240. BIUM 30928] |
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Instrument en forme d’arc. |
Instrument en forme d’arc. |
[Jean Tagault, Institutions chirurgiques, Lyon, Guillaume Rouillé, 1549, p. 245. BIUM 30928] |
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