Annexe : Sylloge d’Alcide Musnier (1654)
sur les veines du chyle et de la lymphe
Note [9]
Une note marginale d’Alcide Musnier renvoie au début de la Medicina de Celse, livre i (Introduction), page 26, sur les opinions des médecins grecs antiques : {a}
Ex quibus quia maxime pertinere ad rem concoctio videtur, huic potissimum insistunt ; et, duce alii Erasistrato, teri cibul in ventre contendunt ; alii, Plistonico Praxagoræ discipulo, putrescere ; alii credunt Hippocrati, per calorem cibos concoqui : acceduntque Asclepiadis æmuli, qui, omnia ista vana et supervacua esse, proponunt : nihil enim concoqui, sed crudam materiam, sicut assumata est, in corpus omne diduci.« Comme, de toutes ces fonctions, la digestion leur paraît la plus importante, ils s’y arrêtent particulièrement, et soutiennent, les uns, suivant l’avis d’Érasistrate, que les aliments se digèrent dans l’estomac par trituration ; {b} les autres, avec Plistonicus, disciple de Praxagore, {c} par putréfation ; d’autres, conformément au sentiment d’Hippocrate, par l’action de la chaleur ; {d} puis viennent les sectateurs d’Asclépiade, {e} qui déclarent toutes ces hypothèses vaines et futiles : suivant eux, il n’y a pas de digestion, mais la matière se distribue dans tout le corps à l’état de crudité, telle qu’on l’a prise. » {f}
- Édition bilingue d’A. Védrènes, Paris, 1876.
- V. note [9], Historia anatomica de Thomas Bartholin, chapitre iii, pour l’opinion d’Érasistrate sur la formation du chyle, que Galien a formellement niée et condamnée.
- Plistonicus, médecin grec du ive‑iiie s. av. J.‑C., a rédigé une Anatomie, dont ont parlé plusieurs auteurs qui l’ont suivi. V. note [18], Responsio ad Pecquetianos, 2e partie, pour Praxagore.
- Je ne sais pas référencer cette opinion d’Hippocrate sur la formation du chyle (v. note [1] de la Brève histoire du chyle pour le sens qu’il donnait aux mots chyle et chyme, fort éloigné de celui qu’on leur a donné depuis).
- V. note [30], première Responsio, 4e partie, pour Asclépiade de Pruse, dont les opinions étaient généralement contraires à celles d’Hippocrate.
- Mise en exergue du passage que Musnier a paraphrasé : « Tout cela est vain et superflu, […] mais c’est la matière toute pure, telle qu’elle a été avalée, qui se répand dans tout le corps et y est distribuée à l’état cru. »
"Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron." est mis à disposition selon les termes de la
licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International.