Une note marginale d’Alcide Musnier renvoie au début de la Medicina de Celse, livre i (Introduction), page 26, sur les opinions des médecins grecs antiques : {a}
Ex quibus quia maxime pertinere ad rem concoctio videtur, huic potissimum insistunt ; et, duce alii Erasistrato, teri cibul in ventre contendunt ; alii, Plistonico Praxagoræ discipulo, putrescere ; alii credunt Hippocrati, per calorem cibos concoqui : acceduntque Asclepiadis æmuli, qui, omnia ista vana et supervacua esse, proponunt : nihil enim concoqui, sed crudam materiam, sicut assumata est, in corpus omne diduci.
« Comme, de toutes ces fonctions, la digestion leur paraît la plus importante, ils s’y arrêtent particulièrement, et soutiennent, les uns, suivant l’avis d’Érasistrate, que les aliments se digèrent dans l’estomac par trituration ; {b} les autres, avec Plistonicus, disciple de Praxagore, {c} par putréfation ; d’autres, conformément au sentiment d’Hippocrate, par l’action de la chaleur ; {d} puis viennent les sectateurs d’Asclépiade, {e} qui déclarent toutes ces hypothèses vaines et futiles : suivant eux, il n’y a pas de digestion, mais la matière se distribue dans tout le corps à l’état de crudité, telle qu’on l’a prise. » {f}
- Édition bilingue d’A. Védrènes, Paris, 1876.
- V. note [9], Historia anatomica de Thomas Bartholin, chapitre iii, pour l’opinion d’Érasistrate sur la formation du chyle, que Galien a formellement niée et condamnée.
- Plistonicus, médecin grec du ive‑iiie s. av. J.‑C., a rédigé une Anatomie, dont ont parlé plusieurs auteurs qui l’ont suivi. V. note [18], Responsio ad Pecquetianos, 2e partie, pour Praxagore.
- Je ne sais pas référencer cette opinion d’Hippocrate sur la formation du chyle (v. note [1] de la Brève histoire du chyle pour le sens qu’il donnait aux mots chyle et chyme, fort éloigné de celui qu’on leur a donné depuis).
- V. note [30], première Responsio, 4e partie, pour Asclépiade de Pruse, dont les opinions étaient généralement contraires à celles d’Hippocrate.
- Mise en exergue du passage que Musnier a paraphrasé : « Tout cela est vain et superflu, […] mais c’est la matière toute pure, telle qu’elle a été avalée, qui se répand dans tout le corps et y est distribuée à l’état cru. »
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