Cependant, quand la Nature et la discipline individuelle ne suffisaient plus on appliquait le principe du contraria contrariis curantur, fondement même de l’allopathie : ainsi, une surabondance de pituite était réduite par l’administration d’un médicament réputé chaud, et un excès de bile par celle d’un médicament réputé sec. Nul remède n’était connu pour la suppression du sang corrompu ou superflu : on faisait alors appel à un chirurgien qui pratiquait sans beaucoup de discernement la " très bonne, très sainte et très divine saignée ", parfois plusieurs fois par jour.   

 

Pour contrer une altération humorale, on employait des purgatifs (comme le célèbre séné) ou des clystères pour libérer les parties intérieures des substances viciées. Dans le cas d’une tension de l’organisme (strictus), on opposait des remèdes pour relâcher : la saignée toujours mais aussi des sudorifiques (ou des passages en étuve, ci-contre) pour l’apoplexie ou l’occlusion intestinale. S’il y avait relâchement (laxus), comme dans le choléra, on " resserrait " par des frictions ou des bains aromatiques.

Un arsenal thérapeutique immuable :
saignare, purgare, clysterum donare
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