Le corps au travail : éducation physique (1)
Dans les années 1890, comme le développement industriel
changeait radicalement les conditions moderne du travail,
la condition physique du citoyen ordinaire était devenue
de plus en plus importante pour l'État. Les recherches de
Marey et Demenÿ avaient eu pour conséquence une révision
des manuels d'entrainement de l'armée. Et leurs méthodes
étaient incorporées dans le programme national d'éducation
physique et diffusées dans une série de livres d'instruction
et de réflexion écrits par Demenÿ sur les bases physiologiques
de ses méthodes d'entraînement. |
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Il importait plus à Marey et à Demenÿ de restaurer les
muscles du citoyen ordinaire et du soldat que d'accroître
la supériorité physique de la classe supérieure. Marey s'inquiétait
que le citoyen moderne hyper-stimulé soit devenu nerveux
et soit affaibli par la vie urbaine, et que la nation française
soit sur une pente dégénérescente vers la surrafination.
En 1895, avec l'anthropologue Felix Regnault et Albert-Charlemagne-Oscar
de Raoul (chef d'escadron au 34e régiment d'artillerie),
Marey utilisa la chronophotographie et le film pour montrer
que la marche militaire française pouvait être améliorée
grâce à l'adoption de la marche en flexion – supposée
être l'allure naturelle des « sauvages » et de l'homme préhistorique. |
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Dans sa préface au livre de Regnault,
Comment on marche,
Marey note comment les recherches
de l'anthropologue vont contribuer à perfectionner le corps
national. Plutôt que de rester condamnés à la marche artificielle
du citoyen élégant, écrit Marey, la chronophotographie est
«
l'éducatrice de nos mouvements ». Elle nous montre qu'il
faut imiter la marche du primitif, nous fait retourner vers
une allure plus naturelle, vers la santé, et la conservation
de l'énergie. Elle « dote[rait] notre armée d'un genre de
marche capable de lui donner une
supériorité incontestable. » |
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