Soldats espagnols. |
[BNF Res. OB-11-PET FOL] |
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Soldats espagnols.
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"Devant qu'entrer à bon escient en la description des Plaies faites par arquebuses, et curation d'icelles, il m'a semblé bon… toucher ici en bref, qui fut l'inventeur d'une si pernicieuse machine de guerre, en combien d'espèces elle a été tournée et variée, ayant chacune son nom selon son usage, et combien elle est dommageable au genre humain." (Œuvres, 1579)
Ambroise Paré s’engage, en 1537, comme chirurgien de Monsieur de Montejan, colonel général de l’infanterie, dans la guerre du Piémont. "Bien doux de sel" encore, il découvre les désastres de la "diabolique poudre à canon".
Sur le traitement des plaies, il n’a pu lire que le traité de Jean de Vigo qui recommande l’usage de l’huile de sureau bouillante pour cautériser la blessure "empoisonnée". Mais ce moyen lui faisant un jour défaut, il tente avec succès l’utilisation d’un onguent qui lui permettra de ne plus "brûler aussi cruellement les pauvres blessés des arquebusades" et surtout aussi de combattre
l’idée répandue de la "vénénosité" de la poudre à canon. Ce n’est pourtant qu’une quinzaine d’années après
La methode de traicter les playes faictes par hacquebutes, publiée en 1545 avec les encouragements de Jacques Sylvius, que se déclenche la polémique. Entre temps, le chirurgien d’armée est devenu un auteur qui, avec assurance, s’adresse directement au roi pour défendre sa
théorie et sa méthode. C’est cette audace qui lui vaut une violente attaque d’un docteur de la Faculté de Paris, Julien Le Paulmier, mettant en cause les traitements suppuratifs qu’il préconise. Paré entre alors dans un autre champ, celui de la polémique médicale, en faisant paraître, avec ses
Cinq livres de chirurgie (1572), une Apologie où il ne ménage pas ceux qui ne voient des blessés que dans les livres.
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