Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
3. Critique du chapitre vi (conclusion)
des Experimenta nova anatomica
et des Lettres de soutien

Note [5]

V. note [4], Experimenta nova anatomica, chapitre vi, pour la description des veines lactées mésentériques par Pierre Gassendi et Nicolas-Claude de Peiresc en 1641.

Les « Écoles » désignaient la Faculté de médecine de Paris où Jean ii Riolan régentait depuis 1604. Ce paragraphe peu disert incite à fouiller ses ouvrages pour savoir ce qu’il a écrit sur les vaisseaux chylifères avant 1652. Outre sa correspondance de 1643 avec Johann Georg Wirsung (v. note [13], première Responsio de Jean ii Riolan, 2e partie), trois passages ont retenu mon intérêt.

  1. Le livre de Gaspare Aselli sur les veines lactées du mésentère a paru en 1627 (v. note [1], Experimenta nova anatomica, chapitre i). Riolan n’a pas parlé de ces vaisseaux dans les deux premières éditions de son Anthropographia (1618 et 1626). {a} En les y cherchant, je suis néanmoins tombé sur ce curieux passage étymologique ajouté en 1626, au début, chapitre xii, De Intestinis (livre ii, page 168) :

    Tenuia intestina lactes dicuntur apud Plautum, ista vacuitate venio laxis lactibus ; lactes vocantur quasi lactea, quia chylo lacteo sunt distenta, vel quod per ea labitur cibus ex Plinio, tanquam à lambendo, vel ab antiquo verbo latio, quod est elicio ; quia trahunt cibos è ventriculo. Onomasticon vetus lactes interpretatur mesenterium, quia pingue, candidum, et lacteum.

    [Plaute appelle lactes les intestins grêles, ita vacuitate venio laxis lactibus ; {b} ce nom, proche de lactea, {c} leur est donné parce qu’ils sont remplis de chyle lacté ou, selon Pline, {d} qu’ils font passer la nourriture, comme en la léchant, ou encore suivant le vieux verbe latio, qui signifie elicio, {e} parce qu’ils tirent les aliments hors de l’estomac. La vieille onomastique donne à lactes le sens de « mésentère », parce qu’il est gras, blanc et laiteux]. {f}


    1. Vnote Patin 25/146.

    2. « tant sont relâchés mes boyaux vides », en remplaçant ista par ita : v. note [18], Responsio ad Pecquetianos, 4e partie.

    3. « lactés ».

    4. Histoire naturelle, livre xi, chapitre lxxix (Littré Pli, volume 1, page 459) :

      Ab hoc ventriculo lactes in ove et homine, per quas labitur cibus, in ceteris hillæ.

      « Après l’estomac sont les intestins grêles, appelés lactes chez l’homme et le mouton, et hillæ chez les autres ; c’est par là que passent les aliments. »

    5. « j’attire, je fais sortir », latio est attesté sous l’orthographe lacio (Gaffiot).

    6. La cible est frôlée sans être atteinte ; v. note [21], préface de la première Responsio, pour ce que Riolan a écrit de la veine porte et du chyle dans son Anthropographia de 1626, mais sans parler des veines lactées.

  2. Riolan n’a décrit les veines lactées et leur découverte que dans son Anthropographia de 1649, qui forme la première et principale partie de ses Opera anatomica vetera et nova (vBibliographie), livre vii, pages 416‑417, chapitre i, Viventis animalis observationes anatomicæ [Observations anatomiques de l’animal vivant] :

    Cæterum magna contentione certatur inter Medicos Anatomicos, de chyli traductione ad Hepar, an fiat per quasdam venas mesenterij huic officio destinatas, an per omnes certis temporibus inservientes, quia per easdem vias sanguis ad nutritionem intestinorum distribuitur. Doctissimus Medicus et Anatomicus Ticinensis Asellius, nuper edito libello, istud negotium composuit, et demonstrauit in venis, quas à candore lacteas appellat, et vasa probat esse, separata à venis mesaraicis, propaginibus portæ, quæ detinatæ sunt alendis intestinis, ut vasa lactea deuehendo chylo ad Hepar. Propterea quartum esse genus vasorum statuit, quæ dispersa per mesenterium intestinis applicantur ad exsugendum chylum, quem deducunt ad cauum Hepatis prope venam portam. Herophilus istas venas subolfecisse videtur, dum alias ab Hepate in intestina deriuat, alias ab intestinis ad Hepar deferri scribit. Quinetiam Erasistratus in hœdis lactentibus, viderat arterias imi ventris lacte refertas, referente Galeno, lib. 7. administ. Anatom. et lib. an sanguis in arteriis contineatur, cap. 5. Id obseruare oportet in cane, fele, agno, vitulo, oue, porco, modo hæc animalia antea abundè pasta fuerint, et conuenienti tempore, nempe trihorij spatio ab esu, viuentia aperiantur. Istam congeriem venarum lactearum dissecto abdomine primo intuitu conspicies in mesenterio, prope intestina, vel in pancreate, modo animalis abdomen non fuerit obesum. In his admiratione dignum, quod pluribus valuulis, sive ostiolis venæ sint intercisæ, non modò quà committuntur intestinis, sed etiam in reliquo ductu, quæ impediunt refluxum chyli ad intestina referente Asellio, earum venarum nulla in ventriculum inseritur, quam plures in ieiunum intestinum et Ileon, paucæ in reliqua intestina : instar hirudinum spongiosis capitulis, quæ radicum vicem obtinent intestinis applicatæ, prolectant chylum, et inter duas mesenterij tunicas, modò seorsim, modò cum aliis venis mesentericis portæ progrediuntur. Omnes pancreate suffultæ, iuxta portæ latera ad iecoris caua geminæ ascendunt per iecoris fissuram traductæ, ubi in varias fibras per eius visceris substantiam disperguntur.

    Inuentum Asellij suspectum quibusdam esse potest, quia si concursus et complicatio venarum lactearum sit in pancreate, quod eodem officio fungitur, quo placenta in fœtu, complectens vasa umbilicalia : istud corpus in sanis et habitioribus corporibus deberet esse amplum ac tumidum. At illud semper in sanis, vix sextam aut octauam Hepatis partem æquare deprehenditur. Præterea sordities chyli quò abit ? An ibi retinetur ad nutritionem pancreatitis ? An aliò secedit, et per quas vias ? Adde quod pancreas videtur destinatum sustinendo, et fulciendo trunco portæ, et ramo splenico deducendo ad lienem. Denique si admittantur venæ lacteæ, corruit isthæc tantopere celebrata anastomosis radicum venæ portæ cum radicibus venæ cauæ intra Hepar, qui chylus per Hepatis substantiam dispersus, tunc contactu ipsius Hepatis ruborem contrahet, et à radicibus venæ portæ et cauæ seorsim exsugetur : Ergo non à vena porta per istam anastomosim transfundetur in cauam, ut recentiores opinantur.

    [Une grande dispute sévit aussi parmi les médecins anatomistes sur le transfert du chyle vers le foie : se fait-il par des veines du mésentère préposées à cette fonction, ou par toutes ses veines, dont la fonction change au fil du temps parce qu’elles servent aussi à distribuer le sang qui nourrit les intestins ? Dans un petit livre récemment paru, Aselli, très savant médecin et anatomiste de Pavie, a réglé cette affaire en démontrant l’existence de veines, qu’il appelle lactées, en raison de leur blancheur : il prouve que ce sont des vaisseaux distincts des susdites veines mésaraïques, rameaux de la veine porte qui sont destinées à nourrir les intestins, tandis que ces veines lactées sont là pour véhiculer le chyle jusqu’au foie. Il établit donc une quatrième espèce de vaisseaux, {a} qui sont dispersés dans le mésentère, au contact des intestins, pour en sucer le chyle et le mener au hile hépatique près de la veine porte. Au rapport de Galien, au livre vii des Administrations anatomiques et au chapitre 5 sur la Présence de sang dans les artères, Hérophile semble avoir flairé l’existence de ces veines quand il écrit que les unes vont du foie vers les intestins et les autres, des intestins vers le foie. Qui plus est, chez des chevreaux qui tètent le lait, Érasistrate a vu que les artères du bas-ventre étaient remplies de lait. {b} Il convient d’étudier cela chez le chien, le chat, l’agneau, le veau, le mouton, le porc, à condition que ces animaux auront été préalablement abondamment nourris et qu’on les dissèque vivants au moment opportun, soit trois heures après leur repas : à l’ouverture de l’abdomen, si l’animal n’est pas obèse, vous verrez alors au premier coup d’œil cet amas de veines lactées dans le mésentère, près des intestins, ou dans le pancréas. Un fait digne d’admiration est que ces veines sont segmentées par plusieurs valvules ou petites portes, lesquelles se situent moins là où elles sont au contact des intestins que dans le reste de leur trajet ; selon Aselli, elles empêchent le reflux du chyle vers les intestins. Alors qu’aucune de ces veines ne s’insère dans l’estomac, elles abondent dans le jéjunum et l’iléon, mais sont peu nombreuses dans le reste des intestins. À l’instar des petites têtes spongieuses des sangsues, par leurs racines qui adhèrent étroitement aux intestins, elles attirent le chyle et cheminent entre les deux feuillets du mésentère, soit séparément, soit en compagnie des autres veines mésaraïques dépendant de la porte. Toutes s’appuient sur le pancréas pour monter en deux troncs, qui suivent les flancs de la veine porte, jusqu’à la concavité du foie, et pénétrer dans son hile, où elles se répandent en diverses fibres dans la substance hépatique. {c}

    Certains peuvent trouver suspecte la découverte d’Aselli parce que si les veines lactées se réunissent et entrelacent dans le pancréas, cela veut dire qu’il remplit le même office que le placenta chez le fœtus, eu égard aux vaisseaux ombilicaux qu’il renferme : {d} dans les corps sains et bien conformés, cet organe devrait donc être ample et enflé, mais sa taille normale apparaît à peine égaler le sixième ou le huitième de celle du foie. En outre, où l’ordure du chyle s’en va-t-elle ? Est-elle retenue là pour nourrir le pancréas, ou part-elle ailleurs, mais par quelles voies ? Pensez aussi que le pancréas semble destiné à soutenir et étayer le tronc porte, et à amener le rameau splénique à la rate. {e} Enfin, admettre l’existence des veines lactées revient à nier celle de l’anastomose tant célébrée qui unit les racines de la veine porte et celles de la veine cave, à l’intérieur du foie, grâce à laquelle le chyle répandu dans la substance hépatique acquiert, par contact direct, la rougeur du foie, avant d’être séparément absorbé par lesdites racines de la porte et de la cave : le chyle ne se déverse donc pas au travers de cette anastomose de la veine porte dans la veine cave, comme certains auteurs modernes le pensent]. {f}


    1. Les trois autres étant les artères et les veines sanguines, et les nerfs.

    2. V. note [9], Historia anatomica de Thomas Bartholin, chapitre iii, pour cette étonnante observation d’Érasistrate que Galien a rapportée mais formellement condamnée dans ses Administrations anatomiques.

    3. Dans l’édition de Kühn, le passage des « Administrations anatomiques » de Galien (v. note [1], Historia anatomica de Thomas Bartholin, chapitre xx) correspond au volume 2, page 571.

      Galien en a aussi parlé dans le chapitre cité de son traité sur la Présence de sang dans les artères : {i}

      Erasistratum dicere, extremas quoque arterias spiritu prius exinaniri, quam sanguinem assumant, atque hæc evidenter constare libris, quos ille de dissectionibus conscripsit. Nam si ventrem imum et interiorem membranam diviserimus, arterias in mesenterio plane conspiciemus, in hædis quidem nuper natis lacte refertas, in adultis autem animalibus alterius rei plenas : spiritum autem solum nunquam illas continere viderunt, sicut nec ullam aliam arteriam, cum nudata fuerit.

      [Érasistrate dit que les artères périphériques se vident de leur esprit {ii} avant de recevoir du sang, et cela apparaît à l’évidence dans les livres qu’il a écrits sur les dissections : si nous ouvrons le bas-ventre et séparons sa membrane intérieure, nous distinguons clairement des artères dans le mésentère ; chez les chevreaux nouveau-nés qui tètent, elles sont certes remplies de lait, mais chez les animaux adultes elles sont pleines d’une autre substance ; on voit toutefois que jamais elles ne contiennent seulement de l’esprit, à l’instar de toute autre artère qu’on a mise à nu].

      1. Kühn, volume 4, page 718, traduit du grec.

      2. Esprit vital, défini dans notre glossaire, que la médecine antique tenait pour une sorte d’« air » (aer), auquel les artères doivent leur nom : ce qui explique le titre du traité de Galien.

      V. note [29], lettre de Jacques Mentel à Jean Pecquet, pour Hérophile sur les veines du foie dans le livre iv de Galien sur l’Utilité des parties (que Riolan ne référençait pas correctement).

      Cela correspond à la description imaginée par Aselli, que Riolan va ensuite critiquer.

    4. V. note [2], Dissertatio anatomica, chapitre iv.

    5. La veine splénique, qui longe le bord supérieur du pancréas, depuis la queue jusqu’au corps, reçoit la veine mésentérique ou mésaraïque inférieure puis s’unit à la veine mésentérique supérieure pour forme le tronc porte. Comme dans toutes les veines du corps, le sens du courant était supposé s’inverser plusieurs fois au cours de la journée.

    6. La structure et les fonctions des lobules hépatiques, où le sang porte est transformé en sang cave, n’étaient alors que vaguement supposées. Les chylifères, dont il ne pouvait nier l’existence, perturbaient Riolan qui continuait à défendre l’idée que le chyle est transformé en sang dans le foie, et que le sang s’y écoule alternativement dans les deux sens, porto-cave et cavo-porte.

  3. La même édition des Opera anatomica vetera et nova contient le Liber de Circulatione sanguinis [Livre sur la circulation du sang], {a} où il est aussi question des veines lactées et du chyle dans la Ioannis Riolanis Notæ ad duas epistolas Ioannis Valæi [Remarques de Jean ii Riolan contre deux lettres de Jan de Wale], {b} pages 608‑609 :

    Memini me sæpius spectasse et demonstrasse in cadaueribus strangulatorum hominum, qui paulò ante supplicium largiter epulati fuerant, venas candidas per mesenterium sparsas, quas semper accepi pro mesentericis, nequaquam earum ortum et progressum perscrutatus. Optarem, ut tribus vel quatuor horis ante supplicium homines patibulo destinati cibarentur, ut istæ venæ lacteæ confestim ab extinctione vitæ possent obseruari, hoc plurimum ad bene medendum conferret : ex motu chyli indicare licet ventriculi affectiones contra naturam, simulque intestinorum, mesenterij, et cauarum partium Hepatis, etenim plurimæ dependent à vitio coctionis in ventriculo, aliæ ab impedimentis in distributione chyli ad Hepar, quippe vitium primæ coctionis non emendat secunda, ac proinde chylus corruptus, vel in ventriculo, vel in suo progressu, vsque ad caua Hepatis, vel delabitur tanquam inutilis ad crassiora intestina, aut si deferatur per venas lacteas ad Hepar, vel eas obstruit, vel in cauis Hepatis vitium suum imprimit, fædatque partes illas : Inde manant varij fluores alui, tam à ventriculo et intestinis, quàm à mesenterio et Hepate prodeuntes, quos ut peritè discernas, in ventriculo considerabis substantiæ membranosæ constitutionem, coctionem, dissolutionem alimenti, eiusque ditributionem, atque in distributione, intestinorum vim peristalticam, et rugositates ad remorandum chylum, deinde libertatem meatuum usque ad Hepar, et ad regressum sanguinis, et humorum superuacaneorum, aliorum meatuum libertatem. His positis rectiùs distingues fluorem cœliacum à Lienterico, utrumque à diarrhœa chylosa, vel serosa, fluxu Mesenterico, et Hepatico. Ideoque vnicuique fluori facilius et felicius medeberis, si hæc noueris, quæ desiderant peculiarem tractatum, qui excederet nostram diascepsim de motu chyli.

    [Sur les cadavres de pendus qui avaient été abondamment nourris peu avant leur exécution, j’ai souvenir d’avoir très souvent observé et démontré l’existence de veines blanches éparpillées dans le mésentère, que j’ai toujours tenues pour mésentériques, sans du tout avoir recherché avec attention leur origine et leur trajet. Je souhaiterais que, trois ou quatre heures avant de les mener au gibet, on fasse manger des hommes condamnés à la pendaison, de manière que ces veines lactées puissent être examinées immédiatement après leur mort, car cela enrichirait grandement l’art de bien remédier. Le mouvement du chyle permettrait de mieux comprendre les affections contre nature qui touchent l’estomac, les intestins, le mésentère et la concavité du foie : la plupart dépendent en effet d’un défaut de coction dans l’estomac, mais d’autres sont dues à des entraves dans la distribution du chyle vers le foie ; la seconde coction ne corrigeant bien sûr pas un vice de la première, {c} un chyle qui a été corrompu dans l’estomac ou lors de son parcours vers le hile hépatique sera soit inutile et éliminé dans le gros intestin, soit transporté vers le foie par les veines lactées, en provoquant leur obstruction, en communiquant ses défauts à l’intérieur du foie ou en flétrissant l’ensemble de cette région. Surviennent alors divers flux de ventre, {d} provenant tant de l’estomac et des intestins que du mésentère et du foie. Pour les distinguer habilement les uns des autres, vous considérerez successivement : la composition de la substance membraneuse, la coction et la dispersion des aliments, ainsi que leur distribution ; dans leur distribution, l’effet du péristaltisme et des rides des intestins sur le retard à l’absorption du chyle ; et enfin, la liberté des voies qui le conduisent au foie, et celle des autres conduits qui y font revenir le sang et les humeurs superflues. C’est ainsi que vous établirez la différence entre un flux cœliaque et un flux lientérique, et celle qui existe aussi entre une diarrhée chyleuse ou séreuse, et un flux mésentérique et hépatique. {e} Vous remédierez donc plus aisément et heureusement à chaque sorte de flux si vous avez connaissance de ces faits qui auraient besoin d’un traité particulier qui nous permettrait de mieux comprendre le mouvement du chyle]. {f}


    1. V. note [4], Responsio ad Pecquetianos, 2e partie.

    2. V. note [6], Experimenta nova anatomica, chapitre i.

    3. La première coction (gastrique) était censée transformer les aliments en chyle, et la seconde (hépatique), le chyle en sang.

    4. Ancien nom des diarrhées, les flux de ventre formaient un des très riches chapitres de la pathologie. Elle en distinguait de nombreuses sortes, dont la plus redoutée était la dysenterie (vnote Patin 8/147).

    5. V. le point vi de la Nova dissertatio, expérience i, de Jean Pecquet pour un long développement sur les différentes sortes de diarrhées, dont les noms étaient variables, ce qui rend leur nomenclature difficilement intelligible aujourd’hui.

    6. Ce livre tant espéré en 1649 allait être les Experimenta nova anatomica de Jean Pecquet (1651), mais la première Responsio de Riolan (1652) montre qu’il n’approuvait absolument pas la solution qui y était présentée.

    Riolan confirmait clairement ici, en 1649, ce qu’il disait dans sa première Responsio à Jean Pecquet en 1652. Sans dater ses observations (qu’il n’a rapportées ni en 1618 ni en 1626), il est impossible de savoir s’il les a vraiment faites avant la parution du livre d’Aselli. Il avoue seulement ne pas avoir prêté suffisamment attention aux veines lactées du mésentère.

Citée au début de celle-ci, la note [4] des Experimenta nova anatomica, chapitre vi, relate qu’en 1634, à Aix-en-Provence, Nicolas Peiresc et Pierre Gassendi avaient nourri un condamné avant sa pendaison pour démontrer les lactifères mésentériques humains. Thomas Bartholin a procédé de la même façon à Copenhague en 1652 pour les lactifères thoraciques (v. note [5] de son Historia anatomica, chapitre v). La question hantait visiblement l’esprit de Riolan et devait redoubler sa rage d’avoir été pris de vitesse par Pecquet, qu’il tenait pour un petit anatomiste débutant.


Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean ii Riolan
Première Responsio (1652) aux
Experimenta nova anatomica
de Jean Pecquet (1651).
3. Critique du chapitre vi (conclusion)
des Experimenta nova anatomica
et des Lettres de soutien, note 5.

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(Consulté le 08/12/2025)

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