Un nouveau corpus en histoire de la pharmacie vient enrichir la bibliothèque numérique Medica.
Il s’agit d’un ensemble de catalogues de produits pharmaceutiques appartenant au Fonds de dotation pour la gestion et la valorisation du patrimoine pharmaceutique, structure fondée par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, en partenariat avec la BIU Santé. Un portail intitulé « Art et patrimoine pharmaceutique », accessible gratuitement en ligne, vous permet d’explorer une partie des richesses de ce fonds.
Au début du XXe siècle, les droguistes développent leurs activités et proposent aux pharmaciens d’officine des catalogues imprimés, ou « Prix-courant ». Ces derniers recensent les matières premières nécessaires à la fabrication des préparations magistrales ainsi que les médicaments inscrits au Codex et des spécialités. Ces drogueries – la Pharmacie centrale de Paris (1852), les Établissements Goy (1878) ou encore la Cooper (1907) pour ne citer que les plus connues d’entre elles – peuvent être considérées comme de véritables précurseurs de l’industrie pharmaceutique. Ces deux dernières usines sont par ailleurs largement représentées au sein du corpus.
Même si tous les catalogues ne sont pas datés, on peut raisonnablement circonscrire l’ensemble du corpus à la première moitié du XXe siècle. Le plus souvent organisés par catégories de produits (capsules, chocolats médicamenteux, vins médicinaux…), ces catalogues, dont certains sont particulièrement soignés d’un point de vue éditorial, indiquent le « prix courant » de chaque produit. Ils assortissent souvent ces derniers d’illustrations les représentant ou d’ étiquettes qui orneront les conditionnements des spécialités. Les pastilles MBC, « Pastilles Menthol Cocaïno-boraté », créées en 1895 et destinées à soigner les « affections de la gorge », sont par exemple le produit phare des Établissements Goy.
Ces catalogues fournissent de précieuses informations, commerciales et scientifiques, sur les médicaments et produits pharmaceutiques proposés et autorisés à la vente à une époque donnée. Certains d’entre eux ne se limitent pas à l’énumération de leur fonds de commerce, ils s’enrichissent par exemple d’une présentation historique de la société, comme c’est le cas pour la maison Parke-Davis ou de vues photographies de leurs ateliers, à l’instar des Établissements Goy. D’autres possèdent des annotations manuscrites, probablement ajoutées là par le pharmacien pour qui il s’agit avant tout d’un outil de travail.