Giovanni Argenterio

Nancy Siraisi
Professeur émérite
Hunter College
The City University of New York

Giovanni Argenterio (1513-1572) acquit une importante réputation en critiquant certains aspects de la médecine galénique. Né dans le Piémont, il étudia la médecine à Paris puis l’exerça durant neuf ans, d’abord à Lyon puis à Anvers. En 1543 il devint professeur de médecine théorique à l’université de Pise qui, sous le patronage du duc Côme Ier de Toscane, venait de renaître. En 1548, il y fut nommé professeur de médecine pratique et en 1555, il partit enseigner à l’université de Naples. En 1560, occupé à asseoir son règne sur les territoires récemment libérés du contrôle français, le duc Emanuel Filibert de Savoie incita Argenterio à revenir dans le Piémont. Dans ce contexte, le duc aida Argenterio à fonder l’université de Mondovi. L’année de son rétablissement, en 1566, l’université de Turin absorba la faculté de médecine de Mondovi. Argenterio resta professeur de médecine théorique à Mondovi, puis de médecine pratique à Turin jusqu’à sa mort.

Argenterio critiqua sévèrement aussi bien la soumission aux autorités antiques que de nombreux médecins humanistes galénistes de son temps. Il attaqua surtout les définitions que Galien avait données de la maladie, de ses symptômes et de ses causes, comme étant confuses et incohérentes. Bien qu’il n’ait pas écarté le déséquilibre des humeurs comme la cause des maladies, il préférait catégoriser de nombreux cas comme « maladie de la substance totale ». Ses idées sur les maladies furent d’abord publiées dans ses Varia opera de re medica (Florence, 1550) et dans son De morbis libri XIII (Lyon, 1558). Il prit également part à la polémique sur le rôle du spiritus dans la physiologie humaine. Il rejeta la doctrine des trois spiritus (naturel, vital et animal) situés respectivement dans le foie, dans le cœur et dans le cerveau, au profit d’un seul spiritus vital, véhicule d’une « chaleur innée ». Il publia ses opinions dans De somno et vigilia libri duo, in quibus continentur duae tractationes de calido natiuo, et de spiritibus (Florence, 1556 ; Lyon, 1560). De plus, il composa un volumineux commentaire de l’Ars medica de Galien et de nombreuses autres œuvres. Les éditions des Opera d’Argenterio furent publiées en 1606 et en 1610, tandis que des écrits attaquant ses idées furent continuellement publiés du milieu du seizième siècle jusqu’au milieu du dix-septième siècle.

Bibliographie choisie
 

Dizionario biografico degli Italiani 4 (1962), pp. 114-116.
Angelo Fabroni, Historia Academiae Pisanae (Pise, 1792), vol. 2, pp. 254-257.
Carlo Bonardi, Lo studio generale a Mondovi (1560-66) (Turin, 1895), pp. 77-82.
M. Chiaudano, « I lettori dell’università di Torino ai tempi di Emanuele Filiberto (1566-1580) », in Studi pubblicati dalla Regia università di Torino nel IV centenario dalla nascita di Emanuele Filiberto (Turin, 1928), pp. 61, 63, 65.
P. Giacosa, « La medicina in Piemonte nel secolo XVI », in Studi pubblicati dalla Regia università di Torino nel IV centenario dalla nascita di Emanuele Filiberto (Turin, 1928), pp. 111, 113-116.
Lynn Thorndike, A History of Magic and Experimental Science (New York : Columbia University Press, 1941), vol. 5, pp. 212, 226-228, 518.
Owsei Temkin, Galenism (Ithaca : Cornell University Press, 1973), pp. 141-152.
Nancy G. Siraisi, « Giovanni Argenterio and Sixteenth-Century Medical Innovation », Osiris, 6 (1990), pp. 161-180.
Ian Maclean, Logic, Signs, and Nature in the Renaissance : The Case of Learned Medicine (Cambridge : Cambridge University Press, 2002).

Présentations

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Davidson
Du Chesne
Gemma
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Paracelse
Schegk
Sennert
Severinus
Van Helmont
Vallés
 

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