Le professeur de médecine à l’Université de Wittenberg, Daniel
Sennert (1572-1637) est une figure très importante pour l’histoire
de l’aristotélisme de la première moitié du dix-septième siècle.
Son aristotélisme rencontre le paracelsisme et l’atomisme. Sennert
attire depuis peu l’attention particulière des historiens. Dans
l’histoire de la chimie et de la philosophie corpusculaire, son
rôle comme source majeure de Robert Boyle a été récemment mis en
lumière. Sa théorie de l’âme, où se croisent l’hylémorphisme
aristotélicien et l’atomisme, est aussi devenue l’objet d’études
récentes. La relation du préformationnisme embryologique avec la
théorie des monades a poussé quelques spécialistes de Leibniz à
considérer cette figure comme un personnage clé, autrement peu
exploité par les philosophes.
L’œuvre de Sennert enferme le nœud des problèmes, que représente
l’interaction entre la chimie et la médecine, voire entre les
théories de la matière et les sciences de la vie, au dix-septième
siècle. Son traité De chymicorum cum Aristotelicis et Galenicis
consensu ac dissensu liber (De la concordance et de la
discordance des Chimistes avec les Aristotéliciens et les
Galénistes) est publié à Wittenberg en 1619. Mais c’est dans
sa deuxième édition remaniée de 1629 qu’il confirme clairement son
adhésion à l’atomisme.
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