Les historiens reconnaissent aujourd’hui l’impact indéniable de la
philosophie naturelle et médicale de Théophraste von Hohenheim dit
Paracelse (v. 1493-1541) sur la naissance des sciences modernes.
Son œuvre dans l’ensemble possède un caractère encyclopédique sur
la nature. Bien qu’il ait connu le latin, il a choisi d’écrire dans
sa langue maternelle, l’allemand. Très peu de ses écrits ont été
publiés de son vivant, notamment la Großen Wundarznei
(1536). C’est dans le milieu des années 1550 que les premiers
paracelsiens comme Adam von Bodenstein (1528-1577), Michael Toxites
(1514-1581) et Gerard Dorn (fl. 1566-1584) ont commencé à éditer et
publier ses manuscrits. A travers ce mouvement de publication
posthume, le nom de Paracelse est devenu l’autorité de la nouvelle
médecine chimique. Le déluge de publications a atteint son sommet
vers 1570 avec la parution de son Archidoxis. Jean Huser de
Brisgau a donné l’édition monumentale de l’œuvre complète en dix
volumes in quarto (1589-1591), puis en deux volumes in folio
(1603). La traduction latine des œuvres de Paracelse s’est
développée parallèlement mais lentement. L’édition des Opera
omnia (Genève, 1658) représente alors la consécration d’un
siècle d’activité éditoriale qu’on peut qualifier de « Paracelsus
latinus ».
Bibliographie
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10 (1974), pp. 304-313. |
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