Comme chaque année, la NLM (National Library of Medicine) a mis à jour le MeSH (Medical Subject Headings), la liste de mots-clés qui permet d’interroger la base PubMed de façon fine et pertinente.
Le MeSH, kézako ?
Le MeSH est ce qu’on appelle un vocabulaire contrôlé (ou thésaurus), c’est-à-dire une liste de mots-clés normalisés et hiérarchisés, utilisés pour décrire le contenu des documents, dans notre cas les articles référencés dans PubMed.
Le MeSH comprend environ 27 000 termes qui couvrent l’ensemble du savoir biomédical. Concrètement, lors de la parution du numéro d’une revue indexée dans PubMed, les bibliothécaires de la NLM, aidés par des médecins spécialistes du domaine, attribuent à chaque référence une dizaine de mots-clés pour décrire le contenu de l’article. Ces mêmes mots-clés, employés par l’utilisateur de PubMed, permettent de cibler les documents correspondant à un sujet de recherche.
L’emploi du MeSH est donc indispensable pour ne pas crouler sous le nombre de références et obtenir une liste de résultats pertinente et exploitable dans PubMed.
Un langage évolutif
Le savoir médical évolue et l’on ne s’étonnera pas que la NLM, afin de prendre en compte les nouvelles découvertes (nouveau virus, par exemple) ou les nouvelles techniques, se charge de mettre à jour le thésaurus chaque année. Ainsi les descripteurs Acquired Immunodeficiency Syndrome (le sida) et Severe acute respiratory syndrome (le SRAS) ont été ajoutés à la liste respectivement en 1983 et 2003. La cigarette électronique (Electronic Cigarettes) a, elle, fait son apparition l’an dernier, preuve de l’augmentation significative de la production d’articles médicaux sur le sujet.
Les nouveautés 2016
Parmi les nouveautés 2016, on trouve bien sûr de nombreux termes médicaux comme Human Embryonic Stem Cells (cellules souches de l’embryon humain) ou encore… Emtricitabine, Tenofovir Disoproxil Fumarate Drug Combination (par exemple) !
Mais on note aussi que le MeSH est en phase avec l’actualité et les évolutions de la société avec des descripteurs relatifs au végétalisme (Vegans et Diet, Vegan), au binge drinking (Alcohol Drinking in College et Underage Drinking), aux questions de genre (Gender Dysphoria) – en relation avec la parution récente du DSM-5 -, aux migrants (Undocumented Immigrants) et aux données personnelles (Personnally Identifiable Information). Le smartphone se voit aussi consacré par le thésaurus, même si, comme dans le cas de la cigarette électronique, c’est l’augmentation du nombre d’articles scientifiques sur le sujet qui explique ce couronnement.
Les bibliothèques et la documentation ne sont pas oubliées, avec l’apparition d’un mot-clé Open Access Publishing (publication en open access), un des enjeux majeurs de la publication scientifique aujourd’hui, mais aussi l’ajout de la notion de bibliothèques spécialisées (Libraries, Special).
De manière plus anecdotique, l’huile d’olive (Olive Oil) fait son entrée dans le thesaurus (avant son inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO ?) ainsi que raison (Self Control) et sentiments (Optimism, Pessimism). Le MeSH peut être aussi fleur bleu (Romanticism), métaphysique (Origin of life) et fraye même avec le paranormal (Spirit Possesssion) !
Précisons que les traductions françaises proposées ici ne sont qu’indicatives. En France, c’est l’Inserm qui, à la suite d’une convention avec la NLM, a la responsabilité de la traduction française du MeSH et en propose la consultation sur son site. L’équipe du CISMeF du CHU de Rouen propose également un outil terminologique (HeTOP), qui permet, à partir d’un terme français, de trouver le descripteur MeSH correspondant, en français et en anglais.
Apprendre à utiliser le MeSH
Si vous souhaitez vous familiariser avec le MeSH, la BIU Santé organise régulièrement des formations à PubMed (environ une par mois) consacrées à la maîtrise du MeSH et à son utilisation dans PubMed. Vous pouvez aussi consulter notre tutoriel disponible en ligne sur le site de la BIU Santé.
Et n’oubliez pas les vidéos tutorielles sur la chaîne DocToBib.