Philippe Galanopoulos, docteur en histoire et conservateur à la bibliothèque a récemment fait l’objet d’un portrait dans le journal Le Monde.
Responsable des collections du pôle pharmacie-biologie-cosmétologie, il veille sur 350 000 volumes répartis sur près de 9 kilomètres, au 4, avenue de l’Observatoire.
Comment devient-on conservateur ? Quelles évolutions pour le métier de bibliothécaire ? Comment travaille-t-on au quotidien dans une bibliothèque scientifique et patrimoniale ?
Au travers de cet article, découvrez l’homme derrière le livre (enfin, plutôt « derrière les étagères » sur la photo ci-dessus) et les coulisses de la BIU Santé.
Ce grand médecin et biologiste vient de décéder le 19 avril dernier, à l’âge de 92 ans. Il reçut notamment en 1965 le prix Nobel de physiologie ou médecine (avec André Lwoff et Jacques Monod) pour ses découvertes en génétique.
À l’occasion du bicentenaire de la mort d’Antoine-Augustin Parmentier, la BIU Santé a souhaité lui consacrer une exposition virtuelle qui permet de redécouvrir l’œuvre immense de ce savant, pharmacien et agronome qui a passé 50 ans de sa vie à se battre pour améliorer les conditions de vie des Français.
Homme de l’Ancien Régime, né sous le règne de Louis XV, savant des Lumières épargné par la Révolution, puis pharmacien emblématique de l’Empire, Antoine-Augustin Parmentier s’est trouvé à la charnière de la révolution des sciences. Il a été directement confronté aux grands bouleversements sociaux et politiques qui ont marqué le tournant des XVIIIe et XIXe siècles.
Le texte de cette exposition a été confié à Anne Muratori-Philip, historienne, à qui l’on doit notamment une biographie de référence sur Parmentier. Conçue pour un large public, cette exposition aborde les différents aspects de la vie et de l’œuvre d’un homme dont le nom reste aujourd’hui très étroitement associé à la « découverte » de la pomme de terre. Mais en concevant cette exposition, ses auteurs ont choisi d’honorer, non seulement le vulgarisateur du précieux tubercule, mais aussi l’apothicaire, le pharmacien militaire, le missionnaire de l’agriculture, le père de la boulangerie moderne, le grand serviteur de l’État, en un mot : l’immense savant.
Une iconographie, rigoureusement sélectionnée et commentée, accompagne le texte d’Anne Muratori-Philip. Elle est principalement issue des riches collections de la BIU Santé Médecine et Pharmacie, et du Centre d’histoire de la pharmacie – Conseil national de l’ordre des pharmaciens, dont la collaboration a été précieuse. D’autres institutions culturelles ou patrimoniales ont eu l’amabilité de participer à cet événement commémoratif : en particulier, le Domaine de Sceaux et le Musée Jean-Jacques Rousseau. Sans oublier la participation de collectionneurs privés.
Le Pôle Pharmacie conserve depuis 1995 les dossiers biographiques constitués par Georges Dillemann. Ces dossiers, au nombre de 322, sont composés d’articles, de documents iconographiques, de correspondances, de bibliographies, de faire-part de décès, de notes personnelles, etc. Le lecteur pourra les consulter sur place, sur simple demande. Ces dossiers sont dorénavant signalés dans la Base biographique et les documents iconographiques libres de droit ont été numérisés et versés dans la Banque d’images. Enfin, les documents rares, curieux ou importants ont été signalés dans le catalogue de la bibliothèque.
Cet ensemble particulièrement utile pour la recherche a été rassemblé par une grande figure de l’histoire de la pharmacie française : Georges Dillemann (1903-1999). Après des études de chimie (1925), plusieurs certificats d’études supérieures dont celui de botanique à la Faculté des sciences de Paris (1925-1944), et une licence en droit (1936), Georges Dillemann obtient le diplôme de pharmacien en juillet 1938. Il poursuit ses études avec un doctorat en Pharmacie (1946) et un doctorat de Sciences naturelles (1952). Professeur de biologie végétale à Rouen puis à Paris, il occupe ensuite la chaire de Législation, déontologie et histoire de la pharmacie (1959-1973) à la suite du professeur Charles Bedel (1889-1967). Il devient membre (1952), puis Président (1985) de l’Académie nationale de pharmacie. Enfin, il est élu Doyen de la Faculté des sciences pharmaceutiques et biologiques de Paris (1971-1975). Parmi les autres distinctions, signalons qu’il fut membre du Conseil national de l’ordre des pharmaciens (1972), membre de la Société d’histoire de la pharmacie (1959), dont il devient Président (1982), puis Président d’honneur (1988). Il fut également Président de la Société botanique de France. Georges Dillemann a mené de nombreuses recherches historiques. Les dossiers biographiques qu’il a légués à la bibliothèque sont le reflet d’un travail de documentation fouillé. Ils lui ont notamment servi de base à des articles biographiques publiés dans Problèmes et produits pharmaceutiques (cote BIU Santé Pharmacie : P 10079T ou P 10365), puis dans Le pharmacien-biologiste(cote BIU Santé Pharmacie : P 16014).