Il y a des dieVx à revendre dans le calendrier de ce mois-ci, grâce à un document tout nouvellement acquis par la bibliothèque.
Télécharger le calendrier de novembre 2018.
La thèse soutenue au Collège royal de chirurgie le 30 décembre 1771 par Jacques André Millot, sous la présidence de François Chopart, est une grande affiche (96 cm x 67 cm) imprimée sur deux feuilles accolées, dont nous n’avons pas localisé pour l’instant d’autre exemplaire. Elle appartient à la famille des «thèses à image».
Mais qu’est-ce qu’une thèse, qu’est-ce qu’une thèse à image, qu’est-ce qu’une thèse de chirurgie ? Tous ces mots sont des faux amis, qui nous poussent dans les horreurs de l’anachronisme. Qui sont Millot et Chopart, et qu’est-ce qu’entrer au Collège royal de chirurgie ? Que représente enfin cette grande image solennelle ?
[thème de l’image ci-dessous : le réservoir de Bethezda]
Les thèses de l’Ancien régime n’étaient pas ces travaux de recherche parfois monumentaux et normalement originaux qui sont aujourd’hui les «chefs-d’œuvre» réclamés au candidat en échange du plus haut diplôme universitaire, le doctorat. Ni même les mémoires, moins épais et moins souvent originaux, qui sont demandés pour l’obtention du doctorat en médecine. Depuis le Moyen Âge, l’étudiant, à la Faculté de médecine notamment, devait défendre plusieurs thèses au cours de sa formation : c’est-à-dire qu’il devait se soumettre, au cours de cérémonies réglées de plusieurs heures, au feu des questions de ses maîtres et de ses pairs, sur un sujet connu à l’avance. Cette cérémonie dans certains cas (mais pas dans tous) devait s’accompagner d’une publication. La thèse de médecine écrite compta longtemps cinq paragraphes, pas un de plus ni de moins, sous la forme d’une affiche. En voici un exemple ordinaire du XVIIe siècle :
Continuer la lecture de « En novembre, les dieVx passent la pommade »