Après Hippocrate et Médecin de campagne, Thomas Lilti, cinéaste et médecin, a de nouveau choisi l’univers de la médecine pour son quatrième long-métrage : Première année, qui sort en salle mercredi 12 septembre.
L’histoire
Antoine (Vincent Lacoste) et Benjamin (William Lebghil) entament la très difficile première année commune aux études de santé (PACES) pour devenir médecins. Le premier la triple, le second sort tout juste du lycée. Tous deux affrontent un univers très compétitif et s’interrogent sur leurs aspirations professionnelles et personnelles.
En écho à l’actualité
Le film de Thomas Lilti sort au moment où est remis en cause le principe même de la première année de médecine et le numérus clausus qui, depuis 1971, limite l’accès des étudiants en deuxième année afin d’encadrer le nombre de professionnels de santé en France.
Avec 60 000 étudiants inscrits en 2017, pour un taux de réussite avoisinant les 15%, la PACES est effet considérée comme un gâchis humain et un dispositif périmé, favorisant les bacheliers scientifiques et fondé sur une pédagogie qui conduit à un bachotage intense. Le gouvernement étudie actuellement plusieurs scénarios pour le recrutement des futurs médecins, sachant que des alternatives à la PACES sont déjà expérimentées dans certaines facultés.
Des scènes tournées à la BIU Santé
Bien qu’ouverte aux étudiants à partir de la troisième année en général (mais la fiction autorise tout !), la BIU Santé a servi de cadre à certaines scènes se déroulant en bibliothèque. Le cinéaste a su mettre en valeur la grande salle de lecture de notre pôle Médecine (voir photo ci-contre), ainsi que la deuxième salle de lecture, la salle Landouzy. Quant aux figurants, ce sont pour la plupart de véritables étudiants en médecine et même… deux bibliothécaires de la BIU Santé qui font ici leurs grands débuts au cinéma !
Notons que le Centre universitaire des Saints-Pères de l’université Paris Descartes, a également servi de cadre pour plusieurs scènes du film, donnant une authenticité aux aventures des deux protagonistes.
La critique aime
Le fait que le film de Thomas Lilti ait été tourné à la BIU Santé n’est pas la seule bonne raison d’aller découvrir Première année en salle. Comme dans ses précédentes fictions, le cinéaste fait à nouveau preuve d’une grande justesse pour évoquer les difficultés de son métier d’origine : les tourments de l’hôpital public (Hippocrate), le problème des déserts médicaux (Médecin de campagne), et ici le désarroi des étudiants confrontés à la violence de la sélection.
La critique fait un accueil très positif au film : « une fiction incisive sur notre époque et sur le culte de la compétition » selon Marianne, « une comédie d’apprentissage réaliste » pour Télérama, tandis que Le Figaro parle d’« une comédie à la fois divertissante et grinçante, doublée d’une réflexion sévère sur le système ».
Bref, courrez-y !
En savoir plus
Quelques critiques dans la presse :
Entretien avec Thomas Lilti sur France Info
«Première année» ou la PACES vu par Thomas Lilti sur Studyrama
«Première année» de médecine : le film, avant peut-être la réforme sur Libération
« Première année » : faire médecine, à s’en rendre malade sur Le Monde
Thomas Lilti : «Rivalité, individualisme, bachotage… Ce n’est pas la bonne façon de former les médecins» sur Egora.fr
Thomas Lilti : «Un film de boxe où on remplace les combats par les concours et les entrainements par les révisions» sur Le Petit Bulletin
Études de médecine : «La « première année », c’est pas une année d’étude, mais de sélection» sur 20minutes
Présentation du film dans Télématin :