Après avoir exposé en détail l’histoire des instruments pour extraire, nettoyer et conserver les dents, le MVAD présente ce mois-ci trois nouvelles salles virtuelles.
Première salle : les meubles
Conçus pour ranger les instruments à partir de la deuxième partie du XIXe siècle, les meubles accueillent aussi la pharmacie et tous les accessoires apparus au fur et à mesure de l’enrichissement des techniques de prothèse et des matériaux utilisés.
Aux côtés de meubles dits « aseptiques » seront proposés jusque dans les années 1920 des meubles sacrifiant des qualités ergonomiques au profit d’un aspect esthétique rassurant pour un patient qui pouvait se croire chez lui…
Deuxième salle : les lavabos
Tant que les cabinets ne disposaient pas d’eau courante, le lavabo, souvent assorti à un meuble, avait à sa partie supérieure une réserve d’eau et l’eau usée de la cuvette se vidait dans un autre réservoir en dessous.
Troisième salle : les crachoirs
Apparus officiellement dès le début du XIXe siècle, les crachoirs permettaient aussi au patient de se rincer la bouche, geste réconfortant, banni depuis quelques années.
Là encore, sans eau courante, l’inventivité est sans borne. Mais certains des plus basiques de la première moitié du XIXe s. étaient fort jolis.
A suivre!
Merci à Jacques Gana pour son aide amicale.
Micheline Ruel-Kellermann Membre du Musée Virtuel de l’Art Dentaire
Une nouvelle salle vient de s’ouvrir dans le Musée virtuel de l’art dentaire (MVAD), hébergé par la BIU Santé. Elle concerne cette fois-ci les miroirs buccaux, comme nous l’explique Micheline Ruel-Kellermann :
«Les dents ont été admirées et surtout examinées sur toutes leurs faces grâce à d’ingénieux praticiens, les Ruspini d’abord pour leur usage personnel vers 1800, puis en 1828 J.-C. F. Maury pour «pour apercevoir avec facilité les caries situées à la face interne des dents».
Bien avant l’apparition des miroirs fonctionnels et stérilisables, beaucoup sont d’abord de vrais bijoux ornés de pierreries, tout comme les faces à main qui permettent au patient de satisfaire son souci esthétique. Certains issus de collections privées sont absolument magnifiques. Belle découverte.»
La Bibliothèque interuniversitaire de Santé et le Musée d’Histoire de la médecine organisent une exposition consacrée aux plantes et à la pharmacopée japonaises dans le cadre de Japonismes 2018, qui marque la célébration du 160e anniversaire des relations diplomatiques franco-japonaises et le 150e anniversaire de l’ère Meiji (1868). Intitulée «Se soigner au Japon : plantes et pharmacopée (« XVIIe-XXe siècle)», l’exposition est installée au Musée d’Histoire de la médecine, 12 rue de l’École-de-Médecine, Paris 6e, du lundi 22 octobre 2018 au mercredi 9 janvier 2019. Une sélection d’objets et documents, exceptionnellement rassemblés dans ce très beau musée, illustrent l’influence réciproque de ces deux régions du monde concernant les questions de santé et de thérapeutique, à partir de l’ère Edo et plus encore à partir l’ère Meiji en 1868.
Organisée selon un récit en trois temps, l’exposition présente la pharmacopée japonaise ainsi qu’une sélection de plantes qui la composent. Elle s’intéresse ensuite à la figure de Junichirô Shimoyama (1853-1912), considéré comme le fondateur de la pharmacie moderne japonaise. Elle aborde enfin deux approches thérapeutiques typiquement japonaises : le moxa et la médecine Kampo, intégrée aujourd’hui au système de santé japonais.
Les objets et documents exposés proviennent des collections patrimoniales de la Bibliothèque interuniversitaire de Santé, du Musée d’Histoire de la médecine, du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, des collections de matière médicale du Musée François Tillequin ainsi que de collections privées.
Le Musée d’Histoire de la médecine est ouvert tous les jours de 14h à 17h30 sauf les jeudi, dimanche et jours fériés. Le musée sera fermé du 22 décembre 2018 inclus au 3 janvier 2019 inclus.
BLANQUIER, Raoul (1869-?). Des magnoliacées et de leurs produits. [S.l.] : [s.n.], 1893.
Disponible dans Medic@
BIU Santé (Pôle pharmacie) : Prix Ménier 1893
BLUME, Carl Ludwig. Collection des Orchidées les plus remarquables de l’Archipel Indien et du Japon. Amsterdam, C. G. Sulpke, 1858-1859.
Disponible dans la bibliothèque numérique de l’Université Goethe (Francfort-sur-le-Main)
BIU Santé (Pôle pharmacie) : RES 27
BOYLE, James. A treatise on moxa, as applicable more particularly to stiff joints; illustrated by cases and plates, with some general observations on spinal diseases. Londres, Callow and Wilson, 1825.
Disponible dans Medic@
BIU Santé (Pôle médecine) : 35597
Échantillon d’agar-agar, modèle réduit de pilon et mortier.
Musée François Tillequin – Collections de matière médicale, Paris
Échantillons de matière médicale provenant du Japon : Cnidium officinale, Coix lachryma jobi, Coptis japonica ; Ophiogon japonicus, Scutellaria baicalensis
Musée François Tillequin – Collections de matière médicale, Paris
Ecole supérieure de pharmacie de Paris. Collection des matières médicales [carte postale] A. Breger frères (rue Thénard, Paris), 1904 (circa).
Dossier 316 pièce 16.
Disponible dans la Banque d’images et de portraits de la BIU Santé
HAGENDORN, Ehrenfrid. Tractatus physico-medicus de catechu, sive terra japonica, in vulgus sic dicta, ad normam Academiae naturae-curiosorum. Iéna, J.Bielkii ,1679.
Disponible dans la Bayerische Staatsbibliothek Digital
BIU Santé (Pôle pharmacie) : RES 19440
KAEMPFER, Engelbert. Histoire naturelle, civile, et ecclésiastique de l’empire du Japon. La Haye, P. Gosse & J. Neaulme, 1729.
BIU Santé (Pôle pharmacie) : RES 517-1 et 2
Marcon, L. I. Dissertation sur l’action du moxa. Thèse de la Faculté de médecine de Paris. Paris, Didot, 1826.
BIU Santé (Pôle médecine) : 35597
Disponible dans Medic@
Pharmacopoea Japonica. Tokyo, Insetsu Kyoku, 1886. Note : édition latine Conseil national de l’Ordre des pharmaciens
BIU Santé (Pôle pharmacie) : P 50099-1
Poupée Tsoë-Bosi, XVIIIe siècle.
Musée d’histoire de la médecine, Paris : Inv. 90.170.1
Publicités, sac et sachets de médicaments japonais, fin xixe-première moitié du XXe siècle
LABORATOIRES MOTOSADA INUBUSHI. Keishintan, Katsujugan [Publicité]. Awa, [s.d].
LABORATOIRE TAKATA-SEYIAKU. Reizinto [Publicité pour un médicament destiné aux femmes].
Collection Frédéric Bonté
SARLANDIERE, Jean-Baptiste. Mémoires sur l’électro-puncture, considérée comme moyen nouveau de traiter efficacement la goutte, les rhumatismes et les affections nerveuses, et sur l’emploi du moxa japonais en France, suivis d’un traité de l’acupuncture et du moxa… par le chevalier Sarlandière,… Paris, chez l’auteur…, et chez Melle Delaunay…, 1825.
Disponible dans Medic@
BIU Santé (Pôle médecine) : 90958, t.416, n° 5
SHIBATA, Shōji ; OHTSUKA, Shōji ; SAITO, Hiroshi. Recent advances in ginseng studies : proceedings of the international Ginseng seminar, held in Sanjo Kaikan, University of Tokyo, April 1, 1989. Tokyo, Hirokawa publishing, 1990.
BIU Santé (Pôle pharmacie) : 117559
SHIMOYAMA, Junichirô. Pharmaceutical botany lecture. Tokyo, Meiji Medical Lecture Society, [1895].
Collection Frédéric Bonté
SHIMOYAMA, Junichirô. Pharmacognosie. 16e édition revue et augmentée par Yasuhiko Asahina et Naoichi Fujiwara, 1924.
Collection Frédéric Bonté
The Pharmacopoeia of Japan. Tokyo, Pharmaceutical Society of Japan, 1907.
Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, Paris
BIU Santé (Pôle pharmacie) : P 50099-3
THUNBERG, Carl Peter. Flora Japonica sistens plantas insularum Japonicarum secundum systema sexuale emendatum redactas ad XX classes, ordines, genera et species cum differentiis specificis, synonymis paucis, descriptionibus concinnis et XXXIX iconibus adjectis. Leipzig, I. G. Mülleriano, 1784.
Disponible sur Biodiverstiy Heritage Library
BIU Santé (Pôle pharmacie) : RES 11809
THUNBERG, Carl Peter. Voyages de C. P. Thunberg, au Japon par le cap de Bonne-Espérance, les isles de la Sonde… Paris, Benoît Dandré, 1796.
BIU Santé (Pôle pharmacie) : 5244-1 et 2
TITSINGH, Isaac. Beschreiving an het naalde steeken en moxa branden. XIXe siècle.
Disponible dans Medic@
BIU Santé (Pôle médecine) : Ms. 45
TSUDSIOKA, S. MURAI, J. Catalogue of the collection of Japanese and Chinese drugs. Tokyo, 1883.
BIU Santé (Pôle pharmacie) : 119939
Plusieurs membres de la Société d’histoire de la pharmacie ont récemment participé à l’inauguration d’une nouvelle salle de l’hôtel-Dieu de Baugé-en-Anjou, à l’invitation de Jacques Gravé, président de l’association Sauvegarde du patrimoine pharmaceutique. Y sont présentées les boiseries d’une ancienne pharmacie familiale du Puy-en-Velay.
Cette officine située rue Pannessac au Puy-au-Velay a été tenue par François Chambonnet jusqu’à sa retraite en 2010. Les boiseries remarquables qu’elle abritait avaient été achetées par son grand-père, Antonin Merle, en 1900. L’association Sauvegarde du patrimoine pharmaceutique s’en est porté acquéreuse en 2011, le nouveau propriétaire des lieux ne souhaitant pas les conserver sur place. Ainsi ont-elles pu être mises en valeur, après restauration, par la mairie de Baugé-en-Anjou dans l’hôtel-Dieu de la ville. Les pots d’origine, dispersés aux enchères, ont été remplacés par des objets provenant de l’association et d’un collectionneur privé.
L’hôtel-Dieu de Baugé-en-Anjou recèle déjà une apothicairerie du XVIIe s. classée monument historique. Comportant plus de 600 objets rares, dont 150 silènes (boîtes d’apothicaire cylindriques ou rectangulaires en bois peint servant à la conservation de drogues), elle a fonctionné jusque dans les années 1960, et est désormais ouverte à la visite.
En savoir plus
Retrouvez les détails de cette inauguration dans le dernier numéro de la Revue d’histoire de la pharmacie (LXVI, n°399, pp. 368-370), consultable au pôle Pharmacie de la BIU Santé.
Le musée de Cluny vient de rouvrir à Paris après plusieurs mois de travaux. « La dame à la licorne » en est l’une des attractions principales depuis 1882. Et c’est justement cet animal fantastique qui a été choisi comme thème de la nouvelle exposition temporaire du musée.
Elle ambitionne de démontrer que la licorne est source d’engouement depuis la fin du Moyen-Âge, jusqu’à nos jours. Sera aussi évoquée la source majeure d’inspiration pour les artistes qu’est depuis longtemps la tenture de la Dame à la licorne.
Deux documents ont été prêtés par la BIU Santé :
Josse BADE, Stultifere naves, [Paris] : Thielmann Kerver, pour E. [J. et G.] de Marnef, [1500]. Cote 6311 au pôle Médecine. Non pas que cet ouvrage traite spécialement de licornes (il est plutôt connu pour sa nef des fous), mais la marque d’imprimeur représente le fabuleux animal. Vous retrouverez dans notre banque d’images quelques clichés noir et blanc de cet exemplaire.
L’Ortus sanitatis, soit le Jardin de santé, première édition d’un incunable imprimé en 1491 et illustré de gravures sur bois colorées. Cet ouvrage décrit différents éléments du monde naturel (les plantes, les animaux terrestres, les oiseaux, les poissons, les pierres et… les urines) et propose pour certains de ces éléments une ou plusieurs applications thérapeutiques (cote RES 5915 au pôle Pharmacie).
La licorne est une petite beste mais elle a grant force en son corps […] Elle ne craint point le fer […] et habite es haultes montaignes.
Les deux ouvrages seront exposés de manière alternée au cours de l’exposition.
… encore plus de licornes !
D’autres portraits de licornes figurent dans notre banque d’images et de portraits (plus de 230 000 clichés libres de droits).
Et comme il aurait été dommage de parler licornes sans arc-en-ciel, nous ne résistons pas au plaisir coupable de vous offrir ce magnifique GIF animé – qui n’est malheureusement pas issu de nos collections !
Calendrier des prochaines séances :
– samedi 29 septembre 2018 (Nancy)
– mercredi 21 novembre 2018 (séance commune avec le Groupe d’histoire de la chimie)
– samedi 15 décembre 2018 (assemblée générale)
Le Musée Virtuel de l’Art Dentaire (MVAD), dont la BIU Santé est partenaire, voit le jour en 2013, après la vente de l’Hôtel de Miramion qui abritait les collections de l’ancien musée Pierre Fauchard. Ces collections, issues de nombreux dons, sont désormais stockées à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre où elles ne sont plus visibles.
Illustré par des photos en haute définition, ce musée retrace l’histoire des instruments utilisés par les dentistes, du XVe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle. Les expositions se présentent de façon chronologique, selon l’ordre d’apparition des instruments dans les ouvrages.
Ouverture d’une nouvelle salle
Une nouvelle salle d’exposition virtuelle vient d’ouvrir : elle est consacrée à la petite instrumentation pour l’excision des caries. Vous y trouverez de nombreuses photos et illustrations, ainsi que des commentaires issus d’ouvrages, sur l’utilisation des différents instruments.
Venez découvrir la passionnante histoire des scies, limes, sondes, ou autres grattoirs en cliquant ici.
«À côté de quelque 600 moulages de pièces opératoires de chirurgie viscérale et osseuse, plus de 4000 moulages en cire, réalisés entre 1865 et 1958, reproduisent des maladies de la peau et les formes multiples de la syphilis, alors préoccupation permanente des dermatologues.»
La verrière du plafond du musée vient d’être remise à neuf, grâce au soutien de partenaires publics (Assistance publique, DRAC Île-de-France) et privés (industrie pharmaceutique impliquée dans la dermatologie). Les conditions de conservation sont désormais bien meilleures pour ces objets précieux et fragiles.
C’est aussi l’occasion choisie par la BIU Santé pour proposer une nouvelle exposition virtuelle, retraçant l’histoire du musée, au travers de nombreuses illustrations. On y découvre les collections mais aussi les fonds d’aquarelles, jamais mis en ligne jusqu’à alors :
À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, la Faculté de pharmacie de Paris vous ouvre ses portes le samedi 16 septembre prochain. Au programme et au choix : visite de la salle des Actes et de la Galerie des pots, visite du Jardin botanique et visite du Musée François Tillequin, où sont conservées les collections de matière médicale de la Faculté. Au cours de cette visite vous seront présentées les collections patrimoniales du Musée et de la Bibliothèque du Pôle pharmacie de la BIU Santé consacrées au thème des poisons.
Toutes les choses sont poison, et rien n’est sans poison ; seule la dose détermine ce qui n’est pas un poison.
Paracelse (1493-1541), médecin et philosophe suisse. Sieben defensiones. Bâle : Samuel Apiarius, 1574.
Si le Dictionnaire usuel des sciences médicales annonce d’emblée en 1885 qu’« une définition précise de ce mot est impossible », c’est bien que l’étymologie même du mot poison renvoie à des notions apparemment antagonistes. En effet, le terme poison a un sens proche de celui de potion. Ils partagent tous deux la même origine latine, à savoir potio, qui signifie breuvage. À l’origine, sa définition est d’ailleurs similaire à celle du médicament : « elle convient à toutes les substances médicamenteuses ; venenum s’est d’ailleurs entendu, chez les Latins, du simple médicament, et, quand il a pris le nom de poison, il s’est presque toujours appliqué aux drogues dangereuses. » Le terme venenum est lui-même un équivalent latin du mot grec pharmakon, qui peut désigner à la fois le poison, drogue malfaisante, et le médicament, drogue bienfaisante. Progressivement, à partir du XIVe siècle, un glissement sémantique s’opère et c’est la première définition qui s’impose.
Alors que dans l’imaginaire collectif, le poison rejoint peu à peu le cabinet de l’empoisonneur, du criminel ou de la sorcière, les textes scientifiques peinent à aborder le sujet frontalement. Mettre par écrit les principes actifs et les effets sur le corps humain des substances toxiques, qu’elles soient d’origine végétale, minérale ou animale, n’est-ce pas se risquer sur le territoire de l’empoisonneur ? N’est-ce pas donner des idées aux êtres mal intentionnés ? Au contraire, selon certains scientifiques, dont le médecin et poète français Jacques Grévin, il convient de connaître les effets de ces substances toxiques pour déceler les remèdes et antidotes qui préserveront la santé du patient, « matières autant nécessaires en ce temps que les malices des hommes sont augmentées » (dédicace à la reine Élizabeth Ire d’Angleterre pour son Livre des venins, 1568). Les traités sur les poisons fleurissent dès le XIIIe siècle, tandis que les tentatives d’encadrer et réglementer la distribution des substances toxiques se succèdent au fil des époques. L’officine de l’apothicaire puis du pharmacien est un lieu sous haute surveillance : la délivrance de drogues sans ordonnance est proscrite, les substances dangereuses doivent être mises sous clef et le nom des personnes autorisées à se procurer ces substances doit être consigné dans un registre.
À travers une sélection de livres et objets datant du XVe au XXe siècle issus des collections du Musée et de la Bibliothèque, la visite vous permettra de mieux comprendre l’évolution du discours scientifique sur le poison, ainsi que sa place dans la société et dans le monde médical. En complément, une présentation d’ouvrages récents, empruntables à la bibliothèque de pharmacie, proposera une approche contemporaine du sujet.
Cet ensemble de livres était conservé au Musée Dupuytren, dans les locaux qu’il occupait depuis 1967, au fond du cloître du 15, rue de l’École-de-Médecine.
Ces livres ont été les derniers objets à quitter les lieux lors de la fermeture du musée, en octobre 2016. Bref déménagement, puisque leur destination était au 12, de l’autre côté de la même rue. Les 270 cotes (SAP 1 à SAP 270), correspondant à des ouvrages publiés de 1565 à 1889, peuvent désormais être consultés à la BIU Santé et sont quasiment tous déjà signalés dans son catalogue. Dans les prochains mois, certains d’entre eux seront en outre numérisés dans la bibliothèque numérique Medic@ (nous tâcherons d’en présenter quelques-uns ici).
La Société anatomique a eu une histoire longue et assez tourmentée [1] . La collection dont il est ici question n’a semble-t-il été constituée que durant la première période de sa seconde vie, je veux dire après sa résurrection en 1826, et sous la très longue présidence de Jean Cruveilhier : les ouvrages publiés après son retrait en 1873 sont des exceptions dans ce petit ensemble.
C’est après la mort de Bichat, en 1802, que des étudiants de médecine brillants, élèves de l’École pratique de médecine, souhaitèrent se réunir pour poursuivre son œuvre tôt interrompue. Poursuivre l’œuvre de Bichat, c’était, selon les termes du compte rendu de la séance inaugurale du 12 Frimaire an XII (= 4 décembre 1803), s’occuper de « l’anatomie de l’homme sain et [de] celle de l’homme malade, [ainsi que de] la physiologie dans l’état de santé et dans celui de maladie » : vaste programme, à accomplir grâce à la nouvelle méthode anatomo-clinique. Des séances hebdomadaires réuniraient les membres de la Société. Des procès verbaux en seraient établis systématiquement.