Le mercredi 7 juin 2017, la salle des Actes de la faculté de Pharmacie de Paris (4, avenue de l’Observatoire) a accueilli une séance de la Société d’Histoire de la Pharmacie.
Trois interventions se sont succédé au cours de cette séance :
1)Cécile Raynal, membre de la SHP : Le chocolat Pailhasson et les pastilles Malespine, deux confiseries fabriquées par des pharmaciens ;
2)Rached Besbes, pharmacien hospitalier de Tunisie retraité : Ali Bouhageb, pharmacien, ministre de la Santé de Tunisie sous le protectorat français ;
3)Oliver Lafont, président de la SHP : Charles Tanret, pharmacien d’officine et chercheur scientifique.
En raison d’une maintenance informatique dans toute l’université Paris Descartes, la plupart de nos services en ligne seront indisponibles du lundi 3 juillet 14h au mardi 4 juillet après-midi.
Cela inclut notamment l’accès au site Web de la BIU Santé, ainsi que les connexions à Internet, le Wifi, et l’accès aux ressources en ligne (revues électroniques, ebooks, Medic@, etc.).
« Hermione s’interrompit. Harry avait entendu, lui aussi. Quelqu’un avait bougé derrière eux, dans l’ombre des étagères. Ils attendirent un instant et la silhouette de vautour de Madame Pince apparut à l’angle d’un rayon, ses joues creuses, sa peau parcheminée et son long nez busqué soulignés par l’éclairage peu flatteur de la lampe qu’elle tenait à la main.
—La bibliothèque ferme, dit-elle. »
Harry Potter et le prince de sang mêlé, traduction de Jean-François Ménard, tous droits réservés
Si l’on en croit la description d’Irma Pince, les bibliothécaires ne bénéficient pas d’un portrait flatteur dans la saga Harry Potter. Le premier tome paraissait il y a 20 ans tout juste, le 25 juin 1997.
Heureusement les collègues ne sont pas rancuniers. D’abord parce que les 7 tomes de cette série ont amené à la lecture toute une génération, à travers le monde, avec des traductions en près de 75 langues. Ensuite parce que les livres et la bibliothèque occupent une place de choix dans la vie quotidienne de Poudlard, l’école des sorciers.
Quel rapport avec la BIU Santé ?
Photo by DAVID ILIFF. License: CC-BY-SA 3.0
La bibliothèque est l’endroit par excellence où les élèves se retrouvent pour étudier, mais aussi pour comploter. Située au 4e étage, elle ferme à 20h, tout comme la BIU Santé (dont la grande salle a parfois été comparée à Poudlard dans certains commentaires de notre page Facebook). Dans les longs-métrages, c’est la prestigieuse bibliothèque Bodleian d’Oxford qui a servi de cadre aux prises de vues.
Quant aux livres eux-mêmes, ils sont indispensables à la formation des sorciers (ce n’est pas Hermione Granger qui dira le contraire). Des ouvrages imaginaires, ou non, ayant souvent trait à l’ésotérisme ou à l’alchimie. Disciplines représentées dans les collections anciennes de la BIU Santé, et dont vous retrouverez certains exemplaires numérisés dans notre rubrique Medic@. Vous pourrez par exemple y dénicher comment confectionner votre propre baguette magique.
Dans notre banque d’images (200.000 images accessibles gratuitement en ligne) se cachent aussi certains personnages bien connus des fans, comme le mystérieux Nicolas Flamel. Ou bien encore toute une faune fantastique, digne du bestiaire de J.K. Rowling : dragons, centaures, géants, phénix, hippogriffes, basilics…
Les collections d’herbiers et les ouvrages de botanique du pôle Pharmacie ne dépareraient pas non plus dans un cours de potions. Sans parler des plants de mandragore précieusement cachés dans les serres du jardin botanique.
L’esprit de J.K. Rowling semble d’ailleurs toujours flotter dans la faculté de pharmacie de Paris, comme en témoigne ce récent tweet lors de la cérémonie de remise des diplômes :
Rappel des scores de cette année : -Gryffondor : 246 pts – Serdaigle : 235 pts – Poufsouffle : 200 pts – Serpentard : 12 pts#cerem2017
Le rapport n’est pas évident, mais le petit sorcier a aussi trouvé sa place dans la littérature scientifique. La preuve, l’équation « harry potter » [TIAB] (recherche dans le titre ou le résumé) donne 45 résultats très sérieux dans PubMed.
D’autres scientifiques facétieux se sont plu à imaginer la publication du tome 6, si ce dernier avait été un article académique :
– la liste des bibliothèques de santé de Paris et d’Île-de-France, classées par université ;
– leurs dates éventuelles de fermeture entre juin et septembre ;
– les changements d’horaires pour cette période.
Merci de nous signaler toute erreur ou omission.
En ce qui concerne la BIU Santé :
– le pôle Médecine (12, rue de l’École-de-Médecine) demeurera ouvert tout l’été (sauf samedis en août, ainsi que les jours fériés du vendredi 14 juillet et du mardi 15 août, ainsi que le lundi précédent 14 août), avec des horaires réduits (10h-18h) du lundi 31 juillet au vendredi 11 août inclus ;
– le pôle Pharmacie (4, avenue de l’Observatoire) sera fermé du 22 juillet au 27 août inclus. Il fonctionnera en horaires réduits (10h-18h) du 3 au 21 juillet et du 28 août au 1er septembre inclus. La salle Fialon demeure fermée tout l’été ;
– le pôle Histoire du 12, rue de l’École-de-Médecinesera fermé du 29 juillet au 15 août inclus (ainsi que les samedis de juillet et août).
Toutes les œuvres sont exposées à nu, sans vitre, directement offertes à l’œil du visiteur, qui pourra ainsi en apprécier tous les effets de matière et de couleurs.
Cette exposition est présentée en trois parties différentes, dans les lieux suivants :
Chaque partie de l’exposition comprend un ensemble d’une quarantaine d’œuvres.
Un catalogue de 96 pages contient les reproductions des œuvres présentées. Il est en vente au musée, et consultable au pôle Médecine de la BIU Santé (cote 156766-448-20).
«L’ESPRIT DE LA TRACE…
À la faculté de Pharmacie de l’Université Paris Descartes, j’ai entrouvert un herbier où s’était décomposée en silence, entre des feuilles de papier vieillies par le temps, la matière disparue de tiges, de fleurs, de pétales, d’étamines…
Prisonnière, leur lumière intérieure s’était inscrite dans le papier ne laissant plus qu’une trace imaginée.
Leurs vies mystérieuses se réveillaient sous mon regard.
Le papier – sa texture, son vieillissement, son bruissement, sa couleur, son incertitude, sa fragilité – devenait le support de mon travail. Il me fallait suivre la trace de l’âme laissée par ces herbes disparues.
J’ai choisi les feuilles où l’empreinte de l’herbe s’accordait à l’énergie de mon trait. Une vie végétale antérieure surgissait encore de la forme originelle.
Mon doigt, ma main, ont dessiné. Tout devenait peinture.
Et là, dans ce silence, naissait la nouvelle énergie des plantes, dépôt de l’âme… testament des herbes disparues.»
Pierre Zanzucchi
Le musée d’Histoire de la médecine (qui est climatisé !) est ouvert de 14h à 17h30 sauf jeudi, dimanche et jours fériés (du 15 juillet au 31 août, mêmes horaires, mais du lundi au vendredi, fermé le week-end).
Attention, l’accès au pôle Médecine de la BIU Santé sera modifié du jeudi 22 au samedi 24 juin 2017 inclus.
L’accès à l’université se fera par le 85, boulevard Saint-Germain.
Si la porte est fermée, SONNEZ pour qu’on vous ouvre !
Les salles de lecture seront ouvertes comme à l’accoutumée, vous pourrez donc venir travailler au 12, rue de l’École-de-Médecine. La bibliothèque sera ouverte normalement de 9h à 20h.
D’autres perturbations sont également prévues le 3 juillet 2017.
Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée.
Cette réunion sera l’occasion d’évoquer Jules Déjerine, le célèbre neurologue, mort il y a 100 ans en 1917. Retrouvez les images liées à ce médecin dans notre banque de portraits (plus de 200.000 photos disponibles gratuitement en ligne).
Extrait de La parfumerie française et l’art dans la présentation, 1925
Née en Orient et aujourd’hui fleuron de la culture française, la parfumerie – et la cosmétique en général – inscrit son histoire dans celle de l’hygiène et de la mode.
Le XIXe siècle et l’industrialisation marquent un véritable tournant avec l’avènement des procédés chimiques qui se substituent peu à peu aux produits naturels. À partir de 1860, les usines des parfumeurs quittent Paris pour la proche banlieue et Grasse est le second pôle de la parfumerie française[1]. Comme le soulignait fort justement Madame de Staël, «La parfumerie moderne, c’est la rencontre de la mode, de la chimie et du commerce».
La parfumerie française et l’art dans la présentation, 1925
Reflet du développement considérable qu’elle connaît depuis, La Parfumerie française et l’art dans la présentation est un volumineux ouvrage qui retrace l’histoire des différentes maisons de parfums, dont un grand nombre a disparu aujourd’hui, des pratiques commerciales et des procédés de fabrication. Véritable arrêt sur image en 1925, l’ouvrage fleure bon une époque révolue aux effluves de rose, de lavande et de violette.
La BIU Santé vous propose de découvrir cet ouvrage riche d’informations et de nombreuses illustrations sur le site de Medic@. Sa numérisation s’inscrit dans le cadre d’une collaboration avec un programme de l’ANR, Littépub, qui s’intéresse à l’histoire croisée de la littérature et de la publicité.
Nous signalons également l’exposition qui vient de s’ouvrir au Musée international de la parfumerie de Grasse : Christian Dior, Esprit de parfum (17 mai – 1er octobre 2017)
Ce mois-ci les Dievx de la BIV reçoivent Caroline Muller, historienne et blogueuse. Agrégée d’histoire, elle est professeure agrégée à l’université de Reims Champagne-Ardenne et soutiendra prochainement une thèse sur la direction de conscience au XIXe siècle à l’université Lyon 2. Ses recherches touchent, entre autres, à l’histoire du genre et à l’histoire du soin et de la thérapeutique. C’est donc tout naturellement que nous lui avons demandé d’analyser l’illustration de notre calendrier du mois de juin.
La caricature suit une rhétorique plutôt classique, celle de l’inversion des sexes. On y présente les femmes dans des rôles inhabituels dans le but de tourner en ridicule celles qui revendiquent de nouveaux droits. Cette « inversion des rôles » se retrouve dans de nombreuses caricatures, par exemple celles qui visent les suffragistes. Elle constitue une violente charge contre les femmes qui voudraient devenir médecins, mais est aussi un excellent révélateur des angoisses masculines au sujet des places et rôles de genre.
When Women vote, carte postale, coll. C. H. Palczewski
Draner souligne d’abord l’incapacité des femmes à devenir médecins : elles cherchent à « se mettre à la hauteur des Princes de la science » (vignette « En consultation ») mais leurs seules qualités professionnelles sont la séduction. C’est le sens de la vignette « Vous êtes paralytique, vous voudriez marcher ? Eh bien, venez m’embrasser ». Les femmes manquent non seulement d’intelligence, mais aussi de l’autorité qui permet d’incarner la fonction de médecin : la « chirurgienne major », juchée sur son cheval, est tournée en dérision. Le titre même de la caricature renvoie à cette imposture : là où le « médecin » est une identité professionnelle à part entière, c’est la féminité qui prime dans la dénomination de « femmes médecins ». Les vignettes ne cessent de renvoyer à cette « essence » féminine : le médecin est d’abord une femme qui accouche (« mon médecin qui est en mal d’enfant ») ou une séductrice profitant de la situation pour assouvir son désir sexuel (« est-il jeune et joli garçon ? »). Continuer la lecture de « Les DIEVX de juin invitent Caroline Muller »