Mais qu’est-ce qu’une thèse, qu’est-ce qu’une thèse à image, qu’est-ce qu’une thèse de chirurgie ? Tous ces mots sont des faux amis, qui nous poussent dans les horreurs de l’anachronisme. Qui sont Millot et Chopart, et qu’est-ce qu’entrer au Collège royal de chirurgie ? Que représente enfin cette grande image solennelle ?
Les thèses de l’Ancien régime n’étaient pas ces travaux de recherche parfois monumentaux et normalement originaux qui sont aujourd’hui les «chefs-d’œuvre» réclamés au candidat en échange du plus haut diplôme universitaire, le doctorat. Ni même les mémoires, moins épais et moins souvent originaux, qui sont demandés pour l’obtention du doctorat en médecine. Depuis le Moyen Âge, l’étudiant, à la Faculté de médecine notamment, devait défendre plusieurs thèses au cours de sa formation : c’est-à-dire qu’il devait se soumettre, au cours de cérémonies réglées de plusieurs heures, au feu des questions de ses maîtres et de ses pairs, sur un sujet connu à l’avance. Cette cérémonie dans certains cas (mais pas dans tous) devait s’accompagner d’une publication. La thèse de médecine écrite compta longtemps cinq paragraphes, pas un de plus ni de moins, sous la forme d’une affiche. En voici un exemple ordinaire du XVIIe siècle :
Le pôle Pharmacie de la BIU Santé vous présente une sélection de documents récemment entrés dans ses collections patrimoniales en salle de lecture Dorveaux jusqu’au vendredi 2 mars 2018. Manuscrits, brochures et objets datant du XVIe au XXe siècle viennent enrichir les collections patrimoniales de la bibliothèque, héritière de la bibliothèque de la communauté des apothicaires de Paris puis du Collège de pharmacie sous l’Ancien Régime.
Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer jusqu’à la Faculté de pharmacie de Paris, la plupart des documents libres de droits entrant dans les collections patrimoniales sont numérisés et visibles dans la bibliothèque numérique Medic@ ou dans la Banque d’images et de portraits de la BIU Santé. La sélection ci-après témoigne de la grande variété documentaire de nos collections patrimoniales, que ce soit en termes de support, date de publication ou contenu :
Recueil de remèdes et recettes en français et en espagnol, fin XVIIIe-début XIXe s.
Manuscrit contenant de nombreuses recettes de remèdes contre divers maux, vérole, fièvre quarte, dysenterie, gale… Reliure en parchemin
Cote : MS 224 Numérisé dans Medic@
Les recueils de remèdes manuscrits sont une source utile pour connaître l’histoire des pratiques thérapeutiques, et plus particulièrement de la médecine populaire. Les rédacteurs de ces recueils y consignaient les remèdes réputés soigner les maladies les plus fréquemment rencontrées à une époque et dans un lieu donnés. Les recettes, parfois assez hétéroclites (incluant notamment le nettoyage des métaux, du cuir, la cuisine…), proviennent de livres imprimés ou sont issues de la tradition orale.
Découvrez d’autres documents consacrés aux remèdes dans Medic@.
La BIU Santé possède un ensemble composé d’une soixantaine de boîtes de tisanes et documents d’accompagnement (publicités, lettres, brochures). Ces objets et documents témoignent de la production, de la vente et de la consommation de tisanes et boissons à base de plantes à visée thérapeutique ou de bien-être dans la première moitié du XXe siècle.
Plus de détails sur cette collection dans ce billet de blog.
Le guide vacances des Laboratoires Sandoz
Laboratoires Sandoz. Guide vacances
[Paris], Édition Publicité Parisienne Prenant, [1965]
Cote : RES 69324
Cette brochure atteste de l’inventivité des Laboratoires Sandoz en matière de publicité et de communication d’entreprise. Elle s’insère parfaitement dans le contexte économique et culturel des Trente Glorieuses, qui permet aux Français les plus aventureux de voyager à l’étranger. Les laboratoires Sandoz ont tout prévu, et vous proposent des médicaments en adéquation avec le pays visité et les maladies que vous êtes susceptibles d’y attraper.
Le pôle Pharmacie possède une collection de plus de 4 500 brochures de laboratoires, présentée dans ce billet de blog.
Facture de la pharmacie Cadet pour Monsieur le Baron Danger, XIXe s.
[Facture à l’en-tête] Cadet, pharmacien, rue Saint-Honoré, n°108, vis-à-vis l’Hôtel d’Aligre, ci-devant au coin de la rue de l’Arbre-Sec.
[Paris], [Vers 1820]
Cote : MS 223 Numérisé dans Medic@
Il s’agit d’une importante facture manuscrite détaillant une cinquantaine de produits vendus à «Monsieur le Baron Danger» au cours des dix premiers mois de 1825 : éther acétique, rouleau de sirop de gomme, sirop d’écorces d’oranges amères, feuilles de mélisse, farine de lin, huile de ricin, emplâtre vésicatoire au camphre, lait d’amandes, laudanum, baume du Pérou, parfum de Russie, seringue à injection, etc.
L’officine appartient à la célèbre famille de médecins et pharmaciensCadet de Gassicourt.
Pour en savoir plus sur cette illustre famille, consultez notre base biographique.
Ordonnancier de la pharmacie Lhopitallier
Page de la libération de Paris, août 1944 : «Libération de Paris. Glaces brisées»
Cote : MS 210-16
Les collections d’ordonnanciers apportent un témoignage rare et précieux de l’activité officinale aux XIXe et XXe siècles, qu’il s’agisse des pratiques médicales et pharmaceutiques, de l’évolution des épidémies ou encore du prix des médicaments. La pharmacie Lhopitallier, dont la façade est encore visible aujourd’hui rue Soufflot dans le 5e arrondissement, subit quelques dégâts durant la libération de Paris, visibles sur les pages tâchées d’encre de son ordonnancier datant d’août 1944.
Une thèse d’exercice de pharmacie consacrée à l’histoire de cette officine est disponible sur la page Asclépiades de notre site : Maisonnier, Clotilde. De la pharmacie Lhopitallier au Musée Carnavalet. Thèse pour l’obtention du Diplôme d’État de Docteur en pharmacie. Paris Sud, 2013.
De nombreux articles consacrés aux ordonnanciers sont publiés dans la Revue d’histoire de la pharmacie, notamment « Ordonnancier et préparations magistrales de 1906 à 1960 », par Jean-Marc Aiache, Marie-Dominique Dussaud et Simone Aiache (n°261, 1984. pp. 151-157).
Ces acquisitions sont à la disposition des chercheurs et étudiants en histoire de la pharmacie, de la chimie ou de la cosmétologie souhaitant enrichir leur corpus d’étude ou à la recherche de sources pouvant faire l’objet d’un mémoire d’étude voire d’une thèse. N’hésitez pas à contacter la bibliothèque pour en savoir plus et découvrir nos collections patrimoniales.
La Bibliothèque interuniversitaire de Santé et l’Urfist de Paris proposent des stages en 2016-2017 à destination des collègues en poste en bibliothèque de santé (universitaire, hospitalière et autre établissement de documentation).
« Bibliothèque de santé : environnement et ressources documentaires (initiation) »
22-24 novembre 2016
Une nouvelle édition du stage « Bibliothèque de santé : environnement et ressources documentaires (initiation) » se tiendra du 22 au 24 novembre 2016, à l’université Paris Descartes.
Cette formation s’adresse prioritairement aux professionnels de l’information et de la documentation récemment affectés en bibliothèque de santé (universitaire et hospitalière notamment).
Elle a pour objectif de permettre aux nouveaux arrivants en bibliothèque de santé de maîtriser les outils et concepts indispensables pour exercer leurs fonctions : publics et cursus, contexte institutionnel, collections et services.
Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 30 septembre, mais ne tardez pas à vous manifester.
ATTENTION : Ce stage ne propose pas de formation pratique à l’utilisation de bases de données. Une session sur ce thème sera organisée sur 2 jours en mars 2017 (voir ci-dessous).
« Acquérir en santé »
13 janvier 2017
NOUVEAU Une session dédiée à la question spécifique des acquisitions en santé, « Acquérir en santé », est organisée le vendredi 13 janvier 2017, à l’université Paris Descartes.
Elle a pour objectifs de faire connaître les outils pour savoir acquérir, sélectionner et développer une collection sur tous supports en santé.
Elle s’adresse aux acquéreurs dans le domaine de la santé en poste en bibliothèque de santé (universitaire, hospitalière et autre établissement de documentation).
Vous pouvez d’ores et déjà consulter le programme et vous inscrire à l’adresse suivante.
« Recherche documentaire en médecine : outils et ressources »
Mars 2017
Une nouvelle édition de ce stage de 2 jours dédié spécifiquement à la manipulation des bases de données en médecine (PubMed, Cochrane Library, BDSP, LiSSa, EM-Premium…) est d’ores et déjà programmée en mars 2017.
Les dates exactes et les modalités d’inscription seront annoncées ultérieurement.
Parmi les acquisitions récentes de la BIU Santé, on trouve une gravure représentant l’ancienne faculté de médecine de Paris, à l’époque où ses locaux se trouvaient rue de la Bûcherie (340x255mm, marges 360x270mm, épreuve sur vergé).
Le bâtiment représenté existe encore de nos jours, au 18, rue de la Bûcherie.
La gravure, datant de 1907, est l’œuvre d’Ernest-Marie Herscher (1870-1936 ou 1939 ?) connu pour ses représentations du vieux Paris.
Architecte et graveur, il fut étudiant à l’atelier Pascal, puis à l’École des Beaux-Arts de Paris. Homme aux talents multiples, il fut dessinateur, peintre, graveur, décorateur et créateur de tapisseries, mais aussi architecte et inspecteur des bâtiments civils.
Rassemblés par le docteur René Burgun (1913-1965), médecin à la clinique dermatologique des hôpitaux civils de Strasbourg, dont il fut le directeur de 1945 à 1959, ces encarts et buvards publicitaires forment un ensemble tout à fait remarquable. Le soin apporté au collage et à la mise en page des publicités a favorisé la bonne conservation de cette collection qui couvre les années 1935-1950.
Outre les informations qu’elles apportent sur les indications et la posologie des médicaments, ces publicités sont une source iconographique de premier intérêt. Elles témoignent de la créativité des agences publicitaires de l’époque, ainsi que de la maîtrise technique d’imprimeurs et de typographes, à l’instar de Draeger, qui parviennent à imprimer sur des supports particulièrement exigeants (comme les papiers buvards, les papiers argentés, les papiers dorés, les papiers transparents). De même, le travail de façonnage est admirable. On ne peut que saluer l’art de ces façonniers capables de créer des formes de découpe surprenantes, de concevoir des publicités à système et de produire un travail de gaufrage varié.
Il faut aussi souligner le talent des illustrateurs dont les noms sont aujourd’hui largement oubliés, mais qui ont su faire preuve d’une inventivité renouvelée. Pour la plupart, ces noms ne sont-ils pas d’ailleurs que de simples masques, des pseudonymes pour des artistes en devenir ou à double vie ? Qui furent André Giroux, René Le Texier, Francis Prompt, Jean Droit, Michel Hava ou René Letourneur ? Entre anonymes et pseudonymes, une signature mérite une attention toute particulière : celle de Vasarely, artiste considéré aujourd’hui comme le père de l’art optique.
Cette collection ravira donc les historiens de la pharmacie et du médicament. Elle pourra également servir de modèle à des étudiants en arts graphiques, ou à des professionnels du marketing et de la conception publicitaire.
Le fonds René Burgun vient compléter le don récent d’une cinquantaine de publicités pharmaceutiques de la Bibliothèque historique de la ville de Paris. Ces deux acquisitions enrichissent plus globalement les collections modernes et anciennes de la BIU Santé dans ce domaine. Signalons qu’un ensemble de réclames et prospectus médicaux et pharmaceutiques a déjà été mis en ligne dans Medic@.
Bibliographie sélective :
– Le Courrier graphique. Revue des arts graphiques et des industries qui s’y rattachent. Numéro spécial : « La publicité pharmaceutique ». Paris, n° 15, mais 1938. [Cote BIU Santé Pharmacie : RES 120275]
– Pub et pilules. Histoires et communication du médicament, par F. Ghozland et H. Dabernat. Textes écrits en collaboration avec Jean-Claude Dousset. Préface de Georges Dillemann. Toulouse : éditions Milan, 1988. [Cote BIU Santé Pharmacie : 105713 ; cote BIU Santé Médecine : 261887]
– La publicité pharmaceutique à travers la presse familiale de 1900 à 1990, par Lionel Branchu et Catherine Grit, avec une préface de Frédéric Ocqueteau. La Roche-sur-Yon / L. Branchu, 1992 [Cote BIU Santé Pharmacie : 105827]
– La santé s’affiche, par Marine Robert-Sterkendries, avec la collaboration et une introduction de Pierre Julien. Bruxelles : Therabel Group, 2003. [Cote BIU Santé Pharmacie : RES 105932]
La BIU Santé a acquis en 2012 un important fonds en rapport avec ce médecin stomatologue : des albums comprenant des images commentées de mutilés de la face traités à Lyon, de nombreuses plaques de verre et photographies isolées, des moulages, des céroplasties, des objets. Ce fonds, dont l’inventaire et la numérisation seront bientôt achevés, va être exploité dans le cadre d’un projet européen, 1914 FACES 2014 (précédemment nommé Scarface.)
La fermeture du 11 novembre vous permettra également de (re)découvrir notre exposition virtuelle sur les gueules cassées :