À la BIU Santé, vous êtes nombreux à venir consulter les thèses de médecine et de chirurgie dentaire présentes dans ses collections. À l’heure où la BIU Santé Médecine est fermée pour cause de confinement lié à l’épidémie de Covid-19, il est malgré tout possible de consulter des thèses.
Des thèses récentes
Thèses d’exercice
Depuis plusieurs années, un certain nombre d’universités françaises ont opté pour une version électroniquede leurs thèses d’exercice. Vous les retrouverez en interrogeant le Sudoc , catalogue collectif des bibliothèques de recherche françaises.
Après avoir effectué une recherche, vous pouvez n’afficher que les thèses grâce au filtre Type de publication :
Si une version électronique existe, un lien cliquable apparaît en bas de la notice. Si l’auteur a accepté sa diffusion sur Internet, vous pourrez consulter la thèse.
Il peut arriver que l’accès soit réservé aux membres de l’université de soutenance. Dans ce cas, vous ne pourrez accéder qu’aux thèses de votre université, en utilisant vos codes ENT.
Vous trouverez les thèses de l’ex-université Paris Descartes – qui ne sont pas dans le Sudoc – en cliquant sur les liens ci-dessous qui renvoient vers la plateforme HAL-Dumas :
Remarque : Dans le cas d’une thèse dont l’auteur a refusé la diffusion sur Internet, l’ex-SCD Paris Descartes permet – à partir du résultat d’une recherche – un accès au document via une identification préalable par l’ENT ou en demandant un accès extérieur si vous pouvez justifier de votre appartenance à un établissement chargé d’une mission d’enseignement supérieur ou de recherche.
L’intégralité des thèses de médecine d’Ancien Régime soutenues à la Faculté de médecine de Paris et appartenant à la grande collection du doyen Baron ont été numérisées dans Medica. Cet ensemble est quasiment exhaustif jusqu’à la Révolution.
Cet ensemble comporte un certain nombre de thèses de médecins important du XIe siècle ; on y trouve également des thèses dont la reproduction a été demandée par des usagers au fil du temps. Il ne s’agit cependant que d’un ensemble très partiel (quelques centaines de documents, sur des dizaines de milliers).
ou dans la collection d’Asclépiades également sur le portail, donne accès à un ensemble de travaux intéressant l’histoire de la médecine et de la pharmacie, dont des thèses et des mémoires.
L’ensemble des outils présentés ne permettent pas de consulter l’intégralité des thèses soutenues sur le territoire mais peuvent constituer une aide précieuse en attendant la réouverture de notre bibliothèque.
Si vous avez des questions sur les thèses, vous pouvez interroger la BIU Santé en utilisant son service de questions-réponses à distance BIUMinfo ou écrire à info-med@biusante.parisdescartes.fr
Pour célébrer le Nouvel an chinois, le pôle pharmacie de la BIU Santé vous propose, dulundi 4 février au lundi 8 avril, une sélection d’ouvrages relatifs à la Chine.
Les ouvrages les plus récents sont consultables et empruntables aux horaires d’ouverture de la bibliothèque. Les documents issus de nos collections patrimoniales accompagnent cette présentation.
La sélection d’ouvrages contemporains couvre différents domaines : botanique, cosmétologie, pharmacopée, médecine…Nous en profitons par ailleurs pour mettre en avant les thèses d’exercice réalisées par les étudiants de la Faculté.
Le droit de la médecine chinoise dite « traditionnelle »: actes du Colloque sino-européen sur le statut juridique de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles chinoises, des 16 et 17 décembre 2013, Hangzhou, Chine. Actes du XIIIe Colloque du Centre de droit de la santé d’Aix-Marseille, dir. Leca, Antoin ; Jun, Shen ; Banggui, Jin. Bordeaux : Les études hospitalières, 2015. Cote : 610.951 DRO
L’art de la guerre, par Sun Tzu ; texte établi et présenté par Samuel B. Griffith ; traduit de l’anglais par Francis Wang. Paris : Flammarion, DL 2017. Cote : 217728
Peut-être certains d’entre vous ont-ils vu passer l’information sur les réseaux sociaux relative à l’annonce de la fermeture de la Banque de données en santé publique (BDSP).
D’importants besoins de financement ont émergé, notamment pour faire face à l’obsolescence du portail de la BDSP. Un projet de refonte du site et des services de la BDSP a alors vu le jour sous le nom de BDSP+.
Au cours des deux dernières années, l’EHESP et la BDSP ont multiplié démarches et montage de dossiers pour obtenir les investissements nécessaires à la poursuite de l’activité de la Banque de données. Sans succès, malheureusement, malgré l’intérêt et l’utilité de la BDSP.
La BIU Santé s’est associée à cette mobilisation, la BDSP constituant un outil essentiel pour beaucoup de ses lecteurs étudiants et professionnels de santé.
Depuis 2004, elle contribuait d’ailleurs à l’alimentation de cette base par le signalement des thèses de médecine et de chirurgie dentaire de santé publique (11500 thèses au 30 novembre 2018).
La BDSP est une ressource utile à plusieurs titres :
Elle indexe beaucoup de documents en français, pratique pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec l’anglais
Ses ressources en santé publique présentent de l’intérêt pour les médecins généralistes, les sages-femmes, les soins infirmiers…
Les sujets qu’elle recouvre ne sont pas uniquement cliniques (comme PubMed) : relation soignant-soigné, réticence vis-à-vis de la vaccination…
Les contributeurs de la BDSP sont essentiellement des documentalistes dans des organismes qui ne participent pas au réseau Sudoc. Ces organismes publics (ou assimilés) produisent beaucoup de littérature grise qui est signalée à la BDSP. Demain, ces infos ne seront plus centralisées.
Une fermeture en juillet 2019
Sur son site, la BDSP annonce la fermeture du portail le 1er juillet prochain et indique que «pendant une période de transition de six mois, du 1er janvier au 30 juin 2019, le site et ses services resteront accessibles mais ne seront plus alimentés, ni mis à jour.
Plus précisément, concernant le service ‘Offres d’emploi’, les dernières annonces seront publiées le 20 décembre 2018 (saisie jusqu’au 18 décembre à 18h).
Concernant le service ‘Annonces de colloques’, les dernières annonces ont été publiées le 30 novembre 2018.»
La BDSP s’engage à «[informer] régulièrement [ses utilisateurs] sur le devenir des services (archivage ouvert, reprise, arrêt) et [proposera] des réorientations vers des services similaires »
Si votre organisation souhaite manifester son soutien à la BDSP, elle peut rejoindre la liste des organisations signataires en envoyant un mail à flore.lecomte@sfsp.fr.
Mais qu’est-ce qu’une thèse, qu’est-ce qu’une thèse à image, qu’est-ce qu’une thèse de chirurgie ? Tous ces mots sont des faux amis, qui nous poussent dans les horreurs de l’anachronisme. Qui sont Millot et Chopart, et qu’est-ce qu’entrer au Collège royal de chirurgie ? Que représente enfin cette grande image solennelle ?
Les thèses de l’Ancien régime n’étaient pas ces travaux de recherche parfois monumentaux et normalement originaux qui sont aujourd’hui les «chefs-d’œuvre» réclamés au candidat en échange du plus haut diplôme universitaire, le doctorat. Ni même les mémoires, moins épais et moins souvent originaux, qui sont demandés pour l’obtention du doctorat en médecine. Depuis le Moyen Âge, l’étudiant, à la Faculté de médecine notamment, devait défendre plusieurs thèses au cours de sa formation : c’est-à-dire qu’il devait se soumettre, au cours de cérémonies réglées de plusieurs heures, au feu des questions de ses maîtres et de ses pairs, sur un sujet connu à l’avance. Cette cérémonie dans certains cas (mais pas dans tous) devait s’accompagner d’une publication. La thèse de médecine écrite compta longtemps cinq paragraphes, pas un de plus ni de moins, sous la forme d’une affiche. En voici un exemple ordinaire du XVIIe siècle :
Héritière de la bibliothèque de l’ancienne Faculté de médecine de Paris, la BIU Santé conserve en ses murs certains documents et archives produits par cette institution, témoins précieux de la vie et du fonctionnement d’une faculté depuis la fin du Moyen Âge jusqu’à sa suppression à la Révolution française.
Parmi eux, la collection des thèses d’Ancien Régime est longtemps restée un trésor peu mis en valeur. Sa récente numérisation et sa mise en ligne dans la bibliothèque numérique Medic@ entendent remédier à cette anomalie.
Exceptionnelle, cette collection l’est entre autres par sa complétude. En effet, si on trouve des thèses d’Ancien Régime dans de nombreuses bibliothèques françaises[1], c’est, à notre connaissance, la seule collection qui comprend la suite ininterrompue de la production d’une seule et même faculté pendant près de trois siècles (début XVIe siècle – fin XVIIIe siècle). Les Commentaires de la Faculté de médecine[2] nous permettent de savoir qu’il se soutenait déjà des thèses en 1395. Sans doute cette pratique est-elle encore plus ancienne, la collection de la BIU Santé commence, elle, à la date (déjà très reculée) de 1539.
En fait de thèses, les documents parvenus jusqu’à nous peuvent paraître bien légers pour un œil contemporain : cinq paragraphes écrits en latins sur le recto d’une grande feuille ou plus tard sous la forme d’un livret de quatre ou huit pages (les thèses faisant plus d’une vingtaine de pages se comptent sur les doigts d’une main[3]). D’autres types de thèses ne faisaient pas du tout l’objet d’un texte imprimé et nous avons uniquement connaissance du sujet traité par l’intermédiaire de billets d’invitation conservés pour la période allant de 1730 à 1754, et par les mentions régulières faites de ces thèses dans les Commentaires à partir de 1576.
Il faut dire que l’exercice auquel les bacheliers étaient soumis – ou plutôt les exercices puisque un étudiant soutenait six ou sept thèses durant ces trois années en tant que bachelier à la Faculté – n’a rien à voir avec celui des thésards actuels. Pas de défense d’un travail personnel (les textes étaient souvent écrits par les présidents, parfois repris plus tard par d’autres bacheliers sous une autre présidence…), mais plutôt un exercice de rhétorique où durant plusieurs heures l’impétrant était soumis aux questions et contradictions des autres bacheliers et docteurs-régents de la Faculté. Dans de très rares cas, ces textes ont été traduits : on peut ainsi savoir, si «la situation de la colline de Meudon est aussi salutaire qu’elle est agréable» ou si «la méthode d’Hippocrate est le plus certaine, la plus seure & la plus excellente de toutes à guarir les maladies» sans nécessairement entendre le latin.
Aucun règlement n’imposait aux facultés de conserver ces documents, ce qui explique que bon nombre d’entre eux ait disparu. Si la BIU Santé conserve une collection aussi importante, c’est grâce à l’intérêt personnel de deux doyens de la Faculté de médecine, Hyacinthe Théodore Baron père (1686-1758) et fils (1707-1787) pour ces travaux[4]. Ils ont réuni les thèses qu’ils ont trouvées, ont fait recopier celles qui manquaient et ont organisé la collecte systématique des thèses sous leurs décanats. Un catalogue imprimé a été rédigé à la suite de cette collation. Leurs successeurs ont poursuivi cette collecte jusqu’en 1778. Les thèses les plus tardives ont été rassemblées par Noé Legrand, bibliothécaire de la faculté de médecine au début du XXe siècle, en un volume dans lequel ont été insérées des pages blanches pour représenter les thèses qu’il savait avoir été soutenues mais dont nous n’avions pas d’exemplaire. En 2015, un don de la bibliothèque de médecine et de pharmacie de Bordeaux nous a permis de compléter en partie ces lacunes[5].
Ce sont ainsi près de 4 000 thèses et billets d’invitation, de 1539 jusqu’en 1793, qui ont été regroupés, reliés en 26 volumes (9 volumes in-folio, 17 in-quarto). On trouve aussi dans la collection quelques thèses soutenues dans des facultés de province (Montpellier, Reims…), ainsi que des pièces relatives à la vie de la Faculté (des listes de docteurs-régents, statuts et décrets de la Faculté, arrêts de la cour du Parlement…).
4 000, le chiffre paraît imposant mais rapportée à la période couverte, la production est finalement assez modeste, une dizaine de thèses seulement étaient imprimées chaque année. Si l’on rajoute à cela le fait que les bacheliers soutenaient plusieurs thèses chacun, on se rend assez vite compte que le nombre de personnes réellement concernées par l’exercice et a fortiori membres de la Faculté de médecine (que ce soit en tant que bachelier, puis en tant que docteur-régent) est assez faible : en moyenne, au XVIIe siècle, sept nouveaux bacheliers intégraient la Faculté tous les deux ans…
Les premières thèses étaient donc des grands placards, écrits à la main sur papier ou parchemin. À partir de 1569, on voit apparaître les premières thèses imprimées[6]. En 1662, les thèses prennent systématiquement la forme de livret[7], même si les placards demeurent une pratique courante jusqu’en 1724, ainsi un grand nombre de thèses existent dans la collection Baron dans les deux formats :
Si la plupart des thèses ont un aspect un peu austère, répliquant à l’infini la même présentation, utilisant les mêmes bois gravés pour les en-têtes, on voit apparaître au début du XVIIe siècle, accompagnant les dédicaces, des frontispices gravés qui vont prendre des proportions considérables à partir des années 1625-1630 : peu à peu, on fait appel à des graveurs de talent tels que Mellan, Roussel ou Firens. Les candidats peuvent ainsi dépenser une somme d’argent importante pour faire illustrer leurs thèses avec magnificence. Dans le courant du XVIIIe siècle, des critiques sur les dépenses somptuaires liées aux thèses et à la cérémonie de soutenance ont peu à peu fait décliner cette pratique.
Nous espérons que cette numérisation permettra de mieux faire connaître cet ensemble. En effet, les derniers travaux connus (de nous en tout cas) sur cette collection datent du début du XXe siècle lorsque Noé Legrand, bibliothécaire à la Faculté de médecine et Anna Delage, docteure en médecine, les ont étudiées pour rédiger l’un un catalogue, l’autre sa thèse de médecine. Or de nombreuses questions restent en suspens ou méritent d’être réétudiées : d’où venaient les bacheliers de la Faculté ? Quels ont été ou comment ont évolué les sujets des thèses au fil du temps ? Jusqu’à quel point des docteurs-régents prenaient-ils les thèses au sérieux ? Quel savoir se fabriquait-il à l’occasion de ces exercices et de ces publications ? Dans quelle mesure la thèse a-t-elle été un moyen de diffusion du savoir médical ? Ces questions ne sont bien sûr que des pistes de réflexion qui font écho aux questions que se sont posées les bibliothécaires lors du traitement de cette collection.
En croisant l’étude de cette collection avec celle des Commentaires de la Faculté de médecine, autre collection exceptionnelle de la bibliothèque, un grand pan de l’histoire de la faculté reste à (ré)écrire…
Delage, Anna. Histoire de la thèse de doctorat en médecine d’après les thèses soutenues devant la Faculté de médecine de Paris. Thèse d’exercice de Médecine. Paris : Librairie de la Faculté de médecine Ollier-Henry, 1913
Legrand, Noé. La collection des Thèses de l’Ancienne Faculté de Médecine de Paris depuis 1539 et son Catalogue inédit jusqu’en 1793. Paris : Honoré Champion, 1913 (en ligne sur Medic@)
Meyer, Véronique. L’illustration des thèses à Paris dans la seconde moitié du XVIIe siècle : peintres, graveurs, éditeurs. préface de Bruno Neveu ; [sous la responsabilité de la] Commission des travaux historiques de la Ville de Paris. Paris : Paris Musées, 2002
[1] Pour n’en citer que quelques-unes, on en trouve à la Bibliothèque nationale de France, à la bibliothèque Sainte-Geneviève, à la bibliothèque Mazarine, à la BIU Cujas, à la bibliothèque de la Sorbonne. Plus spécifiquement, on trouve des thèses en médecine à la bibliothèque de la faculté de médecine de Montpellier, ou à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg par exemple.
[2] Histoire de la Faculté de 1395 jusqu’à 1786 écrite par 194 doyens contenus dans 25 volumes manuscrits : ils comprennent la liste des docteurs régents, les comptes rendus des assemblées et délibérations, les relations des cérémonies, l’énumération des examens subis, les thèses soutenues, l’indication des procès, les inventaires des biens… Ils n’ont été édités que pour les années 1395 à 1560 et 1777 à 1786.
[3] Nous citerons ici l’exemple exceptionnel de la thèse soutenue par Théophile de Bordeu le 25 février 1754, portant sur les eaux minérales d’Aquitaine, qui fait 74 pages !
[4] Une autre collection faite par un autre doyen, Thomas-Bernard Bertrand, est conservée à la bibliothèque (ms 2308-ms 2320). Moins complète que celle de H.-T. Baron, elle est réputée ne contenir aucune thèse qui ne se trouverait pas dans la collection Baron. Mais, en réalité, l’étude et le dépouillement de cette collection reste à faire.
[5] Il ne nous manque plus que 39 thèses soutenues entre 1778 et 1793. A bon entendeur !
[7] La collection des thèses in-quarto commence en 1597 mais la suite ininterrompue ne commence qu’à partir de 1662. Les thèses précédentes ne sont qu’une petite fraction de celles soutenues précédemment qui se trouvent toutes dans la collection in-folio. Ce sont d’ailleurs souvent des rééditions postérieures : par exemple la thèse de Jérôme Taquet, soutenue en 1597 porte la date de 1649 dans sa mention d’édition.
Comme vous le savez peut-être, les thèses représentent une partie non négligeable des collections de la BIU Santé. Le pôle Médecine conserve la majorité des thèses de médecine (depuis le XVIe s. pour Paris, le XIXe s. pour la province), le pôle Pharmacie répertorie les thèses de pharmacie de l’université Paris Descartes.
Loin d’être figées, ces collections historiques continuent de s’enrichir chaque année de plusieurs milliers de nouveaux mémoires.
En cette fin d’année 2016, la BIU Santé vous propose un éclairage thématique sur certaines thèses, présentes dans ses collections ou accessibles en ligne.
Pour cette première : l’image des médecins et de la médecine au travers de regards inédits ou amusants. Point d’exhaustivité dans cette liste, mais plutôt le choix de présenter des thèses soutenues au cours des dernières années et consultables à la bibliothèque (ou directement en ligne pour certaines).
Le lecteur pourra ajouter, en commentaire, toute thèse qui aura échappé à la BIU Santé. Merci de votre collaboration et bonne lecture !
LESUEUR ROCH (Thibault), L’Image du psychiatre et de la psychiatrie véhiculée par la bande dessinée franco-belge, américaine et japonaise (Dijon, 2015 ; 2015DIJOM131)
Nicolas de Chanaud est chef de clinique au département de médecine générale de l’université Paris Descartes tout en exerçant son activité clinique dans un cabinet parisien. Dans le cadre de sa thèse d’exercice, il a conçu le site LEPCAM(Lire, Écrire, Publier et Communiquer des Articles Médicaux) destiné à l’apprentissage des compétences en recherche médicale, de la PACES au post-doctorat.
Nous l’avons interrogé sur sa démarche et les raisons qui l’ont poussé à élaborer ce site.
Pourquoi ce site et à qui s’adresse-t-il ?
Je suis parti du constat qu’apprendre à faire de la recherche est indispensable à chaque étape du cursus médical mais aussi pour la recherche et la pratique clinique.
Ce site s’adresse donc à différents publics. Aux étudiants, d’abord, qui sont évalués lors des examens et passent l’épreuve de LCA (lecture critique d’article) au moment des ECN (épreuves classantes nationales), ainsi qu’aux internes réalisant leur thèse. Aux chercheurs, ensuite, qui créent du savoir et doivent publier et communiquer leurs recherches lors de congrès, aussi bien pour le progrès de leur discipline que pour l’évolution de leur carrière. Celle-ci est d’ailleurs de plus en plus fondée sur l’évaluation, comme le système des points SIGAPS, par exemple. Aux praticiens, enfin, qui doivent savoir analyser les données de la science, afin de pratiquer une médecine de qualité et être en mesure de répondre aux questions de leurs patients, des patients qui de plus en plus s’informent par eux-mêmes sur les maladies et les traitements, sur Internet ou ailleurs. Le site a pour objectif de développer la recherche qualitative et quantitative en santé, particulièrement en médecine générale, mais il s’adresse aussi aux autres disciplines.
Je suis aussi parti du constat qu’il existait finalement peu de ressources disponibles sur le sujet. Bien sûr, lors de la PACES, les étudiants disposent de polycopiés. Sur la thèse, il existe le guide d’Hervé Maisonneuve, publié par Sanofi, et pour la recherche, il y a bien les ouvrages de Louis-Rachid Salmi et de Paul Frappé, ce dernier étant d’ailleurs issu de son travail de thèse. Mais aucune de ces ressources ne prend en compte la continuité des études et de la carrière médicale, de la PACES à la recherche et à la pratique clinique. De plus, certaines ressources ne sont pas accessibles, voire payantes. Je suis très attaché à ce que le contenu de LEPCAM soit gratuit et réutilisable librement dans le cadre d’une licence Creative Commons.
Quels retours avez-vous eu après le lancement du site ?
Dans le cadre de ma thèse, j’ai proposé un questionnaire sur le site pour le faire évaluer par ses utilisateurs. Les retours sont positifs : 78% des répondants le jugent utile et sont prêts à s’en servir dans le cadre de leurs études et de leur pratique. Côté statistiques, on compte en moyenne 24 visiteurs uniques par jour.
J’ai eu l’occasion de faire un peu de communication pour promouvoir le site : je suis présent sur Facebook et sur Twitter. Actuellement, je le présente à des congrès et j’essaie de valoriser mon travail sous forme d’article.
Parmi les suggestions d’amélioration, on m’a fait remonter que certains pages étaient parfois un peu trop exhaustives. On m’a aussi demandé de rajouter des exercices sur la LCA : sont référencés ceux de la revue Prescrire et prochainement quelques sujets corrigés de LCA, toujours dans l’objectif de mettre en valeur les ressources disponibles gratuitement. Enfin, on m’a aussi demandé d’ouvrir le site aux autres disciplines de santé, aux infirmiers et aux pharmaciens, en particulier. Je suis en train d’y travailler.
Justement, comment voyez-vous l’évolution de LEPCAM ?
Comme je le disais précédemment, le site pourrait être déclinéselon les différents profils des apprenants : en fonction de leur avancée dans leur cursus ou de leur discipline en santé. On pourrait aussi envisager, pour certains contenus, une rubrique avec l’information essentielle sur un thème, et une autre plus approfondie, pour aller plus loin.
À terme, je souhaiterais que le site devienne collaboratif et je voudrais impliquer les personnes qui développent une expertise sur un sujet à créer un contenu correspondant sur LEPCAM. Par exemple, je suis actuellement en relation avec une interne de médecine générale qui consacre sa thèse aux études mixtes, c’est-à-dire mêlant les approches quantitatives et qualitatives en MG. Cela serait l’occasion de développer un contenu dédié sur le site.
Vous êtes médecin et vous avez envie de rire de vous-même ?
Vous êtes étudiant en médecine et vous souhaitez connaître les représentations de vos futurs pairs sur la profession ?
Vous êtes patient et vous voulez tout savoir des histoires drôles que se racontent les médecins ?
Après une analyse quantitative et qualitative très rigoureuse des données recueillies auprès de 284 médecins, les deux étudiants en médecine générale présentent en annexe l’ensemble des blagues racontées par leurs confrères. Une lecture instructive… et très amusante !
L’illustration ci-dessus provient de notre banque d’images (des dizaines de milliers d’images téléchargeables gratuitement sur l’histoire de la santé), qui contient notamment de nombreuses caricatures.
– La thèse à télécharger (88 pages en PDF) : Représentations sociales de la profession médicale au XXIe siècle véhiculées par la blague médicale : enquête auprès des médecins
Afin d’encourager et de promouvoir la recherche dans le domaine de la défense, le conseil scientifique de la recherche historique de la défense attribue chaque année un Prix d’histoire militaire pour les thèses et un Prix d’histoire militaire pour les masters 2ème année.
Le montant des prix est de 5.000 € pour les thèses et de 1.000 € pour les masters 2e année.
Les critères d’attribution sont les suivants :
Originalité de la recherche
Adéquation du sujet à l’histoire de la défense
Capacité du sujet à favoriser un réflexion d’ensemble sur l’histoire et sur les questions de défense
Nature et diversité des sources
Cela peut par exemple concerner des thèses de médecine ou de chirurgie dentaire traitant d’aspects militaires : organisation du Service de santé, chirurgie de guerre, etc.
Les dossiers doivent être transmis avant le 24 avril 2014.
Vous avez ainsi accès à des ateliers de proximité, près de vos lieux d’études. Les sessions font une large place à la manipulation des bases et aux exercices pratiques, dans le souci de vous rendre toujours plus autonomes.
Le catalogue de formation s’articule autour de trois axes, pour vous accompagner à chaque étape de votre thèse :
Rechercher
Des formations aux principales ressources documentaires, pour vous permettre d’élaborer des stratégies de recherche efficaces. PubMed, Francis, Jurisclasseur, Embase, Proquest Sociology… : vous maîtriserez les bases de données incontournables de votre discipline.
Rédiger
Gagnez en rapidité et en efficacité en suivant les formations consacrées à la feuille de style de l’université. Simplifiez-vous la thèse avec le logiciel Zotero, en gérant facilement vos références bibliographiques.
Publier / diffuser
Dépôt électronique de la thèse, premières publications, archives ouvertes, bibliométrie : il est parfois complexe de devenir jeune publiant. Des formations existent pour vous aider dans votre futur métier de chercheur, n’hésitez plus !