La Fabrique de Vésale et autres textes : la traduction française des pièces liminaires des œuvres de Vésale est désormais complète sur le site de la BIU Santé
En juin 2014, sous la direction de Jacqueline Vons et de Stéphane Velut, les premiers éléments de La Fabrique de Vésale et autres textes ont été mis en ligne sur le site de la BIU Santé. Cet ouvrage de longue haleine aboutira, rappelons-le, à la publication de la première traduction française intégrale de la plus grande œuvre anatomique du XVIe siècle, le De humani corporis fabrica Libri septem (1543), associé à celle des pièces liminaires de toutes les autres œuvres publiées par André Vésale.
À côté des livres I et VII de la Fabrica déjà publiés, avec les importantes introductions qui les accompagnent, et des pièces liminaires de six autres œuvres de Vésale et de leurs propres introductions, la traduction ici annoncée complète la publication des pièces liminaires.
Vésale, Opera Omnia, H. Boerhaave B. Albinus (éd.), Leiden, 1725
Introduction par Jacqueline Vons et Maurits Biesbrouck
En 1725, paraissait en deux tomes in-folio la première et unique édition des Œuvres complètes de Vésale, due à deux médecins de l’université de Leyde, Herman Boerhaave (1668-1738) et Bernhard Siegfried Albinus (1697-1770), qui ont voulu rendre hommage au père de l’anatomie moderne par un très beau livre. Mais si l’on observe de près cette reprise éditoriale, on constate que les éditeurs ne se sont pas contentés de produire un fac-similé. Les planches et le frontispice ont été recomposés et regravés sur cuivre par Jan Wandelaar (1690-1759), élève de Gérard de Lairesse et artiste renommé. Tous les ouvrages de Vésale n’ont pas été repris, d’autres lui sont attribués à tort. Le texte de la Fabrique est celui de l’édition de 1555, mais ce schéma général connaît des exceptions, sans que les corrections apportées au texte original soient signalées ; c’est cependant ce texte modifié qui a été souvent cité comme étant la version authentique de 1555. La transformation la plus spectaculaire est celle qu’ont subie les illustrations ; regravées, recadrées et agrandies, signées, elles se sont pour ainsi dire libérées du texte descriptif en affirmant leur autonomie.
La préface est constituée d’une longue lettre au lecteur, contenant un éloge de Vésale et une biographie, aujourd’hui remise en question, mais qui a servi de base aux historiens de la médecine pendant près de deux siècles. Pour Boerhaave et Albinus, Vésale est à l’origine d’une nouvelle histoire de l’anatomie, mais cette dernière ne s’est pas figée à ce moment. Contrairement à la médecine de Galien, devenue au fil du temps un dogme indiscutable, les livres de Vésale ont pu être l’objet de discussions, de remises en cause et d’améliorations. Les successeurs de Vésale se sont en quelque sorte approprié ce monument et l’ont fait évoluer. Finalement, le plus bel hommage que Boerhaave et Albinus rendent à Vésale est d’avoir initié le doute dans les sciences comme facteur de progrès :
«Toutes les fois où il doutait ou restait dans l’ignorance de quelque chose, Vésale avouait son ignorance modestement, avec candeur et en toute franchise, et en honnête homme il gardait le silence» (Préface *******).
Avec ce texte s’achève ainsi un des volets du projet Vésale, projet mené en partenariat avec le Service d’histoire de la santé et le Service informatique de la Bibliothèque interuniversitaire de santé (Paris), et avec la participation de chercheurs français et étrangers.
Les textes sont à la disposition des lecteurs, dans le respect de la propriété intellectuelle des auteurs, sur la page La Fabrique de Vésale et autres textes. Éditions, transcriptions et traductions par Jacqueline Vons et Stéphane Velut.
Jacqueline Vons et Stéphane Velut
La Fabrique de Vésale et autres textes – éditions, transcriptions et traductions par Jacqueline Vons et Stéphane Velut. –
Paris, BIU Santé
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Un projet mené par la BIU Santé dans le cadre de ses missions nationales CollEx.